EDITO. Autoroute A69 : l’idéal et la
nécessité
Ce n’est plus une vue de l’esprit. La pensée écologique doit désormais accompagner les grands projets d’aménagement lorsqu’ils risquent de bouleverser l’environnement. La seule logique du "progrès" n’est plus une raison suprême. Plus question de bâtir à l’aveuglette, d’initier des chantiers d’envergure sans se soucier des graves blessures qui en résulteraient pour la nature et, in fine, pour les hommes. Mais cette précaution écologique mobilise bien souvent des militants intransigeants, pour tout dire "intégristes", auxquels se joignent des agitateurs pour qui l’affrontement violent avec les forces de l’ordre est l’unique préoccupation.
Ainsi se sont développées des "zones à défendre" qui attisent les contestations les plus douteuses, au point qu’il est devenu périlleux d’entreprendre tout chantier, fut-il déclaré d’utilité publique. Les manifestations, les occupations et les recours entravent et retardent ainsi un aménagement du territoire pourtant souhaité par la majorité des élus et des populations concernées – et déjà en partie financé. Autant dire que ces projets ont préalablement subi toute une batterie d’expertises et qu’ils s’inscrivent pour la plupart dans un développement raisonnable des territoires.
C’est le cas pour la fameuse autoroute Toulouse-Castres, 53 kilomètres qui déchaînent les passions mais permettront de désenclaver le sud du département du Tarn, au bénéfice évident de l’activité économique et des habitants. Toute une opposition "hors sol", le plus souvent étrangère à la région, s’est mis en tête de contester et d’"interdire" la réalisation de l’A69 au prix d’une exaspérante guérilla des champs et des bosquets. Juridiquement, le dossier traîne encore devant le tribunal administratif dont on attend pour bientôt une "sage" décision. Techniquement, le chantier avance désormais à grands pas. Heureusement.
D’ailleurs une même stratégie se met en place pour le projet de la Ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse, initié il y a plus de vingt ans, validé et en partie financé par les régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, par l’Europe et l’Etat et pourtant trop longtemps retardé. Inutile, là encore, d’expliquer tout l’intérêt d’une liaison par TGV qui mettrait Toulouse à trois heures de Paris. Il faut simplement espérer que ce sera une réalité… en 2032 – ou peut-être même avant ?
Conclusion : le souci écologique dont on redit la clairvoyance ne doit pas servir de sainte cause à des oppositions aveugles.