3097- Feux d'artifice 8 posts
Jeux d'artifice
Une semaine après la clôture des JO, la vraie vie a fait son retour dans notre pays et, avec elle, son lot d'inquiétudes, de mauvaises nouvelles et de querelles. Le comédien Pierre Richard a dit que « la vie est un gros gâteau avec des tranches de réalité et des tranches de rêve ». L'actualité internationale nous ramène à ces tranches de réalité avec le conflit israélo-palestinien qui menace d'embraser tout le Moyen-Orient et le conflit ukrainien qui semble sans issue. Quand nos athlètes s'illustraient, le footballeur Antoine Griezmann lançait sur les réseaux sociaux de toniques « alertes médailles ». Les alertes ont, hélas, changé de nature, comme en témoignent celles des infectiologues à propos de la variole du singe. Nos agriculteurs s'inquiètent de l'épidémie de fièvre catarrhale et d'une récolte de blé insuffisante. Ne passons pas sous silence les craintes de nos concitoyens face à la crise des urgences. À deux semaines de la rentrée scolaire, la mise en pratique du choc des savoirs et des groupes de niveau en sixième et en cinquième fait naître des réticences légitimes chez les parents, les enseignants livrés à eux-mêmes et des personnels de direction en attente de consignes claires.
Le chef de l'État, six semaines après la défaite de sa majorité aux législatives, se doit de clarifier la situation en nommant rapidement un Premier ministre. Il n'est plus temps de temporiser.
La semaine à venir, avec la réception à l'Élysée des chefs des partis et des représentants des groupes parlementaires, sera cruciale. La trêve politique qu'ont permise des JO fédérateurs est désormais caduque, et les grandes manœuvres commencent avec la demande de destitution du président par les Insoumis, très soucieux d'exploiter l'article 68 de la Constitution d'une Ve République qu'ils vouent aux gémonies ! Emmanuel Macron, apparemment, suscite moins d'indulgence chez Jean-Luc Mélenchon que le sulfureux Nicolás Maduro... dont la réélection au Venezuela prête fort à contestation.
Plutôt que de chercher à élargir sa majorité, la gauche se lance dans une politique du chantage en voulant imposer par la force sa candidate à Matignon. Socialistes et écologistes prêteront-ils la main aux méthodes des Insoumis ? L'agitation de Gabriel Attal, les campagnes plus ou moins feutrées de Lucie Castets, Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand pour Matignon contribuent à créer un climat aussi étrange que délétère.
Les Français, qui ont participé massivement aux législatives, pourraient vite se lasser de ces jeux d'artifice bien moins magiques que les feux de joie allumés par nos athlètes. Depuis le 7 juillet, nous assistons à une rétrospective des films de Bill Murray, tant la situation de blocage politique fait songer à Un jour sans fin, avec des Français aussi désorientés que le héros de Lost in Translation et un gouvernement démissionnaire ou virtuel digne de SOS Fantômes !