Nouveau Premier ministre : qui est Karim Bouamrane, dont le nom circule comme le prochain locataire de Matignon
Karim Bouamrane, maire de Saint-Ouen, est de plus en plus pressenti pour devenir le prochain Premier ministre. Son profil consensuel pourrait séduire Emmanuel Macron pour former une large coalition. Retour sur le parcours de cet élu socialiste.
"Clairement le profil pour l’Elysée" avait réagi sur X, Gaspard Gantzer, l’ancien conseiller sous la présidence de François Hollande au portrait de Karim Bouamrane dans le quotidien allemand Die Welt qui titrait "Le Obama de la Seine ("Obama von der Seine"). Un enthousiasme qui pourrait bien renforcer les bruits de couloirs à l’Elysée concernant le maire de Saint-Ouen comme le possible futur Premier ministre.
Un profil remarqué lors des JO
Nommer Karim Bouamrane pourrait être l’occasion pour Emmanuel Macron de surfer – encore un peu plus – sur le succès olympique de Paris. Alors très peu connu, "il a été remarqué pour avoir contribué à faire briller la France pendant les Jeux olympiques en faisant de Saint-Ouen la ville hôte des athlètes brésiliens", écrit Le Figaro magazine. Cette réussite lui a notamment valu les honneurs du New York Times.
Ses débuts en politique
Issu d’une famille modeste d’origine marocaine, il a grandi à Saint-Ouen, en Seine-Saint-Denis et s’est engagé en politique très jeune, d’abord au sein du parti communiste, auquel il a adhéré pendant vingt ans, tout en menant une carrière d’entrepreneur dans la cybersécurité, notamment dans la Silicon Valley.
En 2014, il rejoint le Parti socialiste et devient rapidement un acteur clé, étant nommé secrétaire national à l’innovation en 2016, puis porte-parole du parti sous la direction de Jean-Christophe Cambadélis. Âgé alors de 47 ans, Karim Bouamrane devient le maire socialiste de Saint-Ouen en 2020.
Un socialiste intransigeant sur les questions sécuritaires
"Il revendique, des valeurs de gauche sans jamais rougir de défendre des principes comme l’autorité, la sécurité, le patriotisme", souligne Le Figaro magazine. En homme de gauche décomplexé, qui a renforcé, dès le début de son mandat, les effectifs de la police municipale, instauré des mesures strictes contre les rodéos sauvages, et restreint la circulation des mineurs dans l’espace public après 22 heures. L’élu socialiste adopte également une position ferme face à la délinquance et aux trafics de drogue.
Des décisions sécuritaires, en adoptant, en même temps, des mesures progressistes comme la mise en place d’un congé menstruel pour les agentes de la ville. Cette approche de la gauche, alliant fermeté et progressisme, pourrait bien séduire Emmanuel Macron dans sa quête de bâtir une coalition plus large, capable de rallier à la fois la droite et la gauche.
Un fervent critique de LFI
D’autant que Karim Bouamrane dénonce sans détour la violence des propos des chefs de file de LFI. Il s’inquiète particulièrement de la "capacité [de LFI] à communautariser le pays au travers du prisme ethnico-religieux", dans son entretien au Figaro Magazine. Un profil qui correspond en tout point au carcan d’Emmanuel Macron qui imagine le profil du nouveau chef du gouvernement comme "un homme ou une femme, consensuel (le), qui plaise à la gauche comme à la droite tout en offrant, affirme l’Elysée, "un parfum de cohabitation"", selon Le Monde.
Une hypothèse qui pourrait se concrétiser rapidement puisque l’élu socialiste aurait sollicité des notes de conjoncture à des hauts fonctionnaires et des CV de technocrates pour composer son cabinet. "Karim Bouamrane peut faire partie des profils d’un futur Premier ministre, car il est un élu local, respecté au PS et qu’il peut parler à la droite. Mais rien n’est particulièrement engagé avec lui", confie un proche du Président à Challenges.