2825- Attal, cent jours sans beaucoup d’Europe 3 posts


Attal, cent jours sans beaucoup d’Europe



L’événement n’a échappé à personne, on fêtait hier un anniversaire.
Pas seulement les 63 printemps d’Élisabeth Borne
mais surtout les cent jours de son successeur, Gabriel Attal.
Pour célébrer cette date, le locataire de Matignon s’est rendu
à Viry-Châtillon, tristement médiatisée après le passage à tabac mortel
du jeune Shemseddine par quatre délinquants à peine plus âgés
que lui.


L’occasion de marteler de nouveau, comme à l’Assemblée nationale le
30 janvier dernier, son message d’autorité et d’impunité zéro à l’égard
des dérives de la jeunesse dont les médias se font un écho beaucoup
trop répétitif. Un discours régalien à relier évidemment aux dernières
déclarations d’Emmanuel Macron qui réclame un Grenelle de la
violence des mineurs. Il est vrai que cela faisait un moment que l’exécutif
n’avait pas ressorti un Grenelle du tiroir.


Reste à savoir si un Grenelle peut ralentir Bardella. C’est avec un oeil collé

aux sondages que le chef de l’État et son Premier ministre multiplient les

incursions sur le terrain de la sécurité où la tête de liste (et président) du RN

profite d’un tapis rouge. À l’inverse de ses adversaires,
Jordan Bardella n’a nul besoin de parler ou de participer aux
débats, il monte dans les intentions de vote, sans le moindre effort.
Peut-être le ballon se dégonflera-t-il à l’approche du 9 juin mais, jusqu’à
preuve du contraire, ce n’est pas Gabriel Attal qui le menace.


Or c’était bien le calcul d’Emmanuel Macron de promouvoir un chef
de gouvernement qui puisse rivaliser avec la coqueluche lepéniste et
freiner l’essor de l’extrême droite, grâce à sa jeunesse et sa photogénie,
sans oublier son art de la phrase assassine. Cent jours après la
nomination de Gabriel Attal, le gâteau manque de cerises. Certes,
selon un sondage Elabe, le Premier ministre bénéficie encore d’une
bonne image. Les Français retiennent néanmoins d’abord de lui ses
annonces à propos de l’assurance-chômage (qu’ils désapprouvent) et
la taxe « lapin » sur les rendez-vous médicaux.


Inquiète, la Macronie se demande d’ailleurs si le lapin n’est pas celui
qu’il pose à Valérie Hayer, la conductrice de la majorité, distancée par
Jordan Bardella et – qui sait – rattrapée par Raphaël Glucksmann. La
rumeur évoque déjà la crainte du Premier ministre d’être empêtré
dans une calamité électorale. Cela collerait peu à son image de capitaine
pugnace. S’il veut fêter ses 365 premiers jours à Matignon, Attal
va devoir s’occuper d’Europe. Vite et fort !  

 

                              Benoît Lasserre éditorial Sud-Ouest



19/04/2024
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