2848- Chine, Russie... L’Europe ne peut se tromper d’adversaire 2posts


Chine, Russie...L’Europe ne peut se tromper d’adversaire

 

 

Emmanuel Macron recevra son homologue chinois Xi Jinping
en France en début de semaine prochaine. Une visite d’État
qui marquera son retour sur le Vieux Continent après quatre
ans d’absence et le début de la crise Covid. Cette arrivée
intervient à un moment important. D’abord sur le plan intérieur où il
pourra, de nouveau, apprécier les charmes de notre démocratie avec
cette propagation du conflit israélo-palestinien aux universités françaises.
Voilà qui ne devrait pas manquer de l’amuser, lui dont les étudiants
jurent fidélité au Parti communiste. Ceci étant, s’il était venu en
décembre, il aurait connu l’éruptif projet de loi Immigration ; à l’automne,
la bataille du budget ; en été, la joie du remaniement ; au printemps,
les manifestations contre la réforme des retraites… Preuve qu’en
toutes saisons notre démocratie n’a rien de la soupe dictatoriale que
certains caricaturistes grossiers nous servent à la louche…


Cependant, ces soubresauts ne devraient pas nourrir les discussions
entre les deux présidents, à l’inverse de l’agression russe
en Ukraine. Et ce d’autant plus que, pour Kiev, la question n’est
plus de savoir quand elle pourra contre-attaquer mais si ses
forces tiendront encore longtemps. Après plus de deux ans d’une
guerre sans merci, la puissance et les ressources de Moscou commencent
en effet à faire la différence. Avec, à la clé, plusieurs percées
significatives. Dans la mesure où le président chinois reste l’un des
soutiens de Vladimir Poutine, cette escale française tombe à point
nommé. Toutefois, il convient de rester prudent. Il y a un an, quand
Emmanuel Macron s’est rendu en Chine, c’était avec l’ambition de
s’appuyer sur Pékin pour faire avancer l’idée d’un plan de paix. Mais au
terme de cette visite, il n’avait pas obtenu la condamnation de l’agression
russe qu’il était venu chercher. L’entrevue de la semaine prochaine
peut-elle faire bouger les lignes ? C’est à souhaiter. Mais Xi Jinping et
Vladimir Poutine partagent ce point commun : ils sont tout-puissants
chez eux. Et si le premier ne lorgne pas l’Ukraine, il veut faire de la
Chine la première puissance économique mondiale et vise l’île de
Taïwan – deux lignes rouges pour Washington. Face à la montée de la
rivalité sino-américaine et à l’agressivité russe, l’Europe ne peut fléchir.


L’un des enjeux des élections du 9 juin est là : ne pas se tromper d’adversaire.
À Bruxelles, les récents scandales d’espionnage et de corruption
au profit de Moscou et de Pékin, qui viennent d’ébranler l’AFD, le parti
d’extrême droite allemand allié du RN, doivent nous alerter.

 

                                          Jefferson Desport édito Sud-Ouest



03/05/2024
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