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Choose TotalEnergies
L’un, qui a décidé de partir à l’étranger, est l’objet de toutes les attentions d’Emmanuel Macron, peu avare de câlinothérapie envers la star. L’autre, à peine évoquée l’idée d’un départ vers New York, se fait rudoyer par le chef de l’Etat, peu soucieux que ses éclats de voix se fassent devant témoins. Ainsi vont les politiques pour qui il vaut mieux être un footballeur de la dimension de Kylian Mbappé qu’un patron de stature mondiale comme Patrick Pouyanné. L’un et l’autre sont pourtant, dans leur catégorie, d’immenses champions. Mais autant le politique se damnera pour un selfie complice avec le sportif, autant il tiendra ses distances avec le chef d’entreprise. Surtout s’il dirige TotalEnergies, cette multinationale objet de tout un faisceau de détestations au nom de la défense de la planète et de la sortie des énergies fossiles.
C’est une leçon que devraient apprendre par cœur tous les PDG français : les politiques ne sont fiers de leurs champions industriels et financiers qu’à la condition d’en tirer pour eux-mêmes un bénéfice d’image. Probablement un héritage de la haine des « deux cents familles » accusées jadis de tenir l’économie, du bashing anti-patrons mené pendant des années par une gauche redistributrice et de la méfiance envers le profit développée par une droite honteuse.
A bien y regarder, Emmanuel Macron et Patrick Pouyanné ont pourtant les mêmes intérêts : conjuguer la réalité du présent et la contrainte du futur. Au lieu d’engueuler le dirigeant de TotalEnergies pour son projet de coter l’entreprise à la Bourse de New York, le président de la République devrait lui assurer qu’il sera traité en France mieux que partout ailleurs. Il peut le faire, c’est ce qu’il fait miroiter à tous les patrons qu’il attire dans le cadre de l’opération « Choose France » de séduction des investissements étrangers dans notre pays.
