3471-Quand la culture doit se serrer la ceinture 1 post

Quand la culture doit se serrer la ceinture

 

 

 

 


On ne peut pas la manquer sur les réseaux sociaux tant elle y
prolifère. Alors qu’on lui demandait de tailler dans le budget
de la culture pour financer l’effort de guerre contre Hitler,
Winston Churchill a répondu : « Mais alors, pourquoi nous
battons-nous ? » Magnifique réplique que le légendaire Premier ministre
anglais, écrivain nobélisé et excellent peintre, aurait pu prononcer,
sauf qu’aucun « churchillologue » ne l’a jamais retrouvée. On attribue
à Abraham Lincoln ce défi lancé aux congressistes américains :
« Si vous trouvez que l’éducation coûte cher, essayez l’ignorance ! »
On remplace éducation par culture, ça marche aussi bien. Confrontés à
de réelles difficultés financières, de nombreux exécutifs locaux rabotent
leurs subventions culturelles avec des lames plus ou moins
tranchantes. La présidente (Horizons et ex-LR) des Pays de
la Loire, Christelle Morançais, a montré l’exemple en diminuant
de 70 % le budget culturel régional.Tollé compréhensible

du milieu culturel, et de l’opposition socialiste qui dénonce

une mise à mort.


Hélas pour le PS, c’est l’un des siens, le président du Conseil
départemental de l’Hérault,Kléber Mesquida,

qui envisageait de supprimer à 100 % le financement
culturel de sa collectivité (soit 6 millions d’euros), avant de se rétracter
et d’assurer que ce sera seulement à 48 %. Ni Christelle Morançais ni
Kléber Mesquida ne semblent être des analphabètes qui souhaiteraient
prendre une revanche envers la culture, ni des populistes sanguins
comme le Brésilien Jair Bolsonaro et l’Argentin Javier Milei qui la dézinguent
pour des motifs idéologiques.


Peut-être s’attaquer à la culture, véritable emblème national et exception
française, permet-il de mieux médiatiser leur fronde contre un État
central et contre Bercy qui, peu importe la couleur politique de son
ministre, ressemblent au Papet et à l’Ugolin de Pagnol dont l’objectif est
de tarir la source financière ruisselant vers les collectivités locales.
Un pari aléatoire et à courte vue car ce robinet serré risque d’assécher à
perpétuité un terreau fertile, de condamner des troupes et des associations
qui, malgré leurs défauts, ont le mérite de vouloir faire pousser
des fleurs profitables au plus grand nombre. Et l’État n’est pas mieux
loti, à l’exemple du Louvre dont la rénovation va dépendre du bon gré,
forcément calculé, de mécènes milliardaires. À l’américaine donc.
Mais puisque Donald Trump est à la mode…

 

                             Benoît Lasserre édito Sud-Ouest



31/01/2025
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