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Mélenchon, du bruit et des silences
Jean-Luc Mélenchon aurait-il acté que l’aventure du NFP arrive à
son terme ? Que cette alliance entre les Insoumis, les socialistes,
les écologistes et les communistes ne laisse, une fois encore, la
gauche aux portes du pouvoir, comme feu la Nupes ? Il y a tout lieu
de le penser. Alors qu’Emmanuel Macron a convié les responsables
politiques le 23 août à l’Élysée pour trouver une issue à cette Assemblée
sans majorité, Jean-Luc Mélenchon et les cadres de LFI viennent de le
menacer de… destitution ; l’accusant de « coup de force institutionnel
contre la démocratie. » En clair, ils lui reprochent de ne toujours pas
avoir appelé à Matignon, Lucie Castets, l’inconnue candidate surprise
du NFP.
Pourtant, les faits sont têtus. C’est sans doute la raison pour laquelle il a
choisi de revenir à son registre favori : le bruit et la fureur. Oui, le NFP
est arrivé en tête du second tour des législatives. Mais il n’a aucune
majorité. Pas même relative et encore moins absolue. Un
gouvernement du NFP, avec des ministres insoumis, ne tiendrait
pas 48 heures avant d’être censuré et de retourner aux oubliettes.
Seule, cette alliance ne peut rien. Jean-Luc Mélenchon le sait.
Comme il se garde bien de rappeler qu’il y a plus de députés RN (126) et
même plus de députés Renaissance (99) que de députés LFI (72). L’attaque
des insoumis le montre : s’ils ont accepté l’invitation d’Emmanuel
Macron à échanger, ils n’iront pas pour négocier.
Or, la situation appelle autre chose que des postures. La solution ne
viendra pas de menaces ou d’effets de manche mais de points d’accord
et de compromis. Là encore, les insoumis le savent. Sauf que leur véritable
objectif reste 2027. Ils n’ont donc aucun intérêt à se compromettre
plus avant. Sous cet angle, leur offensive – qui ne convainc pas le reste
du NFP – ne semble avoir qu’un but : s’offrir une rupture la plus tonitruante
possible pour mieux s’installer en tête de l’opposition et, au
passage, contrer l’ascension de Raphaël Glucksmann.
Bien sûr, la politique n’interdit pas la stratégie, ni les coups – tordus – de
billard à trois ou quatre bandes. Mais il est édifiant d’entendre Jean-Luc
Mélenchon crier ainsi au loup quand il reste silencieux sur la réélection
contestée du président vénézuélien, son grand ami, Nicolás Maduro.
Alors que l’Union européenne et pas moins de vingt-deux pays ont
demandé la publication des procès-verbaux du scrutin ; alors que l’opposition
défile à Caracas, le chef des insoumis, lui, se tait. Sans doute
parce que, comme il le dit si bien : « La République, c’est moi…"
Jefferson Desport édito Sud-Ouest