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"On est loin de l’époque macroniste" : budget, négociations, confiance... la méthode Bayrou à l'épreuve du budget

 
 
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En rupture avec les pratiques qui ont cours depuis 2017, François Bayrou a souhaité nommer de fortes personnalités au gouvernement et leur laisse une grande autonomie ce qui pour l’instant est apprécié de tous.

Chaque jour, avec ses équipes, François Bayrou fait un point médias. Valls, Borne, Lecornu, Retailleau… Le Premier ministre tient un tableau quotidien des interventions des membres de son gouvernement. Et cela en dit long sur sa méthode qui peut être résumée en un mot : délégation.

 

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En nommant des poids lourds au gouvernement, le Premier ministre a voulu marquer une rupture avec ce qui se fait depuis 2017. Pour lui, les ministres doivent être compétents, connaître leurs dossiers mais aussi être identifiés par les Français. "Avoir nommé Valls, Darmanin, Retailleau… C’est vraiment bien", énumérait cette semaine un sénateur vieux routard de la politique qui a déjà rencontré le ministre de l’Économie Eric Lombard et celui des collectivités François Rebsamen. Il s’en réjouit : "on est loin de l’époque macroniste où tout le monde nous ignorait. Les ministres discutent avec nous et ça fluidifie drôlement les choses". Le casting est aussi salué par les membres du socle commun : "Lombard est parfait pour traiter la gauche, il est copain avec Patrick Kanner (président du groupe PS au Sénat NDLR) et avec Olivier Faure… Ça ne règle pas tout mais ça aide".

De fortes convictions

Autre rupture avec le monde d’avant : François Bayrou a fait savoir à ses ministres que Matignon ne relirait plus leurs interviews. Une première depuis 2017. "Il fait confiance à ses ministres. Il ne souhaite pas les infantiliser", nous assure l’un de ses proches. Et un conseiller de Bercy de confirmer : "Le binôme Lombard Montchalin a les coudées franches. Bayrou les laisse travailler alors que Barnier était plus à la manœuvre".

 

 

Cette liberté a ses inconvénients bien sûr. Fortes personnalités veut dire fortes convictions parfois orthogonales avec celles du Premier ministre. Lorsque Bruno Retailleau, lundi dernier, dit sa volonté d’interdire le port du voile aux accompagnatrices pendant les sorties scolaires cela crée des remous au sein du gouvernement. "Mais ça n’a pas fait de drame, Matignon a juste fait savoir qu’on ne le fera pas", nous confie une ministre qui ajoute : "François Bayrou laisse faire ses ministres mais sur des sujets importants, des marqueurs, il reprend la main". Cette mise en avant des poids lourds n’est pas faite sans arrière-pensées. Ces ministres sont en effet autant de paratonnerres qui détournent la foudre des épaules du premier d’entre eux. "C’est une stratégie assumée par Matignon", croit savoir une ministre qui nous assure : "ils doivent être la piñata sur laquelle on peut taper si ça ne marche pas. Ça protège Bayrou".

"Ça part dans tous les sens"

Mais s’il a su se trouver des fusibles, l’homme ne se protège pas pour autant. Alors qu’il était compliqué pour les ministres de Michel Barnier de le rencontrer, le nouveau chef du gouvernement se veut disponible. "Le problème de Barnier, c’était son directeur de cabinet qui n’avait pas compris qu’il n’était pas vice Premier ministre", nous raconte une personnalité qui a été de tous les gouvernements. Elle ajoute : "Un jour j’ai écrit directement à Barnier pour régler un dossier, il m’a été répondu que les ministres n’avaient pas à lui écrire directement."

Un entourage ultra-protecteur qui a peut-être nui à l’ancien commissaire européen. D’autant que celui-ci était moins au fait des rouages politiques nationaux que son successeur : "Par son parcours européen, il s’en était éloigné. Il ne connaissait pas cette assemblée éruptive où règne la cacophonie", nous affirme un proche qui ajoute : "François Bayrou lui a toujours été dans l’environnement politique, au centre du rapport de force."

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Mais le Palois n’a pas que des qualités aux yeux de certains conseillers : "Barnier avait un côté militaire mais c’était rassurant, Bayrou est moins carré sur l’organisation globale. Ça peut parfois partir dans tous les sens." Enfin les deux hommes se démarquent par leur plume. Là où Barnier faisait écrire ses discours par son conseiller Matthieu Hebert qui l’a accompagné à Bruxelles lors des négociations du Brexit, François Bayrou l’homme de lettres a lui-même créé le document Word de son discours de politique Générale depuis plusieurs semaines.



13/01/2025
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