3079- JO de Paris 2024 : parenthèse magique 2 posts
. JO de Paris 2024 : parenthèse magique
Nous avons vécu une parenthèse magique. Comme si le sport – tous les sports – avait ce don particulier de rassembler les hommes, par-delà leur couleur de peau, leurs croyances, leurs cultures et leurs frontières, par-delà leurs simples intérêts politiques, comme s’il était la seule activité humaine à nous faire un peu comprendre ce que fraternité veut dire.
A lire aussi : JO de Paris 2024 : engouement, performances, retombées, sécurité… une quinzaine magique !
Depuis le vendredi 26 juillet et cette cérémonie d’ouverture qui a surpris le monde et dont le message nous a rendus fiers de la France – ah ! le savoureux spectacle d’Aya Nakamura chantant aux côtés d’une garde républicaine esquissant des pas de danse ! –, depuis ce déploiement de tableaux flamboyants tout le long de la Seine, jusqu’à ce dimanche 11 août où sera replié le drapeau olympique, cette parenthèse de dix-sept jours nous a transportés de bonheur. Réussite culturelle, réussite de savoir-faire et réussite sportive, la France a démontré qu’elle savait accueillir la Terre entière, et nous voilà pleinement comblés.
Nous saluons comme il se doit nos héros – les Dupont, les Marchand, les Riner, et tant d’autres – et à travers eux les 160 000 clubs sportifs du pays qui, jour après jour, expriment, à leur manière et selon leurs valeurs, un état d’esprit, un élan collectif, une certaine façon de vivre ensemble. Nous avons ressenti à travers les succès de nos athlètes, et à l’écoute de la « Marseillaise » qui accompagnait leurs victoires olympiques, ce désir d’unité populaire, ce besoin de supporter nos couleurs tricolores, cet enthousiasme sans doute un peu chauvin qui nous a rassemblés en exprimant une belle cohésion nationale. Le sport, oui, comme une certaine idée de la France.
A lire aussi : ENTRETIEN. JO de Paris 2024 : "Ces Jeux Olympiques ont montré qu’en France, on sait très bien faire" selon le sociologue Jean Viard
Mais, forcément, une parenthèse se referme toujours – et, dès demain, nous recommencerons à vivre les revers de la médaille. La France se réveillera comme au retour d’un rêve. Nous n’avions rien oublié de tout ce qui nous rendait pessimistes, rien oublié des problèmes de pouvoir d’achat, de services publics, d’insécurité, rien oublié de cette impasse politique qu’il nous faudra pourtant résoudre.
Emmanuel Macron ... devra désormais affronter une tout autre épreuve et réparer le chaos politique qui a suivi sa dissolution. La gauche, apparemment toujours unie, revendiquera plus fermement encore son désir de gouverner le pays, fut-ce sans majorité parlementaire. La droite républicaine, clairement minoritaire, exigera qu’on applique une part de ses projets. L’extrême-droite, muette ces jours-ci face au bonheur sportif des Français, reprendra les gros tambours de son arrogance. Quant aux partis du Président, ils tenteront enfin de résoudre un match perdu d’avance.
La politique redeviendra ce spectacle convenu qui nous fera oublier le bonheur d’avoir été, le temps d’une trêve, si joliment uni.