2932-Législatives 2024 : gagner contre les "extrêmes" 5 posts
Législatives 2024 : gagner contre les "extrêmes", pas de débat avec Le Pen, retraites, nucléaire… ce qu’il faut retenir des annonces d’Emmanuel Macron
Quelques jours après le séisme de l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, Emmanuel Macron s’est exprimé lors d’une conférence de presse pour commenter la crise politique et détailler les grands axes campagne des législatives à venir.
"La dissolution ne force pas les groupes politiques à se positionner mais elle débride des dynamiques déjà enclenchées. C’est un moment de clarification. Maintenant il faut laisser retomber la poussière", expliquait, ce mardi 10 juin, l’entourage d’Emmanuel Macron à La Dépêche du Midi. Si le tremblement de terre provoqué par cette annonce continue de secouer la vie politique française, le président a choisi de s’exprimer en conférence de presse pour "clarifier" les choses.
La dissolution "permet la clarification des choses"
Après avoir "pris acte d’un blocage" à l’Assemblée nationale, la dissolution "permet seule la clarification des choses et la bataille des valeurs éclate au grand jour", a jugé le Président, visant la proposition d’Eric Ciotti d’une alliance LR-RN aux législatives. Il dénonce aussi des "alliances contre nature" qui ne sont "en aucun cas des majorités pour gouverner". Cette fois-ci en englobant l’accord trouvé à gauche avec le front populaire.
A lire aussi : DIRECT. Élections législatives 2024 : au 20 Heures, Jean-Luc Mélenchon se dit "capable" de prendre le poste de Premier ministre
"Je souhaite avant tout" le "maximum d’élus" de la majorité présidentielle, a expliqué le chef de l’Etat. "Mais je souhaite que se rassemblent le moment venu, avant ou après, les femmes et les hommes de bonne volonté qui auront ensemble su dire non aux extrêmes, et qui se mettront en capacité de bâtir un projet en commun sincère et utile au pays", a-t-il également déclaré, évoquant un "projet nouveau", une "fédération de projets pour gouverner", et chargeant les partis de sa majorité d’entamer des discussions avec d’autres formations politiques.
LFI a "créé un désordre inquiétant" à l’Assemblée nationale
Emmanuel Macron affirme que la majorité relative dont il dispose "a rendu l’action moins lisible et ne nous a pas permis de bâtir des coalitions durables". Il pointe "l’attitude de certains députés de la France insoumise" semant un "désordre parfois constant" à l’Assemblée nationale. Il a de plus estimé que durant la campagne des européennes "l’extrême gauche" s’est "rendue coupable d’antisémitisme" et "d’antiparlementarisme
A lire aussi : Élections législatives 2024 : PS, LFI, EELV, PCF... comment le Front populaire se prépare
Il ajoute que la victoire du Rassemblement national aux européennes est "un fait politique qu’on ne saurait ignorer" avant d’assurer : "Je ne veux pas donner les clés du pouvoir à l’extrême droite en 2027". Il a aussi admis sa "responsabilité" de ne pas avoir "apporté une réponse" suffisante aux "inquiétudes".
Pas de débat avec Marine Le Pen
Emmanuel Macron a assuré ne pas vouloir débattre avec Marine Le Pen avant les législatives. "J’assume totalement d’avoir déclenché un mouvement de clarification" en dissolvant l’Assemblée, a-t-il déclaré. "Quand 50 % des Français votent aux extrêmes, que vous avez une majorité relative à l’Assemblée, vous ne pouvez pas leur dire 'on continue comme si de rien n’était'. Ce n’est pas les respecter, c’est pas les entendre", a ajouté le chef de l’Etat. "Je veux qu’il y ait un gouvernement qui puisse agir pour répondre à leur colère, à leurs urgences", a-t-il encore fait valoir. "Si les gens ont peur" qu’un Premier ministre d’extrême droite soit nommé à Matignon, "eh bien le sursaut, c’est pour maintenant".
Le "pacte du diable" d’Eric Ciotti
Emmanuel Macron pointe du doigt Eric Ciotti et "salue" les responsables LR qui ont contesté son annonce d’une alliance avec le RN. Le patron des LR a "fait un pacte du diable" alors que de nombreux élus LR ont "dit pas nous", ils "ne se retrouvent pas dans la ligne de leur parti, eux-mêmes, ils vont avoir un élément de clarification à faire".
A lire aussi : Législatives 2024 : appels à la démission, gronde des cadres, "choix courageux"… comment Eric Ciotti a dynamité les LR
A gauche, Emmanuel Macron a estimé que l’alliance "Front populaire" en cours de constitution entre le PS, le PCF, EELV et LFI "n’est même pas baroque" mais "indécente", disant avoir "une pensée ces 24 dernières heures pour Léon Blum qui doit se retourner dans sa tombe".
Un grand débat sur la laïcité
Emmanuel Macron une "autorité républicaine à tous les étages" dans le respect des "valeurs" de la République. Il a promis d’ouvrir "un grand débat sur la laïcité" pour prendre "des mesures claires" sur le sujet. Le Président a assumé "l’échec de notre modèle d’intégration" mais pointe "l’extrême gauche" qui veut une "réponse par le communautarisme et le laxisme" et "l’extrême droite" qui veut une "réponse à l’insécurité par la sortie de la République et de ses valeurs".
Huit nouveaux réacteurs nucléaires
Emmanuel Macron a annoncé vouloir "huit nouveaux réacteurs nucléaires". Une déclaration qu’il avait déjà prévu de faire depuis plusieurs mois.
"Le programme de gouvernement devra acter des décisions fortes, comme par exemple huit nouveaux réacteurs nucléaires indispensables" à la transition énergétique du pays, qui s’est engagé à sortir des énergies fossiles, a déclaré le président. En février 2022, avant même la guerre en Ukraine, le président avoir annoncé une ambitieuse politique de relance du nucléaire prévoyant la construction de six réacteurs de nouvelle génération avec une option pour huit supplémentaires.
Les retraites "indexées sur l’inflation"
"Je vais être très clair les retraites seront bien indexées sur l’inflation, le pouvoir d’achat des retraités, ce n’est pas une variable d’ajustement", a assuré Emmanuel Macron qui a accusé "les blocs d’extrême gauche" et "d’extrême droite" de mettre le système de retraite "en banqueroute" en proposant de revenir sur la réforme des retraites de 2023.
La réforme de l’assurance chômage "assumée"
Emmanuel Macron a de plus "assume" la réforme de l’assurance chômage, qui est selon lui "importante". "Je l’assume. Je pense qu’elle est bonne et je pense qu’il faut continuer sur ce chemin et ce cap" tout en restant flou sur sa mise en oeuvre.
Suppression "d’un échelon territorial"
"Il nous faut déconcentrer beaucoup plus rapidement mais il faudra supprimer un échelon territorial pour ramener plus de simplicité et de liberté sur les territoires, rouvrir la question de ces grandes régions qui ont éloigné la décision et redonner la liberté de choix sur le terrain à nos compatriotes s’ils veulent revenir sur ce sujet", a affirmé le président de la République dans des propos liminaires à une conférence de presse organisée après la dissolution de l’Assemblée nationale.
La réforme électorale de Nouvelle-Calédonie suspendue
Emmanuel Macron a affirmé "suspendre" le projet de loi constitutionnelle modifiant le corps électoral de Nouvelle-Calédonie, à l’origine des émeutes sur place, pour "donner toute sa force au dialogue sur place et au retour à l’ordre".