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Impôts, immigration, fin de vie… ce qu’il faut retenir de l’interview de François Bayrou
Son gouvernement n’est toujours pas à l’abri d’une censure. Après sa déclaration de politique générale mi-janvier, le Premier ministre François Bayrou a de nouveau précisé les grandes lignes de la politique qu’il entend mener, dans une interview donnée à la chaîne LCI ce lundi soir.
François Bayrou est d’abord revenu sur l’examen du budget 2025, rejeté une première fois sous le gouvernement de Michel Barnier. « Si nous n’avions pas de budget la France et chacun d’entre nous serait dans une situation désastreuse », a-t-il mis en garde.
Le chef du gouvernement s’est engagé en outre à ce qu’il n’y ait pas d’augmentation d’impôt pour 2025, sans en faire autant pour 2026.
Les 4 000 postes d’enseignants conservés
Les 4 000 postes d’enseignants qui étaient menacés de disparition sous le précédent gouvernement vont finalement être maintenus a confirmé ce lundi François Bayrou qui s’est vanté d’avoir « fait du ministère de l’Éducation nationale, le premier de la liste des ministères ». Au niveau de l’Éducation, François Bayrou a également annoncé vouloir accorder une place plus importante à l’écrit dans les différentes matières enseignées à l’école.
Sur le plan de la sécurité, le Premier ministre a promis que l’effort annoncé est « tenu et maintenu ». Au ministère de la Justice, « on a prévu 1 500 magistrats et greffiers de plus cette année, cet effort sera intégralement respecté », a-t-il cité. « Il n’est pas vrai qu’on sacrifie l’essentiel », a insisté François Bayrou.
Interrogé sur une réduction éventuelle du nombre de fonctionnaires, le chef de l’exécutif a affirmé que cela ne pouvait pas se faire « immédiatement », mais n’a pas exclu cette hypothèse à long terme. « Il y a une réforme à conduire pour que les moyens aillent au bon endroit. Aujourd’hui les moyens ne vont pas assez au terrain et trop à la bureaucratie », a-t-il déclaré.
Restriction du droit du sol à Mayotte
Sur l’immigration, François Bayrou a considéré qu’il s’agissait de « l’un des sujets les plus lourds que nous avons devant nous ». Le Premier ministre a évoqué la difficulté que rencontre l’hexagone à faire appliquer les Obligations de quitter le territoire français (OQTF). « Il faut organiser des pressions ouvertes ou discrètes sur les pays d’origine de ces ressortissants pour qu’ils assument leur premier devoir », a-t-il estimé.
Il a toutefois défendu que l’immigration de travail pouvait présenter un certain intérêt. « Il y a des métiers pour lesquels on ne trouve plus de Français », a-t-il souligné. Selon lui, cette immigration de travail peut se faire si les personnes concernées « acceptent d’être assidues(e) s au travail, d’apprendre le français et nos principes de vie ».
François Bayrou a affirmé que le « métissage » était une question de « proportion ». Se rapprochant d’une rhétorique propre à l’extrême droite, le Premier ministre a mis en garde contre un risque de « submersion ».
Le centriste s’est également dit favorable à une restriction du droit du sol à Mayotte. Une telle évolution nécessite une modification de la Constitution.
L’hypothèse de faire travailler les retraités écartée
Sur les retraites, François Bayrou a soutenu que « travailler plus est une nécessité ». Revenant sur la proposition de faire travailler les retraités gratuitement 7 heures par an, il a toutefois revendiqué que « le travail doit être rémunéré ».
Deux textes distincts sur la fin de vie et sur les soins palliatifs
Interrogé sur le projet de loi sur la fin de vie, François Bayrou s’est montré frileux. « Un très grand nombre de personnes ont des convictions chevillées au corps » sur ce sujet, a-t-il dit. « Ce qui influence le citoyen en moi est le père de famille que je suis et le fils que j’ai été. On touche là au sens de la vie », a poursuivi le catholique pratiquant. Il a ainsi confirmé vouloir deux textes distincts sur la fin de vie et sur les soins palliatifs.
Comme le révélait Le Parisien quelques heures avant cet entretien à LCI, plus de 200 responsables politiques socialistes et macronistes ont adressé un courrier à François Bayrou dans lequel ils soutiennent que « dissocier les soins palliatifs de l’aide médicalisée active à mourir serait une erreur ».