Les visages du massacre

Quarante-deux portraits. 42 fauchées par la barbarie des
commandos du Hamas qui, le 7 octobre dernier, ont surpris
Israël au petit matin, éliminant tout sur leur passage,
femmes et enfants compris. En quelques heures, dans
un déchaînement d’une violence monstre, ces terroristes partis
de Gaza ont torturé, violé et tué plus de 1 100 personnes
pour le seul motif qu’elles étaient juives. Hier, dans la cour des
Invalides, Emmanuel Macron a rendu hommage aux 42 victimes
françaises de cette attaque sans précédent. Et par-delà elles,
à toutes les autres tombées sous les balles des islamistes.

Également retransmise en direct à Tel-Aviv, cette déchirante
cérémonie était attendue autant en Israël qu’en France où réside
la plus importante communauté juive d’Europe. Attendue
parce qu’elle est venue rappeler cette cruelle réalité : le
combat contre l’antisémitisme est loin d’être terminé. Et encore
moins relégué aux livres d’histoire.

Quatre-vingt-trois ans après le début de la Shoah, Emmanuel

Macron l’a souligné, le Hamas a commis « le plus grand
massacre antisémite de notre siècle ». Ces mots devaient être
dits.

Et ce d’autant plus que le mal est profond. Depuis le 7 octobre,
les actes antisémites en France ont été multipliés par quatre ;
rappelant qu’en la matière notre pays n’en a pas fini avec ses vieux
démons toujours prompts à passer de l’ombre à la lumière. À cet
égard, le message du chef de l’État a été limpide : il ne peut y
avoir aucune ambiguïté, aucune complaisance, avec l’antisémitisme.
Le message s’adressait aussi à La France insoumise
pour qui le Hamas n’est pas une organisation terroriste mais
un mouvement « de résistance ». Alors que plusieurs familles
de victimes ne voulaient pas de la présence des députés LFI à
cette cérémonie, quatre d’entre eux sont quand même venus,
poussant l’indécence jusqu’au bout. Ils n’en sortiront pas
grandis.

Reste que quatre mois après l’attaque du Hamas, la riposte,
tout aussi féroce, d’Israël se poursuit. Entre opérations terrestres
et frappes aériennes, les combats font rage mettant au
supplice la population gazaouie. Et le chemin vers la paix s’annonce
encore long. Hier, à peine cet hommage terminé, le Premier
ministre israélien Benyamin Netanyahou a ordonné à
ses troupes de se préparer à passer à l’offensive à Rafah, ville
du sud de la bande de Gaza, à la frontière de l’Égypte. Et ce,
alors même que le patron de la diplomatie américaine est en
Israël pour tenter d’obtenir une trêve. Si l’État hébreu décide
d’investir Rafah, où des centaines de milliers de Palestiniens
déplacés ont trouvé refuge, il prendra le risque d’une nouvelle
tragédie humanitaire. Avec à la clé : un possible embrasement
de la région. Or, c’est précisément le dessein du Hamas.

                                Jefferson Desport édito Sud-Ouest.