3215-le véritable problème : la République islamique d'Iran 4 posts
« Non, la question palestinienne n’est pas la clé des problèmes du Proche-Orient »
Pendant des années, de nombreux diplomates et experts ont considéré que la résolution du conflit israélo-palestinien était la clé de tous les problèmes du Proche et du Moyen-Orient. Cette idée, théorisée sous la présidence de Jimmy Carter aux États-Unis (1977-1981), a influencé les politiques internationales et la manière dont les crises dans la région sont interprétées.
Depuis le 7 Octobre, elle domine de nouveau les commentaires d'une grande partie des médias et des milieux politiques français, qui affirment que sans un État palestinien, la région ne connaîtra pas la paix et qu'il est impératif que la France reconnaisse un tel État.
Cette théorie est non seulement erronée, mais aussi dangereuse. Le dossier palestinien a, certes, été délaissé et devra être traité pour le bien des deux peuples. Mais qui peut croire sérieusement que la solution se trouve uniquement du côté israélien ? Et que la seule résolution de ce conflit dépendrait uniquement des deux acteurs et qu'elle améliorerait la situation au Liban, en Afghanistan, en Syrie, en Irak, au Yémen ou au Soudan ?
En continuant à défendre cette théorie, on alimente les thèses conspirationnistes qui font d'Israël ou du sionisme le principal danger pour la planète. Si le conflit israélo-palestinien est perçu comme étant au centre de tout, et qu'Israël est désigné comme fautif, alors Israël devient responsable des malheurs du monde entier.
Plus grave encore, cette théorie occulte l'une des clés des problèmes régionaux : la véritable force déstabilisatrice du Moyen-Orient est la République islamique d'Iran. Dès le 7 Octobre, des Israéliens mais aussi des opposants iraniens, libanais et émiratis avaient alerté sur le rôle central joué par la République islamique d'Iran dans ces attaques et au-delà.
Ils savaient que depuis 1979, le régime iranien s'était engagé dans une stratégie délibérée d'exportation de sa révolution islamique, cherchant à étendre son influence et à bâtir un empire fondé sur le fondamentalisme.
Ils savaient que le régime avait mis en place un « cercle de feu », stratégie définie par le général iranien Qassem Soleimani, qui repose sur l'utilisation de groupes supplétifs comme le Hamas, le Hezbollah et les houthis, dont l'objectif est d'entourer et d'étouffer Israël.
Le régime a armé le Hezbollah, qui a paralysé et étouffé le Liban. Il a appliqué la même tactique en Syrie, au Yémen et en Irak. Les mollahs ont aussi financé et soutenu le Hamas, ainsi que 28 autres organisations terroristes en Cisjordanie. Plus récemment, la Jordanie a été visée par une série de complots liés à l'Iran, visant à déstabiliser le pays.
En ce qui concerne le conflit israélo-palestinien, le régime s'était fermement opposé aux accords d'Oslo (1993) et avait encouragé les attentats suicides contre les civils israéliens, avec pour but de saboter toute tentative de rapprochement entre Israéliens et Palestiniens.
Plus récemment, il a cherché à entraver les accords de normalisation entre Israël et l'Arabie saoudite, voyant dans ces rapprochements une menace directe à son projet d'expansion. Le 7 Octobre en est une autre illustration.
Le danger que représente la République islamique dépasse largement ses interventions par procuration. Depuis des années, le régime iranien cherche à obtenir l'arme nucléaire, en violation du Traité de non-prolifération. Un régime iranien doté de l'arme nucléaire constituerait une menace existentielle, non seulement pour Israël, mais pour l'ensemble du Moyen-Orient et au-delà.
La menace iranienne
La République islamique ne se contente pas de déclarer la guerre à Israël et de déstabiliser la région. Elle arme la Russie dans sa guerre contre l'Ukraine et s'allie avec les autocrates dans le monde entier, menant une guerre contre l'Occident et l'ordre mondial établi.
De plus, le Corps des gardiens de la Révolution ainsi que les organisations soutenues par l'Iran, comme le Hezbollah, sont actifs au-delà du Moyen-Orient, notamment en Europe, où ils ont déjà commis de nombreux crimes et attentats, souvent contre des Juifs et des opposants iraniens.
En continuant à présenter le conflit israélo-palestinien comme l'élément clé et la pièce centrale du Moyen-Orient, la communauté internationale a trop longtemps détourné le regard du véritable danger. C'est aussi cela qui fait qu'Israël se retrouve face à une guerre menée sur sept fronts.
Pendant trop longtemps, l'Occident a été faible face au régime des mollahs, notamment en ne faisant pas figurer le Corps des gardiens de la Révolution islamique sur la liste des organisations terroristes de l'Union européenne, ou encore en refusant d'imposer de nouvelles sanctions onusiennes concernant son programme nucléaire.
La peur de l'escalade a laissé la menace iranienne grandir, et il est urgent de revoir notre lecture des enjeux dans la région. Si la France et d'autres souhaitent jouer un rôle constructif dans cette région tourmentée et empêcher une guerre plus large, ils doivent concentrer leurs efforts sur le véritable problème : la République islamique d'Iran.