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le point est pour Trump

 

 

 

Sans doute Ursula von der Leyen n’aurait-elle pas dû aller voir
Donald Trump sur son golf écossais. Car c’est la présidente de
la Commission européenne qui est tombée dans un trou et
repart avec un sérieux handicap. L’herbe est en revanche toute
verte aux yeux du président américain qui peut claironner qu’il a
remporté son bras de fer contre Bruxelles et vanter « un grand et beau
contrat ». Tout est grand et beau pour Trump quand il gagne une
négociation, comme son budget, bien que celui-ci l’ait brouillé avec
Elon Musk.


Le pire est que le manager de la Maison-Blanche va pouvoir
convaincre ses compatriotes que, jusqu’à ce 27 juillet, les Européens
« entubaient » les Américains et que, grâce à lui, le racket prend fin.
Afin de sauver la face, de nombreux dirigeants, politiques ou économiques,
estiment que cet accord a le mérite de sortir d’une empoisonnante
incertitude. La plupart des patients atteints
d’une grave maladie reconnaissent eux-mêmes qu’ils reçoivent
un coup de massue sur la tête à l’annonce du diagnostic
mais, ajoutent-ils, « maintenant, je sais ce qui m’attend ».


Ce qui attend l’Europe n’incite
guère à l’optimisme. Peut-être la guerre commerciale eût-elle été pire
si Ursula von der Leyen avait tenu tête à Trump mais peut-être est-ce
lui qui aurait cédé. On ne connaîtra jamais l’épilogue de ce scénario
alternatif. Aujourd’hui, le seul espoir de ce côté-ci de l’Atlantique est
que l’économie des États-Unis parte en vrille pour que, sait-on jamais,
Trump vacille sur le piédestal que (presque) tous les chefs d’États et les
grands patrons font briller à l’encaustique et à l’huile de coude. On a
connu des perspectives plus positives.


Étrange accord bilatéral d’ailleurs. Bruxelles s’engage à investir des
centaines de milliards aux États-Unis mais quelle est sa prérogative
pour signer une telle promesse ? Et que se passera-t-il dans trois ans si
la somme évoquée n’est pas atteinte, sachant que, dans cet intervalle, il
peut se passer tellement de choses, surtout avec Donald Trump qui
pense à lui avant le reste.


Dans l’abondance de réactions politiques qui ont suivi cet accord, on
notera la dissonance à l’extrême droite entre le verre à moitié plein de
l’Italienne Giorgia Meloni et celui à moitié vide de son homologue
hongrois Viktor Orbán ou de Marine Le Pen. Si même les amis protectionnistes
de Trump ne parviennent pas à s’entendre, c’est qu’il y a un
éléphant dans le placard.

 

Éditorial Sud-Ouest Benoît Lasserre

 



29/07/2025
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