2691- Emmanuel Macron s'est activé pour obtenir le report du Mercosur 1 post

via Marie Casdard, article du Figaro

 
 
Même s’il laisse pour l’instant son premier ministre gérer la situation brûlante, le président compte profiter du Conseil européen pour réinvestir le sujet.
 
Le «siège de Paris» ne l’empêche pas de voyager. Pendant que la colère des agriculteurs embrase le pays, Emmanuel Macron enchaîne les rendez-vous internationaux. Revenu en fin de semaine dernière de New Delhi, où il était l’invité d’honneur de la fête nationale indienne, le chef de l’État s’est envolé lundi soir pour la Suède, où il doit débuter ce mardi une visite d’État de deux jours. Déplacement initialement programmé en octobre dernier, mais reporté après un attentat islamiste à Bruxelles et surtout l’assassinat du professeur Dominique Bernard à Arras.
Cette fois, les remous nationaux n’ont pas eu raison de l’agenda diplomatique. Et tant pis si les occupations présidentielles peuvent apparaître un tantinet en décalage avec l’actualité française. En Inde,
où il a enchaîné défilé militaire, parade automobile et garden-party, Emmanuel Macron a refusé de s’exprimer sur la colère des agriculteurs, se contentant d’indiquer qu’il en parlerait «plus tard».
Depuis que les tracteurs ont gagné les autoroutes, le chef de l’État laisse volontairement Gabriel Attal sur le devant de la scène. Charge au premier ministre et au gouvernement d’enchaîner les déplacements sur le terrain et les rencontres avec les représentants du secteur pour tenter de calmer la grogne. «Les discussions sont pilotées par le premier ministre», confirme-t-on à l’Élysée. Une sorte de test grandeur nature du capital politique de Gabriel Attal, choisi d’abord pour sa popularité et ses talents de communicant
 
Un sujet agricole brûlant
Hasard des programmes: au moment où son premier ministre prononcera sa déclaration de politique générale dans l’enceinte de l’Assemblée nationale ce mardi après-midi, le chef de l’État s’exprimera lui aussi. Lors d’une conférence de presse commune avec le premier ministre suédois, d’abord, avant un discours sur la défense, «domaine réservé» par excellence. Chacun dans son couloir, donc. Depuis le début de l’année, l’entourage présidentiel ne cesse d’ailleurs de marteler qu’Emmanuel Macron s’en tient à «l’épure des institutions de la Ve».
Même s’il a coupé l’herbe sous le pied de son premier ministre en se réservant les grandes annonces pour sa conférence de presse en prime time du 16 janvier. Par ailleurs, il n’est pas question pour lui de se désintéresser du brûlant sujet agricole, assure-t-on à l’Élysée. Où l’on rappelle qu’il a, dès le premier week-end de grogne, demandé aux préfets d’aller à la rencontre des paysans.
 
Lundi, avant le Conseil des ministres, le président a tenu une réunion avec Gabriel Attal et les ministres concernés: Marc Fesneau (Agriculture), Bruno Le Maire (Économie), Christophe Béchu (Transition écologique) et Gérald Darmanin (Intérieur). Un «point de situation global», explique-t-on à l’Élysée, organisé entre deux voyages à l’étranger.
 
Report de l’accord Mercosur
En fait, Emmanuel Macron s’est emparé du sujet à distance, avec en ligne de mire le Conseil européen extraordinaire prévu jeudi à Bruxelles. L’ordre du jour porte officiellement sur l’évolution du «cadre financier pluriannuel» de l’Union et le soutien à l’Ukraine. Mais la grogne des agriculteurs, qui secoue plusieurs pays du continent - de la Pologne aux Pays-Bas, en passant par l’Allemagne, la Roumanie ou la Belgique - s’invitera forcément dans les discussions.
Emmanuel Macron doit rencontrer avant le sommet la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, sous le feu des critiques, notamment pour sa politique pro-accords de libre-échange. Ce week-end, il a d’ailleurs échangé directement avec elle pour obtenir le report sine die des négociations de l’accord Mercosur. «Elle a pris les dispositions nécessaires pour que cet accord ne se conclue pas», assure un proche du président, selon qui le chef de l’État a obtenu gain de cause.
 
Le président compte porter à Bruxelles d’autres sujets au cœur de la colère, notamment les 4% de jachères obligatoires imposés par la nouvelle politique agricole commune (PAC) et l’importation de produits agricoles ukrainiens. Sans certitude sur l’issue de négociations qui pourraient conditionner l’apaisement ou le durcissement du mouvement.
 


29/01/2024
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