• Sébastien Marti.
    Sébastien Marti.
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Les collectifs écologistes, qui organisent ce samedi dans le Tarn sur le chantier de l’A69 une manifestation malgré l’interdiction du ministre de l’Intérieur, promettent "une grande fête pacifique". Problemos – comme l’indique le titre du film d’Eric Judor qui se déroule dans une ZAD caricaturale ou presque – les Soulèvements de la Terre, dont la radicalité est notoire, mais aussi quelque cinq cents black blocs sont attendus sur le site. À l’évidence, ils ne viendront pas participer à des joutes bon enfant de cracheur de feu ou de lancer de diabolo. Les forces de l’ordre sont sur les dents et c’est plus d’un millier de policiers et de gendarmes qui ont été mobilisés pour maîtriser les éléments les plus violents. Les pouvoirs publics redoutent par-dessus tout un autre "Sainte-Soline". Parce que nécessairement, il y aura des affrontements, des arrestations et sans doute, des blessés.

 

 

Ce n’est pas par hasard si ce rassemblement qui agrège la nébuleuse des opposants à l’A69 doit se dérouler la veille des élections européennes, scrutin pour lequel on annonce une vague brune. Il y a manifestement une volonté de certaines organisations d’extrême gauche de provoquer l’autorité républicaine et de créer le chaos, sans doute dans l’espoir d’accélérer l’action révolutionnaire. C’est un piège grossier qui nous est tendu, sachons le contourner. Toute manifestation contre l’autoroute, en période d’élection, est non seulement irresponsable mais elle ouvre un boulevard à l’extrême droite.

 

Qui seront dimanche les grands gagnants du scrutin, sinon le Rassemblement national et Reconquête, quand les électeurs terrifiés auront eu jusqu’à la nausée leur content d’images de violences entre des émeutiers cagoulés et des gendarmes casqués ? Les organisateurs ont déjà fait savoir que leur action était légitime et que tout incident serait imputable aux forces de l’ordre : " Toute atteinte à la liberté de manifester pourrait entraîner des réactions populaires imprévisibles" préviennent-ils. Mais c’est un dialogue de sourds, hélas, qui intervient dans un contexte de radicalisation. Les sympathiques écureuils, qui occupaient la cime des platanes l’automne dernier, ont cédé la place à des guérilleros extrémistes et bien structurés. Depuis des mois, sabotages, destructions de matériel et agressions se multiplient. Et pour quel résultat ? La montée du populisme et une autoroute qui sera construite de toute façon. L’avenir de la Terre ne repose pas sur quelques kilomètres de bitume…