3148-QUEL ROUGE POUR LA RENTRÉE DE FRANCE INTER ? 2 posts
QUEL ROUGE POUR LA RENTRÉE DE FRANCE INTER ?
Médias Citoyens
QUEL ROUGE POUR LA RENTRÉE DE FRANCE INTER ? -
En observant une peinture noire de Pierre Soulages ou un bleu d’Yves Klein, l’œil a besoin d’un moment d’adaptation pour s’imprégner des détails, des nuances, des touches subtiles. Il en va de même pour le rouge de France Inter. En apparence, celui-ci n’évolue guère au fil des saisons mais, à y regarder de plus près, les ajustements d’Adèle van Reeth modifient finement sa pigmentation...
DANS LE 7-10, LA RAISON AVANCE DOUCEMENT
Le choix le plus fort de cette rentrée 2024 consiste en l’arrivée (ou le retour) de Patrick Cohen pour l’édito politique de 7h45. Sans remettre en cause les qualités de son prédécesseur, il convient d’admettre que le jeune soixantenaire envoie du lourd en termes d’analyses politiques et de décodages de l’actualité. Incarné, pédagogue et percutant, il offre une lecture des plus précieuses à un moment charnière de notre histoire contemporaine. Bien sûr, ces 3 minutes quotidiennes (du lundi au jeudi) ne suffisent pas à modifier le centre de gravité du programme mais, avec des chroniques telles que "L’édito éco" de Dominique Seux ou "Géopolitique" de Pierre Haski, le champ de la raison dispose de plusieurs "cases" stratégiques. De notre point de vue, le 7-10 d’Inter deviendra réellement pluraliste lorsque la revue de presse ne sera plus assurée par un militant notoire et que le duo (ou trio) de présentateurs comportera au minimum un(e) journaliste n’appartenant pas à la gauche-bobo-parisienne.
LE DIMANCHE SOIR DÉSAMIANTÉ
L’extrême gauche a cela de particulier qu’elle finit souvent par se saborder elle-même. On le constate au sein du mouvement LFI dans lequel la ligne du grand manitou fait régulièrement l’objet de tentatives de putsch (assez vite purgées) quand il ne s’agit pas de se tirer des balles dans le pied en soutenant un mouvement terroriste ou en relayant des blagues antisémites à la suite du pire pogrom depuis la seconde guerre mondiale. À peu de choses près, c’est ce qui a mené la fine équipe du « Grand dimanche soir » à sa perte. Soutenant leur ami militant embourbé dans une mauvaise blague aux relents antisémites, nos Lemmings d’extrême gauche se sont tous précipités dans le même précipice avec une maestria qui force le respect. Les joyeux drilles se retrouvent, en cette rentrée, dans une station qui appartient à un milliardaire anticapitaliste (associé du média Le Monde) avec une « carte blanche » pourvu qu’ils continuent à diffuser leurs idées radicales, factieuses. L’avantage est qu’ils ne combattront plus la République avec l’argent du contribuable.
DES APRÈS-MIDIS UN PEU MOINS MILITANTS ?
Difficile, pour le moment, de se prononcer sur les évolutions des émissions de l’après-midi. On ne se fait guère d’illusions sur la nouvelle mouture de La terre au carré (14H à 15H du lundi au vendredi) qui semble « tout changer pour ne rien changer » ni sur les luttes climatiques relayées à l’antenne par la journaliste militante Camille Crosnier. D’autant que la fine équipe convie désormais chaque semaine l’idéologue Cyril Dion et avec lui la certitude d’une nouvelle chronique subversive, colérique et anti-État. Du côté de Zoom zoom zen, une cure d’élargissement a permis de doubler son temps d’antenne. Le programme s’étale désormais sur 2 heures et remplace le très dispensable « Jusqu’ici tout va bien ». Il faut reconnaitre à Matthieu Noël une réelle capacité à faire vivre l’émission en sus d’un humour féroce (et souvent réjouissant). On regrettera néanmoins des choix de thèmes souvent woke-compatibles et la convocation régulière d’experts militants tels qu’un Gaspard Gantzer présenté en « expert en communication politique » (sans préciser son appartenance à la gauche) ou un Benoit Hamon pour parler d’économie solidaire et qui a profité de son temps d'antenne pour dézinguer la nomination du premier Ministre Michel Barnier.