En 2022, Frédéric Decremps avait été investi par Renaissance, sans être candidat. Pris de court, il n’imaginait pas un instant délaisser sa famille pour l’Assemblée nationale. " Mes enfants étaient encore jeunes, mais j’avoue que cela m’a donné à réfléchir", confie celui qui depuis est devenu maire de Saint-Cirq-Lapopie.

 

Deux ans plus tard, la donne est différente et c’est en candidat convaincu que Frédéric Decremps, âgé de 46 ans, a décidé de s’engager dans ces élections législatives sur la 1re circonscription du Lot pour le parti Renaissance. "Certains disent que je suis opportuniste, si tel était le cas, j’y serai allée en 2022 plutôt qu’en 2024. Je m’engage parce que je vois la colère des Lotois et je ne peux pas imaginer un seul instant qu’un Français sur 2 ait des idées extrémistes. C’est un ras-le-bol qui s’exprime quand le pouvoir d’achat baisse, quand pour faire le plein de sa voiture on se prive sur l’alimentaire ou sur les loisirs des enfants, quand face à la montée de la violence sur le plan national, on craint que l’insécurité ne gagne aussi nos territoires ruraux. Alors, je veux être le candidat qui va porter la voix des Lotois à Paris", réagit Frédéric Decremps.

"En 2002, Jean-Marie Le Pen est au second tour de la présidentielle… c’est un séisme politique"

Tout en dénonçant "la politique de l’autruche des gouvernements successifs", il rappelle : "En 2002, Jean-Marie Le Pen est au second tour de la présidentielle face à Jacques Chirac, c’est un séisme politique. Mais en 2017, de nouveau le Front National est là, avec Marine Le Pen. Et puis en 2022, on refait pareil".

 

Ne se revendiquant jusque-là ni de gauche ni de droite, Frédéric Decremps, par ailleurs conseiller départemental et agriculteur, a été pendant 10 ans adjoint au maire de Saint-Cirq-Lapopie, puis maire, avec le retrait de Gérard Miquel, ami proche d’Emmanuel Macron, en décembre dernier. Il est également très investi dans le milieu associatif.

" Nos territoires ont été laissés à l’abandon depuis des décennies"

Dans un contexte compliqué pour Renaissance, Frédéric Decremps dit "avoir entendu le mea-culpa du président de la République, lors de sa conférence de presse". " Nos territoires ont été laissés à l’abandon depuis des décennies. Emmanuel Macron a essayé de faire des choses pour la ruralité, mais ça n’est pas encore assez. À l’Assemblée, il se dessine un gros bloc à droite, un gros bloc à gauche, avec un socle central. Plutôt qu’un candidat esseulé pour représenter les Lotois, dit-il en mentionnant Aurélien Pradié, dont le parti vit des dissensions violentes, il faut un élu qui fait partie d’une majorité en capacité de travailler les textes de lois. On ne peut plus leurrer les gens, il faut répondre à leurs attentes".

 

Dans cette campagne, Frédéric Decremps aura pour remplaçante, Sophie Sarfati, maire de Nadillac et présidente de la communauté de communes du causse de Labastide-Murat.