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Gouvernement Michel Barnier : et maintenant survivre…


Si la composition du gouvernement n’a pas été sans mal, la suite s’annonce encore plus délicate. Surtout que la droite a fixé ses exigences. Décryptage

 

 

Hier, après d’ultimes tractations, Michel Barnier et Emmanuel Macron ont fini par tomber d’accord sur une liste de 39 ministres. Un casting dont Alexis Kohler, le secrétaire général de l’Élysée, a donné la composition peu avant 20 heures.Dans le détail, on compte dix ministres macronistes, dont plusieurs nouveaux visages à ce niveau-là : Antoine Armand à Bercy, Maud Bregeon comme porte-parole, ou encore Benjamin Haddad à l’Europe. Ils seront notamment accompagnés de sept LR, dont Bruno Retailleau à l’Intérieur et Annie Genevard à l’Agriculture. Pour le MoDem, citons en particulier Jean- Noël Barrot aux Affaires étrangères.

Parmi les rescapés du gouvernement Attal, Sébastien Lecornu aux Armées, Rachida Dati à la Culture ont été reconduits tandis qu’

Agnès Pannier-Runacher a été promue ministre de l’Écologie Guillaume Kasbarian passant,du Logement à la Fonction publique et Catherine Vautrin de la Santé aux Territoires.Deux élues de notre région héritent de deux portefeuilles conséquents:la députée MoDem des Landes,Geneviève Darrieussecq devient ministre de la Santé, tandis que la sénatrice de Gironde du Parti radical Nathalie Delattre devient, elle, ministre déléguée des Relations avec le Parlement.

Toutefois, cette répartition des postes entre le bloc central et LR doit surtout se lire à l’aune des priorités que la droite a fixées aux macronistes pour les soutenir dans cette traversée qui promet d’être tout sauf un long fleuve tranquille : sécurité, immigration et maîtrise des finances publiques.


Un conservateur à Beauvau


Ainsi, l’arrivée à l’Intérieur de Bruno Retailleau, le très conservateur et fervent catholique sénateur de Vendée, est un signe fort. Michel Barnier l’a dit, il entend « maîtriser » l’immigration avec « rigueur et ténacité », mais aussi avec « humanité ». Cependant, le fait qu’un ministère de l’Immigration ait pu être envisagé, avant d’être écarté, indique que le sujet arrivera très vite sur la table. Et ce d’autant plus que le nouveau ministre de l’Intérieur est le tenant d’une ligne on ne peut plus ferme. Lors de l’examen du projet de loi Immigration, il avait contribué à durcir le texte du gouvernement à tous les étages en rétablissant le délit de séjour irrégulier et en resserrant les conditions du regroupement familial et d’accès aux allocations familiales.Mais en janvier, le Conseil constitutionnel avait censuré une grande partie de ces mesures. En entrant à Beauvau, Bruno Retailleau, qui n’a cessé de dénoncer le laxisme des années Macron, tient l’occasion de passer de la théorie à la pratique. Au risque de braquer ses désormais nouveaux alliés, les macronistes ?


Un « bleu » pour Bercy


Autre ministère clé : celui de Bercy. Et là aussi, c’est un nouveau venu qui va être en charge l’Économie. Il s’agit d’Antoine Armand, le député macroniste de Haute-Savoie. Âgé de 33 ans, il succède donc à Bruno Le Maire. Une certitude, la mission s’annonce rude. Car non seulement il va lui falloir préparer dans l’urgence le prochain budget, mais aussi parce que cette étape s’annonce cruciale pour la survie de ce gouvernement et de Michel Barnier à Matignon.

Depuis le début de l’année, les finances publiques se sont dangereusement dégradées, obligeant Bruno Le Maire à annuler en février 10 milliards d’euros de crédit, avant que Thomas Cazenave, le désormais ex-ministre du Budget, ne gèle 10 milliards supplémentaires cet été. Michel Barnier s’étant engagé aussi à maîtriser les dépenses publiques, il va lui falloir réaliser des économies et trouver de nouvelles recettes. Sachant qu’une ligne rouge a été posée par les macronistes : pas question d’augmenter les impôts pour les classes moyennes. Sur ce point, Gabriel Attal, maintenant patron des députés Renaissance à l’Assemblée, ne devrait pas avoir de mal à être informé. «Antoine Armand est l’un de ses très proches », glisse-t-on chez Renaissance. Preuve, en tout cas, que cette question des finances est capitale, Michel Barnier a décidé de rattacher à Matignon le ministère des Comptes publics, confié à un autre macroniste, l’ancien député Laurent Saint- Martin, président de Business France. Lequel dépendra donc directement du Premier ministre.

 

Un ex-député PS

 

Enfin,alors que plusieurs personnalités de gauche ont refusé d’entrer au gouvernement,Michel Barnier tient avec Didier Migaud sa prise de guerre. L’ex-député socialiste présidait jusque-là la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique. Spécialiste des finances publiques, il aurait pu atterrir à Bercy, mais c’est bien place Vendôme qu’il va s’installer. À cet égard, sa relation avec Bruno Retailleau, à l’Intérieur, sera à observer de près. C’est peut-être pour tempérer le caractère très droitier du Vendéen que Michel Barnier, en accord avec Emmanuel Macron, a voulu Didier Migaud à la chancellerie.

                                                                                           Jefferson Desport Sud-Ouest

 



22/09/2024
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