3376-Secourir Mayotte, l’obligation de faire bloc 1 post

 

Secourir Mayotte, l’obligation de faire bloc

 

Christophe LUCET éditorial Sud-Ouest

 

 

Mayotte pour maximiser les conséquences d’un cyclone et
aboutir à l’une des pires – sinon la pire – catastrophe d’origine météorologique
qu’ait connue le pays, métropole et outre-mer confondus.
Et puisqu’un malheur n’arrive jamais seul, Chido a frappé l’île française
de l’archipel des Comores alors que la vacance du gouvernement
à Paris risque de ralentir la réaction des autorités. On constate heureusement
que la machine de l’État continue de fonctionner et que
l’aide d’urgence acheminée depuis l’Hexagone et La Réunion par un
pont aérien et maritime a pu commencer.


Pour autant, la situation sur place est dantesque. Le plus inquiétant,
rapportent les témoins, est le pesant silence régnant dans les « bangas»,

ces bidonvilles où vivent non seulement des dizaines de
milliers de sans-papiers comoriens, mais aussi quantité de
familles mahoraises n’ayant pas les moyens de se loger ailleurs.
Combien de corps sont ensevelis sous ces amas de tôles et de
branchages arrachés ? Et combien, conformément aux rites locaux,
ont déjà été enterrés sans être décomptés ?


Le bilan humain n’est pas près d’être établi et donnera le vertige.
Quant à la reconstruction d’une île où même les bâtiments en dur
n’ont pas résisté, elle va demander une énergie et des moyens considérables.
La France encalminée et endettée en est-elle capable, elle qui
ne parvient pas à voter un budget pour 2025 ? Où est, par exemple, le
milliard proposé à la Nouvelle-Calédonie, autre territoire ultramarin
en situation d’urgence après les gravissimes troubles sociaux de mai
dernier ?


À la lumière de la catastrophe mahoraise, les débats actuels à l’Assemblée
nationale semblent lunaires. Est-il décent d’agiter des menaces de
censure à la face d’un Premier ministre à peine nommé alors que la
maison brûle ? Il est grand temps d’arrêter les marchandages politiciens
pour parler enfin aux Français de ce qui les préoccupe vraiment,
entre l’économie qui dévisse, les finances qui dérapent et le tissu social
qui craque.


Ce cyclone est un rappel à l’ordre. Car la mobilisation nécessaire pour
panser les plaies de Mayotte ne vaut pas que pour l’outre-mer. Elle vaut
pour l’ensemble des problèmes qui assaillent notre pays. À sa manière
brutale, Chido appelle la France à se ressaisir.



17/12/2024
1 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 374 autres membres

blog search directory
Recommander ce blog | Contact | Signaler un contenu | Confidentialité | RSS | Créez votre blog | Espace de gestion