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Emmanuel Macron, victime de son succès.
 
 
Aujourd'hui, la cote de popularité du Président de la République est au plus bas. Le "Macron bashing" bat son plein.
Tous les partis politiques autre que le sien, même ceux de sa coalition, au mieux le critiquent à mots couverts, au pire le dénigrent ouvertement.
 
Pourquoi en est-on arrivé là?
 
La réponse est simple: parce qu'Emmanuel Macron est victime de ce qu'il a réussi. Et de ce fait, il est victime de cette mentalité si française et si incompréhensible qu'il faut que dans notre pays, on recherche un champion, et quand on l'a, on commence par le placer sur un piédestal, puis on fait tout ce qu'on peut pour l'en faire tomber.
 
Du point de vue purement politique, E. Macron est la victime d'un calendrier constitutionnel qui veut que le Président ne peut pas exercer plus de deux mandats consécutifs. En vue de 2027, la chasse s'est donc ouverte au lendemain de sa réélection en 2022. Le jeu des partis politiques a été, depuis ce jour, de dénigrer le Président et sa politique afin d'apparaître comme le favori de la prochaine élection présidentielle. Pour ce faire, plus on va vers les extrêmes, qu'ils soient de gauche ou de droite, et plus on accumule les contre-vérités et les mensonges. Qu'importe, plus les mensonges sont gros, mieux ils passent. Et contrairement à ce que prétend le dicton, on s'aperçoit qu'en France, un mensonge cent fois répété devient une réalité. LFI, le NFP et le RN s'en donnent à cœur joie. Et même les autres partis ne sont pas en reste.
 
C'est ainsi que tout ce qu'a réussi E. Macron via ses gouvernements est aujourd'hui effacé, oublié, et même renié par ces mensonges répétés. Et pourtant...
Il a réussi ce que tous prédisaient comme quasi impossible: infléchir la courbe du chômage, en la portant à un niveau tel que ce qui était, jusqu'à son accession au pouvoir, la principale préoccupation des Français n'est plus un sujet de débat. Il a réussi, industriellement et économiquement parlant, à faire de la France le pays le plus attractif de l'Europe. Il a baissé les impôts des sociétés ainsi que celui des particuliers, ce qui a automatiquement maintenu ou même augmenté le pouvoir d'achat des Français. Il a fait inscrire l'IVG dans la Constitution, garantissant ainsi la liberté des femmes à recourir à l'interruption volontaire de grossesse contre d'éventuelles tendances comme celles vues aux Etats-Unis. Entre plein d'autres exemples de succès.
 
Pour ce faire, certes, il a creusé la dette publique. L'une des principales critiques qui sont aujourd'hui adressées. Mais contrairement à ce que tout le monde raconte en France, le montant de cette dette n'a pas du tout l'importance qu'on lui attribue. L'important est la capacité à payer les intérêts de cette dette et que cela ne représente pas un poste trop important dans le budget de l'Etat. Et, pour partie, cette dette a sauvé bien des Français.
 
Cette dette, E. Macron l'a creusée durant le Covid, notamment en quasi-nationalisant tous les salaires afin de sauver les entreprises, en particulier les PME-PMI, incapables d'assurer les salaires de leurs employés en raison de leur mise à l'arrêt forcée durant l'épidémie. Des milliers d'entreprises ont été ainsi sauvées, et sans exercer aucune activité professionnelle, les salariés français ont pourtant touché 85% de leur salaire, ce qui les a sauvé d'un désastre économique et social annoncé. Aujourd'hui, c'est oublié.
Le Président l'a aussi creusée en compensant au mieux les effets dévastateurs de l'inflation après-Covid. Notamment en limitant la hausse du prix de l'énergie, faisant des Français ceux qui ont le moins souffert de cette hausse mondiale par rapport à tous ses voisins et concurrents. Aujourd'hui, c'est oublié.
 
