2986-Orban, le petit télégraphiste de Moscou 1 post

 

 

Orban, le petit télégraphiste de Moscou

 

 

Il n’a pas tardé. Alors qu’il n’occupe que depuis lundi la présidence
– tournante – du Conseil de l’Union européenne, Viktor Orban, le
Premier ministre nationaliste hongrois, est arrivé à Moscou, hier.
Dans la capitale russe, l’homme fort de Budapest a retrouvé Vladimir
Poutine. Au menu : la guerre en Ukraine, ce conflit déclenché,
rappelons-le, par le seul maître du Kremlin. Or, après deux ans et demi
de combats acharnés, si la Russie a repris quelques kilomètres carrés
sur la ligne de front, elle n’a toujours pas fait plier Kiev.


Dans ce contexte, cette visite est une éclaircie dans le ciel de Vladimir
Poutine. Isolé sur la scène internationale, celui qui en est réduit à pactiser
avec la Corée du Nord et l’Iran ne s’y est pas trompé, s’empressant
d’accueillir « le président des Européens ». Ce qui est faux. Mais peu
importe. Le président russe n’allait pas résister à pareille offrande, ni à
brouiller, à si peu de frais, le message des Européens. En tout point,
cette escapade moscovite d’Orban est une provocation à l’égard de
l’Union et de ses dirigeants, comme le prouvent leurs réactions.
Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, a été formel : Viktor
Orban agit « sans mandat de l’UE ». Le chancelier allemand Olaf Scholz
aété tout aussi clair : « M. Orban ne représente pas l’UE lors de cette visite. »


Impossible cependant de s’étonner de l’attitude du chef nationaliste
hongrois. Depuis des années, il s’est fait le petit télégraphiste de Moscou.
Quand il ne s’échine pas à retarder la procédure d’adhésion de
l’Ukraine à l’Europe, il entrave les procédures d’aides et de livraisons
d’armes. Quand il ne tente pas de bloquer les sanctions contre Moscou,
il freine la procédure d’adhésion de la Suède à l’Otan.


En accourant à Moscou, après sa visite, mardi, à Kiev où il a encouragé
Zelensky à négocier avec Poutine, Viktor Orban entretient surtout
l’idée fausse et le mirage nauséabond d’un soutien de l’Europe à la
Russie. Certes, l’opération est grossière. Mais au moment où l’extrême
droite et le populisme progressent partout sur le continent, au moment
où la résistance ukrainienne apparaît plus fragile que jamais, cette
manoeuvre ne saurait être prise à la légère.


Et ce d’autant moins que l’autre modèle du Premier ministre hongrois
est Donald Trump, dont il souhaite le retour à la Maison-Blanche. Or, si
tel devait être le cas, un axe Trump-Orban-Poutine dessinerait pour
l’Europe rien d’autre qu’un dangereux triangle des Bermudes.

 

              Jefferson Desport éditorial Sud-Ouest



06/07/2024
1 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 374 autres membres

blog search directory
Recommander ce blog | Contact | Signaler un contenu | Confidentialité | RSS | Créez votre blog | Espace de gestion