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L’Ukraine sous le rouleau compresseur russe


A dix soldats contre un et moyennant d’effroyables pertes,
l’armée russe est en passe d’atteindre son objectif majeur : la
reprise du Donbass. Si la chute du noeud logistique de Pokrovsk
devait se concrétiser, la Russie pourrait aborder la
suite – guerre ou paix ? – en position de force. Et pour ce faire, elle
pousse son avantage en pilonnant les villes ukrainiennes.


La frappe qui a détruit hier un institut militaire à Poltava, faisant au
moins 50 morts, est une des plus meurtrières infligées aux Ukrainiens,
soulignant la vulnérabilité récurrente de ces derniers dans la défense
du ciel. À cet égard, la perte d’un premier F-16, cet avion sur lequel elle
fonde tant d’espoirs, est un coup dur pour l’armée de Kiev, qui fait face,
au sol, à un rouleau compresseur, et dénonce à mots à peine feutrés la
pusillanimité de ses alliés occidentaux.


En décidant d’attaquer directement la Russie à Koursk, l’Ukraine a
certes surpris et déstabilisé le Kremlin, qui a le plus grand mal à expliquer
à son peuple pourquoi l’ennemi occupe depuis un mois
un millier de kilomètres carrés de terres russes. Mais le choix de
laisser faire pour ne pas ralentir la progression dans le Donbass
confirme la vieille habitude russe de faire la part du feu
avant d’organiser, plus tard, la contre-offensive.


Persuadé que la diversion ukrainienne à Koursk sera, au final, un
échec, Poutine s’offre en prime un voyage médiatisé en Mongolie sur
les steppes de Gengis Khan. Logiquement, la Mongolie aurait dû
cueillir le président russe à sa descente d’avion à Oulan-Bator puisque
la Cour pénale internationale, dont elle est membre, a lancé contre lui
un mandat d’arrêt. Bien entendu, il n’en a rien été. Et en affichant son
imperium sur cette petite démocratie ex-soviétique, la Russie fait un
pied de nez à la justice internationale et à ses soutiens occidentaux.
Décidé à payer, lui et son peuple, le prix de la guerre sans craindre
d’écorner son image à l’étranger, Poutine n’entend se présenter à une
table de négociations qu’en dictant ses conditions. On peut voir un
nouvel indice de cette posture martiale dans le report du procès de
Laurent Vinatier, dont la détention en Russie va se prolonger encore
six mois.


Rappelons que ce Français, accusé de ne pas s’être déclaré « agent de
l’étranger », travaille en Suisse au service d’une ONG qui explore depuis
dix ans les voies d’une résolution pacifique du conflit russo-ukrainien.
Tout un symbole !

 

                           Christophe Lucet édito Sud-Ouest



04/09/2024
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