Médias Citoyens
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LES MÉDIAS FRANÇAIS, DES PYROMANES QUI CRIENT AU FEU - Combien d'éditorialistes ont défendu l'Europe durant la campagne qui vient de s'achever ? Combien de journalistes ont pris le temps de décrire les bénéfices multiples de cet ensemble politique unique au monde ? Combien de rédactions ont mis en Une les apports de l'Union européenne ? Ceux qui aujourd'hui s'emportent contre "le pari" ou le "coup de poker" du chef de l'État jouant "avec le feu" avec le risque d'entrainer "dans l'incendie le pays tout entier" (Le Monde, le 10 juin 2024) sont les mêmes qui depuis des mois et des années alimentent la colère contre l'État et ses représentants tout en dénigrant le projet européen...
DES EUROSCEPTIQUES CONVAINCUS Nos médias sont devenus eurosceptiques voire anti-européens. Tout l'indique dans leurs choix éditoriaux, leur incapacité à défendre l'Europe lorsqu'elle est attaquée, leur complaisance vis à vis du candidat d'extrême droite (anti-européen) Bardella. Hormis quelques exceptions (Arte, LCI, France Culture), la défiance est de mise dans les rédactions hexagonales jusqu'à censurer une grande partie de l'actualité européenne. France Télévisions a relégué ses 2 émissions sur l'Europe (obligatoires dans son cahier des charges) en pleine nuit, ses JT ont éradiqué l'actualité européenne (et la plupart des sommets internationaux) et une bonne partie des émissions d'actualité sur France 5 (notamment C dans l'air ou C ce soir) renvoient une image peu reluisante de l'UE.
DES LIGNES ÉDITORIALES PRO-EXTRÊME DROITE Nous avons plusieurs fois comparé les lignes éditoriales des JT de France 2 à ceux de Cnews. Elles sont en de nombreux points identiques : une forte présence de faits divers (y compris les plus sordides), des reportages quasi-quotidiens sur les arnaques et escroqueries, une dénonciation d'une France qui s'appauvrirait (ce qui est contredit par les statistiques de l'INSEE) et une place considérable faite à la contestation sociale, militante, politique. En outre, les nombreux micro-trottoirs qui parsèment ces éditions font la part belle au mécontentement et aux réactions protestataires. Cette évolution vers un journalisme de type populiste n'est pas l'apanage de France 2, on l'observe de la même manière sur TF1 (certes de façon plus mesurée), sur RTL et bien sûr au sein des médias Bolloré.
ILS NOURRISSENT LA COLÈRE DES FRANÇAIS En une quinzaine d'années, les médias d'information français ont progressivement basculé dans une dénonciation latente et systématique des gouvernants. Ils ne se posent plus seulement en critiques légitimes mais bien en opposants politiques aux orientations et réformes. Rien ne semble jamais convenir aux commentateurs, aux éditorialistes ; ni la majorité absolue du premier quinquennat Macron, ni la majorité relative du second ni le choix du président de redonner le choix aux Français (les mêmes dénonçaient il y a peu le manque de démocratie au sein d'une présidence jupiterienne). Dans le même temps, l'immense majorité de nos médias d'information se range derrière les colères des Français, d'où qu'elles proviennent, créant ainsi une puissance de contestation qui finit par mettre en difficulté les institutions. Ils ont massivement défendu les gilets jaunes (et leurs velléités factieuses), ont largement soutenu les mouvements contre la réforme des retraites pour ensuite se faire les porte-voix d'un monde agricole qui leur est globalement étranger.
MACRON-BASHING ET MANQUE DE PLURALISME L'édito belliqueux du directeur du Monde, ce lundi 10 juin 2024, est à l'image de cette position schizophrénique. D'un côté, son média d'opinion fait tout pour affaiblir la démocratie libérale incarnée par Emmanuel Macron depuis 7 ans (95% des articles qui lui sont consacrés sont violemment critiques, défavorables voire fielleux) et de l'autre, ce Monsieur vient se plaindre des résultats historiques du populisme politique dont Le Monde se révèle être l'un des artisans. Depuis bien longtemps, les valeurs de la République ne sont plus guère incarnées par les médias français qui lui préfèrent les combats idéologiques et le journalisme militant. Ainsi, nos médias publics risquent aujourd'hui le démantèlement si l'extrême droite arrive au pouvoir - par les urnes - d'ici quelques semaines. Il sera alors trop tard, pour ces acteurs indispensables à la vie démocratique, de réfléchir sur l'évident manque de pluralisme qu'ils ont imposé aux Français tout en feignant une impartialité de façade.
