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Abrogation de la réforme des retraites : l’autre clarification

Qu’importe le récent rapport du Comité de suivi des retraites qui prédit, malgré le report de l'âge, vingt-cinq années supplémentaires de déficits. Jean-Luc Mélenchon veut démontrer qu’il existe une majorité pour ruiner le pays !
Rémi Godeau L'Opinion
 
 
 
Rémi Godeau 2024
 

Revenir à la retraite à 62 ans, voire à 60 ans ? Ce serait folie. Aucun Etat en Europe n’y songe. Et c’est une des perversités de la dissolution que de relancer ce débat archaïque en France. En déposant une proposition de loi pour abroger la réforme de 2023, La France insoumise vise un triple objectif. Tester son nouveau pouvoir de nuisance maintenant que la gauche domine le Bureau de l’Assemblée nationale. Dissuader son allié socialiste d'édulcorer son programme de « rupture »un délire que tout parti de gouvernement sensé devrait réfuter avec horreur. Imposer un agenda au chef de l’Etat pour révéler son impuissance.

 

 

 

Candidate du Nouveau Front populaire pour Matignon, Lucie Castets a aussitôt déclaré vouloir en faire une de ses « grandes priorité ». A cette aune et de la part de l’ex-directrice des finances d’une ville – Paris – au bord de la banqueroute, rien d'étonnant. Qu’importe le récent rapport du Comité de suivi des retraites qui prédit, malgré le report de l'âge, vingt-cinq années supplémentaires de déficits. Qu’importe celui du Conseil d’analyse économique qui défend une diminution de la dette par la dépense « dans l’intérêt du contribuable ». Jean-Luc Mélenchon veut démontrer qu’il existe une majorité pour ruiner le pays !

 

Le Rassemblement national s’est prêté au jeu en déclarant qu’il voterait le texte rédigé par LFI, puis qu’il en déposerait un identique... avant. Voilà ainsi révélé l’opportunisme radical du RN qui, après s'être donné un semblant de sérieux budgétaire pendant la campagne, après avoir promis de censurer un gouvernement coloré LFI, s’apprête à détruire avec lui une loi nécessaire, au prix d’un matraquage fiscal sans précédent. Voilà ainsi démontré, malgré la scénarisation de leur duel, la convergence des luttes des populistes, unis dans la dépense, la démagogie et un national-socialisme dépassé. Une clarification, en somme.



25/07/2024
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