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Au Venezuela, une réélection qui ne passe pas

 

 

 

Les Vénézuéliens ne sont pas rancuniers. Dimanche, ils auraient
réélu pour un troisième mandat consécutif Nicolás Maduro,

le président qui a parachevé l’oeuvre de son prédécesseur
et mentor Hugo Chávez, c’est-à-dire ruiner le pays et ses
habitants. Enfin, ceux qui restent. Sept millions d’entre eux (sur une
population d’environ 28 millions) ont fui vers les États voisins qui n’en
peuvent plus d’accueillir ces exilés.


En vingt-cinq ans, Chávez et son médiocre clone ont transformé une
opulente république pétrolière en nation du tiers-monde où le produit
intérieur brut a fondu de 80 % en dix ans, où les systèmes de santé et
d’éducation ressemblent à une charpente dévorée par les termites
mais où la caste dirigeante se porte bien, merci pour elle. Ils auraient
donc été plus de cinq millions d’électeurs à remercier le président
sortant pour son excellente gestion ainsi que pour son respect
des libertés publiques, lui qui n’a qu’un argument à la
bouche : tout est de la faute des méchants Américains et ses
opposants sont des fascistes qui plongeront le Venezuela dans
le sang.


Que Washington ne soit pas totalement étranger à l’infortune de Caracas,
c’est un fait guère contestable. Mais ce serait oublier que d’autres
pays d’Amérique latine, dirigés par des élus de gauche, comme le Brésil,
le Chili ou la Colombie, ne sont pas les derniers à critiquer Nicolás
Maduro et surtout à douter de la véracité de sa réélection.


Une défiance partagée sur le continent et dans le reste du monde. La
cheffe de l’opposition, María Corina Machado, avait été opportunément
déclarée inéligible avant le scrutin et le candidat qui l’a remplacée
au pied levé, Edmundo González Urrutia, assure que la contestation
des résultats durera jusqu’à ce que ceux-ci soient inversés à son
profit. La victoire est irréversible, affirme de son côté le bras droit de
Maduro dont le nom de crooner latino, Elvis Amoroso, ne doit pas
dissimuler la brutalité et les turpitudes.


Cerise sur ce joli gâteau, Nicolás Maduro a reçu les félicitations des
amis de la démocratie que sont la Russie, la Chine, Cuba, le Guatemala
et bien sûr l’Iran. Silence en revanche de Jean-Luc Mélenchon qui eut
longtemps des yeux de velours pour le Venezuela, avant le Mexique.
Mais le chef des Insoumis vient de s’afficher tout sourire avec le président
colombien Gustavo Petro qui n’est pas un grand admirateur de
Maduro. On finit par y perdre son latin.


                     Éditorial Sud-Ouest Benoît Lasserre



30/07/2024
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