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Budget : une censure du RN aurait le goût du pire

 


C’est un automne de tous les dangers pour Michel Barnier.
Un automne où les fronts vont finir par se ramasser à la
pelle. Onze mois après leur mobilisation historique contre
la baisse de leurs revenus, la concurrence déloyale et les
excès de normes, les agriculteurs ont ressorti leurs tracteurs. À leur
colère s’ajoute celle des élus locaux, auxquels le gouvernement demande
5 milliards d’euros d’effort budgétaire pour participer au redressement
des comptes publics. Et comme si cela ne suffisait pas,
voilà qu’après huit semaines de débats houleux sur le projet de loi de
finances 2025, la perspective d’une motion de censure ne cesse de
prendre de l’épaisseur, et d’assombrir l’avenir de ce gouvernement.
Même si, en réalité, la question de son espérance de vie est posée depuis
le premier jour de son entrée en fonction.


Toujours est-il que si, en septembre, le Rassemblement national s’était
montré conciliant, assurant vouloir « juger sur pièces », ces derniers
jours, le ton est bien plus sévère. Les troupes de Marine Le Pen l’assument
: si le prochain budget devait « amputer le pouvoir d’achat des
Français », elles n’hésiteront pas à faire tomber le gouvernement. Que
les voix du RN s’ajoutent à celles de la gauche et ce château de cartes
péniblement construit après deux mois de tergiversations cet
été s’effondrera sur lui-même. Faut-il lire cette menace du RN 

comme la conséquence des réquisitions très lourdes portées 

contre Marine Le Pen lors de son procès dans l’affaire des
assistants parlementaires du FN ? Il n’est pas interdit de le penser. Celle
qui se projette déjà vers 2027 risque désormais l’inéligibilité.


Il n’empêche. Il serait pour le moins indécent et irresponsable qu’elle
veuille lier son destin à celui de ce gouvernement et l’entraîner dans sa
potentielle chute. Comment le RN, qui matin, midi et soir s’avance
comme le défenseur de la veuve et de l’orphelin – quitte à leur administrer
des vaccins russes… – pourrait-il prendre le risque d’empêcher le
pays d’avoir un budget et ses fonctionnaires – les policiers, les gendarmes,
les enseignants… – de toucher leur salaire ? Car ils seraient
bien les premiers concernés.


Alors que l’économie est loin d’être florissante, alors que l’Ukraine a
plus que jamais besoin d’une Europe unie face à l’agression russe, une
motion de censure qui passerait précipiterait le pays dans une crise
politique sans précédent, car il serait dans l’impossibilité d’organiser
des législatives avant au moins huit mois. Dès lors, qui peut croire
que nous sortirions gagnants d’un tel chaos ?

 

                                            Jefferson Desport édito Sud-Ouest



21/11/2024
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