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Nouvelle tempête entre élus locaux et gouvernement
Attention, Météo-Politique annonce une alerte tempête entre
le gouvernement et les collectivités locales. Fortes rafales et
chutes de grêlons sont attendues sur les hémicycles. On
croyait pourtant à l’éclaircie lorsque Michel Barnier attribua
à Catherine Vautrin le portefeuille à l’intitulé rassurant de ministre du
Partenariat avec les territoires et de la Décentralisation.
En effectuant ses premiers pas devant les Régions de France à Strasbourg,
le 26 septembre, l’intéressée a d’ailleurs promis d’être à l’écoute
des élus locaux, de ne rien décider sans les consulter en amont, de
rétablir la confiance et le dialogue. La porcelaine raccommodée n’a pas
tenu longtemps. Spécialiste des éclats, l’inamovible numéro 2 de l’Association
des maires de France, André Laignel, vient de briser un service
d’assiettes sur le parquet de Matignon. Au moins Emmanuel Macron
peut-il se consoler d’être, pour une fois, à l’abri des imprécations
du maire d’Issoudun (36).
La mission était périlleuse pour la ministre. Comme si on demandait
à un végétarien d’ouvrir un congrès de chasseurs.Dans le plan drastique qu’il
présentera ce jeudi, Michel Barnier réclame aux collectivités
locales 5 milliards d’euros d’économies. Juste après que la
Cour des comptes (indépendante de l’exécutif) eut épinglé des dépenses
de fonctionnement en hausse et évalué à 100 000 le nombre de
postes d’agents territoriaux à supprimer pour alléger la barque.
C’en est trop pour les élus du territoire qui crient au « harcèlement
bureaucratique ». Eux qui n’ont cessé de dénoncer les instincts jacobins
du chef de l’État voyaient en Michel Barnier, à tort ou à raison, un
Premier ministre moins méfiant envers les communes, les Départements
et les Régions. Son passé d’élu local plaide certes en sa faveur.
Sauf que l’ex-commissaire européen ne dirige plus la Savoie mais la
France avec un déficit colossal à éponger. Et sauf que Catherine Vautrin
enchaîne les compliments aux élus locaux, les félicitant d’être « des
excellents gestionnaires ». Meilleurs que l’État, lui répliquent-ils. Un élu
de premier plan se retrouve lui aussi en porte-à-faux. Président du
Sénat, l’assemblée des collectivités locales, Gérard Larcher n’a jamais
économisé ses flèches envers Emmanuel Macron et son attitude distante
avec les élus locaux. C’est désormais un ami, personnel et politique,
qui pilote Matignon. Il va falloir que Gérard Larcher trouve la
bonne cartouche.
Benoît Lasserre édito Sud-Ouest
dessin de KAK L'Opinion