3073-Pourquoi les Insoumis n’aiment pas les JO 1 post

Pourquoi les Insoumis n’aiment pas les JO

Article de Par Juliette Jacqmarcq
 •

 

 

Pourquoi les Insoumis n’aiment pas les JO© Chine Nouvelle/Sipa
 

Bientôt la fin des Jeux olympiques. Cet énorme succès aura réveillé un rare sentiment de patriotisme chez les Français. Face à cet engouement populaire perdure un silence. On est sans nouvelles de Jean-Luc Mélenchon, leader de La France insoumise (LFI), ou de Manuel Bompard, député LFI des Bouches-du-Rhône. Un oubli ? Des vacances ? Un malaise ?isé

Pas un mot sur l'étoile montante Léon Marchand, ni sur la légende Teddy Riner? hormis quelques tweets polis de Mathilde Panot, députée LFI du Val-de-Marne, ou de Sébastien Delogu, élu des Bouches-du-Rhône, félicitant les athlètes français, les Insoumis se font discrets.

Certains préfèrent même la critique : les JO, c'est un système de valeurs opposé au leur. Patriotisme, compétition, célébration des inégalités de performances, capitalisme? Pas exactement un programme à faire rêver l'extrême gauche.

À l'encontre de l'idéal d'une paix universelle

Arnaud Saint-Martin, député LFI de Seine-et-Marne, affirme par exemple sur X que « l'heure est à la régression nationaliste ».

« Ce tweet, je l'ai publié après deux jours d'antenne sur les chaînes du service public. Seuls les flux concernant les sportifs français étaient diffusés », explique-t-il. Selon l'élu, la couverture par France Télévisions serait trop chauvine, car centrée uniquement sur les performances des sportifs français, alors que les Jeux devraient, estime-t-il, prôner la solidarité entre États et un idéal internationaliste.

Pour l'élu Insoumis, « peu importe la nationalité des athlètes, seule devrait compter la performance ». Ainsi, les JO mettraient les nations en compétition, plutôt que les athlètes, et viendrait à l'encontre de l'idéal d'une paix universelle?

« Sport business »

L'essayiste engagé à gauche Mathieu Slama déplore, lui, « les gens qui soutiennent de facto les Français plutôt que les autres ». Ce qui le dérange, c'est « cet espace d'unanimisme forcé, dépolitisant », s'emporte-t-il. Mathilde Panot ne dit pas autre chose. Elle salue la présence d'athlètes étrangers plutôt que de soutenir publiquement la délégation française le soir de la cérémonie d'ouverture.

Le 25 juillet déjà, La France insoumise lançait une « commission d'enquête populaire » sur les implications sociales, économiques et écologiques des JO. Les conclusions sont promises pour la rentrée parlementaire de septembre.

 

Le modèle des Jeux olympiques et paralympiques n'aurait aujourd'hui « plus rien à voir avec la cohésion et le plaisir du sport : il consacre le sport business » expliquent-ils. Pendant que Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France ou Marine Tondelier, secrétaire nationale du parti Les Écologistes, célèbrent cet événement mondial, Alma Dufour, députée insoumise de Seine-Maritime, dénonce « la dépense colossale ».

Elle regrette notamment « les investissements colossaux réalisés pour rendre la Seine baignable » alors qu'il « pleut dans des lycées, et qu'il y a des problèmes d'ascenseurs et d'insalubrité dans des HLM ». L'élue LFI de Seine-Saint-Denis Aurélie Trouvé estime pour sa part dans le HuffPost que « derrière les belles images des JO 2024, des tonnes de gamins ne peuvent pas accéder aux sports ».

« Une culture de gauche radicale anti-sports compétitifs »

Pour les Insoumis donc, l'olympisme ? et sa devise « Citius, Altius, Fortius » (Plus vite, plus haut, plus fort) ?, qui valorise le dépassement de soi, l'excellence ne serait pas porté par des valeurs nobles.

 

La glorification de la performance nationale serait perçue comme renforçant une idéologie néolibérale du « chacun pour soi » et un désintérêt pour les athlètes qui ne viennent pas de notre pays, au détriment de valeurs collectives et solidaires. Les attitudes nationalistes et patriotiques des États participants viendraient atténuer l'idéal d'une paix universelle.

Un positionnement idéologique que le politologue français Philippe Marlière explique : « Il existe une culture de gauche radicale anti-sports compétitifs, qui associe les événements sportifs au consumérisme capitaliste. » Pour LFI, les JO de Paris, et les autres compétitions avant eux, renverraient donc « au nationalisme, au sexisme, à un esprit de compétition individualiste ».



09/08/2024
1 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 374 autres membres

blog search directory
Recommander ce blog | Contact | Signaler un contenu | Confidentialité | RSS | Créez votre blog | Espace de gestion