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EDITORIAL. Elections législatives : bien voterJean-Claude Souléry

  • Jean-Claude Souléry DDM
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Jean-Claude Souléry
 
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Sans user de grands mots, ce dimanche devrait entrer dans l’histoire de la Ve République. Soit, pour la première fois depuis l’Occupation, l’extrème-droite s’empare – démocratiquement – du pouvoir, c’est-à-dire bouleverse le pays selon les principes brutaux et discriminatoires de son programme.

Soit, la France, sans majorité, partagée en trois blocs antagonistes et devenue ingouvernable, risque de connaître une crise politique inédite qui pourrait, si on n’y prend garde, ébranler les institutions de notre République. Ces deux éventualités nourrissent une réelle inquiétude. Les Français se demandent de quoi l’avenir sera fait. Difficile d’y répondre. C’est aux électrices et électeurs de nous le dire.

 

L’ampleur du "front républicain", c’est-à-dire des désistements conclus entre les deux tours, a certes réduit le risque d’une majorité absolue de l’extrème-droite – mais elle ne préfigure en rien le futur gouvernement de la France. À supposer que ces désistements soient effectivement suivis par leurs électeurs, les partis de la gauche et du centre "macroniste" qui combattent le clan Le Pen ne constituent pas une force politique suffisamment puissante pour assumer demain le pouvoir, d’autant plus qu’ils n’ont conclu entre eux aucun accord de gouvernement et que leurs projets divergent grandement. En définitive, le seul mérite de ce "front républicain", c’est surtout d’éviter le pire – et c’est déjà un réflexe salutaire.

 

Car, au-delà du risque intérieur couru par notre démocratie, c’est aussi l’image de la France en Europe et dans le monde qui serait gravement abîmée s’il advenait que l’extrème-droite l’emporte. Pays des droits de l’homme, puissance nucléaire, membre du Conseil de sécurité des Nations Unies et pilier de la construction européenne, la France ne peut se permettre un virage extrémiste qui remettrait en cause l’essentiel de ses valeurs sous peine de perdre cette place un peu particulière qui est la sienne dans le concert des nations. C’est pourquoi les capitales européennes regardent ces élections françaises avec une grande attention – et y compris Moscou qui, chacun le sait, a depuis longtemps choisi son camp.

 

De quoi lundi sera-t-il fait ? Pour conjurer l’éventuelle crise politique qui nous guette, chacun y va de ses propositions : constituer une grande coalition comme les démocraties voisines en ont l’habitude, ou bien rechercher des majorités de projets. Mais il est encore trop tôt pour dégager une voie crédible avant que notre peuple ne se soit prononcé.
Aujourd’hui nous allons d’abord voter, et – espérons-le – bien voter.



07/07/2024
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