3456- Nouvelle REVUE de presse 23 posts
Déclaration de biens immobiliers : un krach fiscal
A combien se chiffre l’arrogance de l’administration fiscale ? En publiant un rapport au vitriol sur le fiasco de la déclaration des biens immobiliers, la Cour des comptes la chiffre à 1,3 milliard d’euros ! C’est le coût du bug du service « Gérer mes biens immobiliers », imposé en 2023 à 34 millions de propriétaires français. Malgré trois faux départs, les alertes de contribuables désorientés, la confusion des bailleurs sociaux, le directeur général des Finances publiques défendait son outil sur l’air connu de « Tout va très bien, Madame la Marquise ».
Les sages de la Cour entonnent une autre chanson, moins enjouée : mise en route « chaotique », procédure dématérialisée « inadéquate », situation « ubuesque », « incompréhension des assujettis », « persistance de taxations erronées » en 2024... Coupables de dissimulation caractérisée, les fonctionnaires de Bercy le sont aussi d’amateurisme. Faute de transparence et de pédagogie, cette modernisation dite « sans heurt » a provoqué plus d’un million de prélèvements fautifs à la taxe d’habitation ou à la taxe sur les logements vacants. D’où une ardoise de plus d’un milliard qui viendra alourdir la dette publique. Le prix de l’inconséquence...
Record au sein des pays riches, la pression fiscale française hors norme reposait sur deux piliers : un large consentement à l’impôt et une efficacité sans faille de sa collecte. Le premier vacille, sous les coups de frondes populaires désormais récurrentes. La seconde vient d'être abîmée par un ministère tout-puissant déjà discrédité par son incapacité à anticiper un déficit devenu hors de contrôle. Cinq ans après la réussite du prélèvement à la source, la direction des impôts a manqué à la règle d’or édictée par Colbert : « Plumer l’oie sans la faire crier ». Au risque d’ajouter de l’agitation sociale au désordre budgétaire.