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Michel Barnier sur le verglas

 

 

 


Le Savoyard Michel Barnier va avoir besoin de toutes ses qualités
de montagnard. Alors qu’on attendait ce jeudi soir la composition
du gouvernement, il faudra encore patienter. Mais
au-delà des ultimes arbitrages à réaliser, une certitude n’a
cessé de se renforcer au fil de ces deux semaines de consultations : à
Matignon, comme à l’Assemblée nationale, le Premier ministre va
évoluer sur le verglas.


En effet, cette petite musique largement diffusée ces dernières heures
et laissant entendre qu’il pourrait, de guerre lasse, jeter l’éponge, n’augure
rien de bon. Certes, Michel Barnier était à pied d’oeuvre ce jeudi.
Mais que treize jours après sa nomination surprise, son avenir soit déjà
une telle source de spéculations en dit long sur la force des vents
contraires qui traversent cet attelage avec lequel il compte gouverner :
le bloc central et ce qu’il reste de la droite républicaine.


En effet, si la gauche et le Rassemblement national n’ont pas
perdu une minute pour ouvrir la mitraille, sa principale difficulté
est ailleurs. Et plus précisément à l’intérieur même de cette
« majorité » artificielle avec laquelle il va devoir composer.


De fait, c’est bien d’elle qu’il doit d’abord se méfier. Et plus encore des
macronistes. Lesquels n’ont jamais signé pour voir les Républicains – et
leurs 47 députés – truster les principaux postes du gouvernement.
Qu’ils aient donc sorti les griffes contre une trop forte représentation
de la droite n’a rien d’incongru. Comment les Républicains, qui n’ont
fait que 5 % aux législatives, pourraient, en plus d’occuper Matignon,
prendre la tête des ministères régaliens ? Et dicter la politique à suivre
? À l’Assemblée, le groupe macroniste compte 97 députés, soit deux
fois plus que les LR. Pourtant, les premiers noms, qui ont fuité, ne
laissent aucun doute sur le cap qu’entend suivre le Premier ministre :
sans surprise, ce sera à droite toute.


Cependant, ce bras de fer entre Michel Barnier et ses partenaires l’a
prouvé : la relation est loin d’être fluide. C’est aussi ce qu’a montré le
remplacement au poste de commissaire européen de Thierry Breton
par Stéphane Séjourné, le futur ex-ministre démissionnaire des Affaires
étrangères. Une décision prise de manière unilatérale par…
Emmanuel Macron. Dans ces conditions, sur une telle patinoire, le
premier de cordée du futur gouvernement va devoir se cramponner.
Car ce n’est pas une coalition qui est en train de voir le jour, mais une
cohabitation en bonne et due forme.

 

                                         Jefferson Desport édito Sud-Ouest



20/09/2024
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