3196-REVUE DE PRESSE : 23 posts

Au Liban, la voie diplomatique se referme

 

 

Désavoués ! Joe Biden, premier soutien d’Israël, et Emmanuel
Macron, premier soutien du Liban, se sont unis pour
proposer un cessez-le-feu immédiat de 21 jours entre
l’État hébreu et le Hezbollah. Mais Benjamin Netanyahou
n’a pas daigné répondre. Sauf pour dire que l’opération « Flèches du
Nord » lancée lundi se poursuivrait « jusqu’à la victoire ».


Ce nouveau camouflet signé « Bibi », après le refus de signer un accord
avec un Hamas tout aussi obstiné, rend de plus en plausible
l’extension de la guerre qui ravage déjà le Liban et le nord d’Israël.
D’évidence, le Premier ministre israélien et Hassan Nasrallah, lequel
exige la fin des opérations israéliennes à Gaza pour baisser les armes,
sont complices dans le rejet d’un compromis diplomatique.


Côté israélien, ce jusqu’au-boutisme a trois raisons : la peur d’un
nouveau 7 octobre à la frontière nord perpétré par la milice libanaise
; l’agenda personnel de Netanyahou qui veut éviter de rendre
des comptes à la justice et aux électeurs ; enfin l’extrême droite sioniste
qui menace de briser la coalition au pouvoir à Tel-Aviv
si Israël renonce à faire plier le Hezbollah.


Une solution existe pourtant.Elle consiste à appliquer l’accord
qui avait mis fin à la guerre de trente-trois jours entre les
mêmes belligérants en 2006. Il prévoit, moyennant l’abandon
par Israël de l’enclave stratégique des « Fermes de Chebaa », un retrait
des miliciens chiites derrière la rivière Litani, restaurant un glacis de
sécurité permettant aux habitants déplacés du nord d’Israël de rentrer
chez eux.


Ce règlement, qu’Américains et Français tentent désespérément de
remettre sur le tapis, appartient-il au passé ? Bravant la présence des
Casques bleus de la Finul (dont 700 soldats français), le Hezbollah
s’est incrusté à la frontière, y creusant les mêmes tunnels que le Hamas
à Gaza. Pendant ce temps, Israël s’emploie méthodiquement à
détruire les convois d’armes iraniennes qui transitent par la Syrie.
Cette semaine, l’Assemblée générale des Nations unies fait office de
chambre d’écho. Mais pas, hélas, de lieu de résolution d’un conflit aux
multiples ramifications, et dont la prochaine étape se profile sous
forme d’une incursion terrestre de Tsahal au Sud-Liban. L’initiative
diplomatique américano-française, pourtant dotée d’un large soutien
occidental et arabe, semble incapable de la conjurer. Et cette nouvelle
manifestation d’impuissance de l’ONU ne doit rassurer personne.

 

                                                  Christophe Lucet édito Sud-Ouest



01/10/2024
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