2813-Revue de presse-21 posts

Ces faits divers qui défient la laïcité

 

Mercredi soir, un fait divers a saisi d’effroi Bordeaux. Un
ressortissant afghan s’en est pris à deux Algériens,
tuant le premier de plusieurs coups de couteau et
blessant grièvement le second, avant d’être abattu par
la police. L’assaillant leur reprochait de boire des bières durant l’Aïd,
l’une des grandes fêtes de l’islam. Une situation qu’il aurait perçue
comme une offense. Et ce, sans savoir s’ils étaient croyants ou non.
Cette affaire n’a pas été qualifiée d’attentat, le motif terroriste n’a pas
été retenu. Il s’agit d’une altercation qui s’est terminée de manière
tragique avec cette nuance qu’en toile de fond émerge un motif religieux.
Pourtant, de la même manière qu’en France, on est libre de
croire ou de ne pas croire, les musulmans sont libres de faire ou de
ne pas faire le ramadan. Comme l’a rappelé l’imam de Cenon Mahmoud
Doua, « le ramadan est un choix personnel ».


Il n’empêche. Au-delà de cette affaire, une pression religieuse
s’est installée. À Montpellier, une adolescente de 13 ans a été
tabassée à la sortie de son collège par d’autres élèves,
dont des jeunes filles. Selon les explications

données dans les médias par sa mère, sa fille était pointée
du doigt parce qu’elle se « maquille un peu », parce qu’elle s’habille
« à l’européenne ». Ce qui lui a valu d’être harcelée, d’être traitée
de « kouffar » (mécréante), de « kahba » (prostituée). Traduction,
Samara était perçue comme une mauvaise musulmane. Mais après
avoir dit ça, sa mère a souligné – toujours dans les médias – combien
sa fille est respectueuse de l’islam, affirmant qu’elle fait « la prière
cinq fois par jour », qu’elle est « pratiquante et pieuse ».


Mais à qui s’adressait ce message ? Pourquoi, dans une République
laïque comme la nôtre, éprouver le besoin de se justifier ainsi ? La
foi relève de l’intime, du domaine privé. Elle n’est pas un laissez passer.
Pourtant, elle déborde de plus en plus dans l’espace public,
comme en attestent les très nombreuses atteintes à la laïcité à
l’école. Devant la pression des fondamentalistes, Gabriel Attal, alors
ministre de l’Éducation nationale, a même dû interdire le port de
l’abaya.


Derrière ces faits empreints de religiosité émerge le tableau d’une
société qui se fragmente, d’une société où la loi d’une communauté,
la loi d’un quartier tente de s’imposer aux règles communes de la
République. Or, ce sont elles qui doivent nous protéger de telles
dérives. Ce sont elles qui priment. Il convient de toujours le rappeler.

 

                                 Jefferson Desport édito Sud-Ouest

 

 

 Trigonométrie.jpg

 



15/04/2024
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