3410- Daesh: Ne pas baisser la garde 3 posts
Frappes en Syrie contre Daesh : ne pas baisser la garde
Fin décembre, les forces françaises au Levant ont donc frappé
des positions de Daesh en Syrie, comme l’a révélé mardi, dernier
jour de 2024, le ministre des Armées Sébastien Lecornu.
Des Rafale et des drones Reaper ont délivré sept bombes
contre des camps de ce groupe terroriste. Ces frappes aériennes le
montrent : nous aurions tort de croire la menace djihadiste endiguée et
encore plus tort de baisser la garde. C’est aussi ce que vient nous rappeler
ce drapeau de Daesh retrouvé, à la Nouvelle-Orléans, dans la voiture
de ce conducteur qui, dans la nuit du nouvel an, a foncé dans la foule
tuant au moins dix personnes (lire page 6). C’est un fait : si les nombreux
coups portés ces dernières années par la coalition internationale
à laquelle participe la France au côté des États-Unis ont contraint cette
mouvance terroriste à renoncer à son califat, elle reste toujours active.
C’est l’enseignement numéro un de cette opération aérienne : Daesh est
loin d’être dépourvu de capacités militaires. Et il y a tout lieu de ne pas
le minimiser, car le chaudron syrien, lui, est toujours en ébullition.
Certes, la fuite piteuse de Bachar al-Assad à Moscou a libéré la
Syrie d’un tyran sanguinaire.
Mais impossible d’oublier que le nouveau maître de Damas,
Ahmad al-Charaa, a d’abord combattu pour Al-Qaïda avant
de rompre et de créer le groupe islamiste radical Hayat Tahrir
al-Sham, son bras armé. Or, cette franchise n’est pas inconnue en
France. Il faut se souvenir que le tueur de Samuel Paty était en lien avec
l’un de ses membres. Si, depuis sa prise de pouvoir, Ahmad al-Chaara
tente de rassurer la communauté internationale, en modérant notamment
son discours à l’égard des minorités, la Syrie n’en reste pas moins
une zone d’instabilité, soit un terreau des plus fertiles pour relancer la
croissance d’un groupe terroriste comme Daesh. On l’a vu au Sahel où,
dans l’immensité des sables du Mali, du Niger et du Burkina Faso, les
islamistes ont toujours trouvé les ressources et les moyens de se relever.
D’où l’importance de cette opération militaire menée fin décembre.
Car, c’est bien depuis ces bases, ces sanctuaires situés aux confins de
l’Irak et de la Syrie, que les attentats de novembre 2015 ayant ensanglanté
Paris, du Stade de France au Bataclan, ont été planifiés. Preuve
que cette menace est de nouveau dans les écrans radars, les États-Unis
n’avaient pas attendu l’attaque du 31 décembre en Louisiane pour commencer
à renforcer leurs forces en Syrie et en Irak. À cinq jours, des
10 ans de l’attaque de « Charlie Hebdo » perpétrée par deux islamistes,
ces frappes contre Daesh interdisent toute naïveté.
Éditorial Sud-Ouest Jefferson Desport