Enfin (pour faire court), il a continué de creuser la dette en raison de cette mentalité d'assistés permanents qu'a la plus grande majorité des Français. On ne veut pas travailler plus (plus longtemps) mais on veut gagner plus. Comme si on pouvait créer de la richesse en se tournant les pouces... Depuis des décennies, le manque de création de richesses permettant de maintenir le système social, qualifié de meilleur du monde par la Terre entière, a toujours été compensé par la dette. Or, jusqu'à il y a quelques mois, grâce à tout ce qu'Emmanuel Macron avait réussi, les taux d'emprunts étaient minimes, proches du zéro, ils ont même à un moment été négatifs. Aujourd'hui, c'est oublié. Et c'est d'autant plus oublié que, le "macron bashing" faisant son œuvre, l'économie se porte plus mal, et les taux d'emprunts sont partis à la hausse. Sans qu'on sache vraiment jusqu'à quel niveau ils pourraient aller.
La liste de ce qu'il a entrepris et de ce dont les Français ont bénéficié est en réalité longue. Mais du moment qu'il a été réélu, - ce que N. Sarkozy et F. Hollande n'avaient pas réussi à faire - et que la chasse à la présidence pour 2027 a été ouverte, le pays a forcément commencé à aller un peu plus mal. Et de plus en plus mal. Les contre-vérités et les mensonges se sont accumulés, le "Macron bashing" tous azimuts a porté ses fruits empoisonnés, plongeant la population dans le doute et dans l'inquiétude. Or, tous les économistes le savent et le disent, chose étrange quand on y pense, la bonne santé de l'économie d'un pays dépend moins de la politique mise en œuvre que du moral de sa population. Autrement dit, quelle que soit la politique mise en œuvre, si bonne fut-elle, si le moral de la population est en baisse, alors l'économie est en baisse, entrainant dans sa baisse toute une série de conséquences négatives pour les Français.
 
C'est bien là que nous en sommes aujourd'hui. Les partis politiques ne pensent qu'aux prochaines élections, présidentielle et législatives en 2027, et à d'éventuelles législatives anticipées dès l'été 2025. Et si chacun propose un programme différent de celui des autres, et qu'il soit viable ou applicable n'est pas un problème, ils sont tous unis sur un point: dénigrer le Président et l'ensemble de ce qu'il a fait depuis 7 ans pour la France et pour les Français. Et forcément, inévitablement, un homme seul, dont la dignité de la fonction lui impose de surcroit de ne pas trop s'exprimer, contre les responsables de tous les partis politiques, donc contre des centaines de personnes, dont les propos accusateurs font la joie des médias (chaines tv, presse écrite et réseaux sociaux) qui les relayent sans discontinuer et les invitent à s'exprimer sur leurs plateaux ou dans leurs pages, la partie est plus qu'inégale, la défaite de la communication est quasi assurée.
Et plus le Président cède du terrain et recule dans l'estime des Français, plus l'économie globale du pays souffre, plus le moral des Français se détériore, plus les taux d'emprunts augmentent, etc. En un mot, plus la situation devient de plus en plus "difficile et grave". C'est un cercle vicieux bien connu. Difficile et grave, comme l'a prédit M. Barnier en tentant d'éviter la censure que lui promettaient les deux partis extrêmes, qui sont même allés jusqu'à s'allier pour qu'elle soit votée. Une censure non pas vraiment contre le Premier ministre et le contraindre à la démission, mais contre le Président et bel et bien souhaiter sa démission à lui.
 
La France s'est, d'elle-même, mise dans cette situation. A cause de ses politiciens, à cause de sa population. Et tant que chacun, politicien ou citoyen, ne pensera qu'à ses intérêts personnels et à son petit confort personnel au détriment de l'intérêt collectif de la France, cela risque de durer longtemps.
 
Tant que les politiciens seront obnubilés par leur destin personnel au détriment de celui de notre pays tout entier, et tant que les citoyens se croiront des adultes responsables mais se comporteront comme des enfants gâtés qui, à la première difficulté ou au premier petit effort à fournir, refusent de les faire et se retournent vers leur président pour lui demander aide et assistance au lieu de prendre leur propre destin en main et d'assumer les responsabilités qui sont les leurs, des citoyens qui, de surcroit, après avoir été aidés, lui reprochent son aide, bref, tant que les Français se conduiront en individualistes, voire même en égoïstes, et tant que chacun ne plaidera que pour sa propre chapelle en se foutant pas mal du devenir collectif de la nation toute entière, les beaux jours sont encore loin, le bout du tunnel également.
 
Surtout lorsqu'un homme de la trempe d'Emmanuel Macron sera parti, remplacé par... un J-L. Mélenchon? une Marine Le Pen?
Tant qu'il était là, tous deux ont été fort heureusement défaits. Mais une fois que lui sera hors du jeu, alors la route sera grande ouverte pour la démagogie, le populisme, les mensonges et les manipulations qui caractérisent ses deux adversaires adeptes de l'extrémisme.
 
Pour l'heure, on ne voit pas vraiment qui d'autre pourrait les battre.
Heureusement, il reste 30 mois.
Malheureusement, peut-être moins...