2876- Les Fossoyeurs 1 post

Médias Citoyens
 
 
LES FOSSOYEURS -
 
Il y a un an, sur le média Kombini, la journaliste star des médias publics théorisait son travail sur France Inter de la manière suivante : "Le plus important, évidemment que ce n'est pas la question mais c'est le moment. C'est même pas la réponse, c'est le moment. C'est à dire que peu importe la question, peu importe la réponse, il faut qu'il y ait un moment, il faut qu'il y ait un moment. Moi mon obsession le matin sur [France] Inter par exemple, c'est qu'il y ait un moment. C'est pas d'aller chercher, déceler la vérité, c'est qu'il y ait un moment et que l'auditeur soit surpris. Pour moi, un bon journaliste c'est quelqu'un qui va faire un moment ». En 30 secondes, tout était dit de la dérive actuelle des médias : confusion entre journalisme et infotainment, désintérêt pour les faits, recherche du buzz et de la polémique, prime à l’outrance, à la provocation, à la radicalité...
 
DES FRANÇAIS MAL INFORMÉS
 
Plusieurs études soulignent le degré d’ignorance des Français vis-à-vis de l’Europe. Nous sommes les plus mal informés - et de loin - sur l’actualité de l'UE (sondage Viavoice mai 2024), 40% d’entre nous sont même persuadés que la prochaine élection est à 2 tours. La campagne électorale n’y a rien changé tant l’actualité des 27 se trouve, depuis des années, réduite à des faits divers ou des catastrophes quand elle n'est pas simplement réduite au silence (cf. journaux de 13 heures de TF1 et de France 2). D’une façon plus générale, les médias français génèrent bien plus de buzz et de polémiques stériles que d’informations éclairantes pour les citoyens. En parallèle des programmes d’infotainment (TPMP, Quotidien, Les Grandes Gueules...) qui commentent l’actualité sans véritablement informer, les JT des chaines nationales se révèlent assez faibles en termes d’ouverture internationale, d’analyse des faits ou encore de pédagogie (la comparaison avec les médias anglo-saxons ou allemands est édifiante). En outre, la dictature du micro trottoir et la quête de sensationnel participent à ce haut degré de désinformation. L’important à notre époque, comme le mentionne sans rougir la journaliste Salamé, ne semble pas tant la recherche de la vérité que celle de l’affect, de l’émotion. L’immense majorité des médias s’est engouffrée dans ce journalisme de l’émotion quitte à transformer sa mission d’information en cimetière de la réflexion, de la pensée.
 
L’IDÉOLOGIE OMNIPRÉSENTE
 
Particulièrement bien mise en relief dans la série « La fièvre » (diffusée sur Canal Plus), la polarisation de notre société est une réalité tangible. D’un côté, des médias de gauche (Mediapart, Libération, Le Monde, France Info…) qui ont glissé vers des idéologies radicales à base de wokisme décomplexé, d’écologie militante et de revendications sociales. Elles travaillent main dans la main avec les syndicats radicaux (CGT, Sud, SNES-FSU...) et une kyrielle d’associations, ONG et collectifs fortement politisés. De l’autre côté, des médias de droite (Le Figaro, RTL, Le Point, Europe 1, Cnews…) qui raidissent progressivement leurs lignes éditoriales pour épouser - dans ses grandes lignes - les préceptes du Rassemblement national. Les thèmes de l’insécurité et de l’immigration y occupent une place prépondérante tandis que les faits divers sordides, les arnaques ou encore l’incurie des pouvoirs publics concentrent de nombreux éditos et interviews. D’un côté comme de l’autre, on observe un retrait significatif de la modération et de la nuance. En témoignent les éditos enragés des Thomas Legrand, Natacha Polony, Jean-Michel Apathie, Franz-Olivier Giesbert ou encore Pascal Praud. Partout, la pensée complexe semble reculer au profit de l’exagération, de l’outrance et du jusque-boutisme. Dans le même temps, tous se déchaînent - sans le moindre scrupule - contre l’État et les gouvernants quand ils ne s’en prennent pas à nos institutions.
 
BIAIS DE NÉGATIVITÉ
 
Les Français ne sont pas champions du pessimisme et des antidépresseurs par hasard, les médias hexagonaux les y aident beaucoup en imposant une vision du pays des plus dépressives. En comparaison de nos voisins européens, on constate en France un déluge continu d’informations anxiogènes. Il faut parfois attendre 20 ou 25 minutes d’un 20 heures de France 2, pour qu’une actualité positive émerge ; et encore, elle est souvent édulcorée au sein du reportage puis suivie d’un nouveau flot de nouvelles dramatiques. Nous ne rentrerons pas dans l’analyse des causes de cette névrose médiatique mais nous pouvons considérer, avec certitude, qu’elle nourrit le vote populiste. Plus une population dispose d’elle-même une image dégradée, plus elle aura tendance à se réfugier dans des chimères, des promesses déraisonnables, des croyances magiques. Ainsi, en alimentant quotidiennement l’auto dépréciation et le bashing du pays, les médias français agissent tels des vendeurs de peur au service des nationalistes. Parmi les champions olympiques de ce cette négativité, on trouve Le Figaro (leader incontesté), Le Monde, Europe 1, Cnews mais aussi France 2 (en semaine), France Info ou encore Marianne. Ces médias, sans toujours en avoir conscience, livrent la France aux populistes de façon quasi certaine. Quelques-uns seront ravis de ce dessein, d’autres disparaitront sous le joug d’une privatisation qui leur est promise. Aucun ne pourra prétendre qu’il n’était pas au courant.
 
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 Globalement d’accord avec cette analyse. De mon point de vue les seuls médias qui échappent à cette radicalisation sont : l’Express, fidèle à sa ligne éditoriale modérée et ouverte aux débats, LCI surtout en fin de semaine, la 5 ( C’à Vous ) et Arte.
Médias Citoyens
 
Et France Culture, France 24 ou encore LCP.
 
 
Très intéressante analyse. Je suis quand même surpris du titre de « champion incontesté » pour Le Figaro.


17/05/2024
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