Car la voilà qui s’englue plus encore dans la joute politicienne et exhorte le Président défait à « sortir du déni » – au diapason des ultras de la SNCF pour qui « Macron veut voler la victoire » contre « le néolibéralisme et le fascisme ». Pire, avec les accents du camarade factieux Quatennens, la voilà qui pousse les manifestants, le 18 juillet, à mettre l’Assemblée nationale « sous surveillance »... La radicalité est une drogue dure.

Dans ce combat dévoyé, Sophie Binet peut compter sur Marylise Léon. Certes plus prudente, la numéro un de la CFDT n’en relaie pas moins l’intox de l’union des gauches, estimant que le bloc arrivé en tête se doit de poser ses conditions et d’appliquer ses mesures de rupture. Jean-Luc Mélenchon peut leur dire merci. Qui se souvient que, lors de la réforme des retraites, en 2023, Laurent Berger critiquait la « connerie » de l’obstruction hystérique de LFI ? Et que Philippe Martinez réclamait « un vote » sur le passage à 64 ans ?

Ci-gît l’indépendance syndicale, terrassée, au nom de la convergence des luttes, par une confluence des extrémismes. A croire que la représentation légitime des classes laborieuses pèse désormais tripette face à la lutte d’arrière-garde des rentiers de l’Etat-providence, experts dans l’extorsion de nouveaux privilèges par la grève et la violence. Signe de leur repli, les syndicats se mélenchonisent. Sans pudeur. Et avec comme mot d’ordre le chaos plutôt que la négo.