2883-Iran et Israël, un décès et un mandat d’arrêt sans effet 1 post

Iran et Israël, un décès et un mandat d’arrêt sans effet

 

Etrange lundi de Pentecôte qui réunit à la une de l’actualité
deux dirigeants irréconciliables, le président iranien Raïssi et
le Premier ministre israélien Netanyahou. Chacun des deux
souhaitait la mort de l’autre. Politique et physique. C’est fait
pour le premier, tué dans un accident d’hélicoptère 
dont la vétusté expliquera sans doute la panne, moins romanesque que
la griffe du Mossad, le redoutable service secret hébreu, dont on soupçonne
l’implication, souvent réelle, chaque fois qu’un haut dignitaire
iranien trépasse dans des circonstances spectaculaires.


Benjamin Netanyahou n’a sûrement pas versé la moindre larme sur le
cadavre du président Raïssi. Il n’en mérite d’ailleurs aucune tant ce
fonctionnaire de la tyrannie a ordonné l’incarcération, la torture et
l’exécution de milliers de compatriotes qui voulaient vivre libres et
sans voile, qui ne soutenaient pas son islamisme illuminé, sa
haine meurtrière des Juifs, des Américains ou des Occidentaux.
Le chef du gouvernement israélien a ses propres soucis.


Le procureur général de la Cour pénale internationale (CPI)
réclame contre lui, son ministre de la Défense, mais aussi, bien
que les commentateurs le soulignent moins, les trois principaux
chefs du Hamas, un mandat d’arrêt pour « crimes de guerre et
contre l’humanité ». Karim Khan a le sens de l’équilibre car on ne voit
pas comment Netanyahou pourrait être inquiété et pas les meneurs de
l’organisation terroriste, les mêmes qui ont organisé le massacre du
7 octobre à l’origine de la sanglante et interminable riposte israélienne
sur laquelle la communauté internationale, y compris les États-Unis,
n’a plus aucune influence.


Rien n’indique que les juges de la CPI donneront suite à la requête du
procureur. Cela freinerait-il le désir de vengeance de Netanyahou, que
ne partagent pas, loin de là, tous les Israéliens ou la communauté juive
mondiale ? Cela diluerait-il l’antisémitisme assassin du Hamas ? Vladimir
Poutine est déjà dans le collimateur de la Cour, on voit le résultat.


La disparition d’Ebrahim Raïssi n’améliorera pas davantage la vie de
ses compatriotes. Ce sinistre président était certes un maillon important
de la dictature théocratique, le vrai pouvoir se trouve cependant
entre les mains ensanglantées d’Ali Khamenei, le guide suprême, âgé et
malade, dont Raïssi visait la succession. Iraniens, Israéliens et Palestiniens
n’ont pas fini d’être les martyrs de ceux qui les dirigent.

 

                                  

                                          Éditorial Sud-Ouest Benoît Lasserre



21/05/2024
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