2603 - Comprendre le monde de demain 2 posts

Mes Echos de la semaine par Nicolas Barré

 

Samedi 25 novembre 2023

 

 

 

 

 

 

Par Nicolas Barré, directeur éditorial

 

Mes Echos de la semaine

 

 

 

 

 

 

 

 

A quoi ressemblera le monde demain? La Chine nous en offre un avant-goût, si l’on peut dire, avec ce reportage effroyable de notre correspondant Frédéric Schaeffer qui a visité un élevage géant de cochons où les bêtes occupent un gratte-ciel de 26 étages. Ils sont 600.000 entassés dans ce complexe où les employés (et notre envoyé spécial) ne pénètrent qu’après dix minutes de «séchage» à 65 degrés pour éliminer les bactéries et les virus. Des employés qui vivent et dorment sur place, les sorties n’étant autorisées qu’une fois par mois. A lire absolument.

 

Chez nous, les volailles et les porcs sont élevés dans de meilleures conditions mais Dominique Chapuis révèle que la Chine inonde le marché européen de la nourriture pour animaux en cassant les prix, selon une technique éprouvée dans bien d’autres domaines. La Chine qui inquiète aussi l’OMS à cause d’une mystérieuse multiplication des maladies respiratoires dans ce pays, rapporte notre correspondant. Des explications ont été demandées à Pékin qui ne se presse pas pour les fournir, rappelant le mauvais souvenir du Covid.

 

Le monde de demain, c’est sûr, intégrera beaucoup d’intelligence artificielle. Paul Turban, Leïla Marchand et notre correspondante à San Francisco Hortense Goulard racontent l’incroyable feuilleton autour du limogeage puis de la réintégration de Sam Altman, le fondateur d’Open AI et l’un des pères de ChatGPT. Il faut dire qu’à peine connu son limogeage, 95% des salariés avaient menacé de partir! Mais «il y aura une saison 2 de ce feuilleton», explique très bien la chercheuse Virginie Mathivet dans une interview accordée à Raphaël Balenieri. D’ores et déjà, ce psychodrame fait trois gagnants et un perdant: notre éditorialiste Jean-Marc Vittori nous dit lesquels. En toile de fond, il y a aussi ce débat passionnant entre «doomers» et «techno-optimistes», entre ceux que l’IA effraie et ceux qui s’enthousiasment, une fracture que décrypte Leïla Marchand.

 

Sans être «doomer», on peut dire que le monde demain sera plus chaud. Si rien n’est fait, prévient le rapport annuel du programme des Nations unies sur l’environnement, le monde va se réchauffer de 3 degrés, indique Anne Feitz alors que la COP 28 s’ouvre dans une semaine aux Emirats arabes unis. Le président de la COP, qui est aussi PDG de la compagnie pétrolière d’Abu Dhabi, pourra méditer les conclusions d’un rapport de l’Agence internationale de l’énergie indiquant que l’industrie pétrolière et gazière va devoir investir beaucoup plus dans la transition énergétique, indique Nicolas Rauline. Il faudra investir aussi massivement dans les pays du sud pour développer l’hydrogène si l’on veut tenir nos objectifs climatiques, estime de son côté la Banque mondiale.

 

On en déduit que les discussions à la COP 28 risquent d’être «difficiles», pronostique le commissaire européen au climat, le néerlandais Wopke Hoekstra que Marie Bellan a rencontré. La France s’y rendra forte des ambitions contenues dans sa nouvelle «PPE», la programmation pluriannuelle de l’énergie que détaillent Nicolas Rauline et Sharon Wajsbrot. Une feuille de route extrêmement ambitieuse (notre consommation d’énergie est censée baisser de 40 à 50% d’ici 2050) alors que la précédente PPE a volé en éclats du fait d’un changement de cap réaliste sur le nucléaire.

 

Il est certain en tout cas qu’il faudra accélérer la décarbonnation. Les grands industriels s’y sont engagés auprès de l’Etat, précise Anne Feitz. Dans un reportage chez le verrier Verallia, Ninon Renaud explique pourquoi la tâche est extrêmement complexe pour cette industrie et prendra… deux décennies! Complexe aussi pour les constructeurs de camions et de bus qui trouvent le calendrier européen de baisse des émissions de CO2 trop contraignant, précise Denis Fainsilber.

 

En attendant, les Chinois poussent leurs pions. On découvre avec Frédéric Schaeffer à Shanghaï que Xiaomi, le géant des smartphones, prépare une voiture électrique qui ressemble à s’y méprendre à une Tesla. A voir si elles seront plus fiables car le loueur Hertz, qui avait acheté 100.000 Tesla, se plaint de coûts de réparation élevés, raconte notre correspondante à New York Véronique Le Billon. De plus en plus se pose d’ailleurs la question de la réparation des batteries qui peut devenir un enfer pour les propriétaires de voitures électriques, alertent Guillaume Guichard et Amélie Laurin.

 

Le monde demain sera-t-il gouvernable? On peut s’interroger, avec notre éditorialiste Lucie Robequain, au vu du nombre de pays à la tête desquels se trouvent des coalitions baroques. Le parti du leader d’extrême droite Geert Wilders a largement remporté les législatives aux Pays-Bas mais on s’interroge sur la coalition qu’il pourrait former s’il y parvient, explique notre correspondant Stefan de Vries. Le paysage politique est en tout cas largement renouvelé et pour mieux comprendre le ras-le-bol qui y a contribué, Gabriel Grésillon raconte comment un mouvement d’agriculteurs parti de rien est devenu une force politique.

La personnalité controversée de Geert Wilders n’a pas dissuadé Marine Le Pen, à rebours de sa stratégie de normalisation, de lui apporter son soutien, une posture dont Cécile Cornudet nous livre les dessous. La leader RN est restée plus prudente, en revanche, après la victoire de Javier Milei en Argentine qui prône une politique très libérale, explique Richard Hiault. Sur les sujets de société comme l’avortement, en revanche, Milei est le contraire d’un libéral et s’inscrit dans la tradition conservatrice des droites latino-américaines, précise Anaïs Dubois à Buenos Aires.

 

Des pays difficiles à gouverner, on en trouve aussi en Afrique où la France est critiquée. Quel bilan peut-on tirer de notre politique à l’égard du continent? «Nous n’avons pas vu ou voulu voir l’Afrique changer», a dénoncé le député Modem Bruno Fuchs lors d’un débat rugueux à l’Assemblée que raconte Guillaume de Calignon. Dans une interview, le ministre du Commerce extérieur tente de désamorcer les critiques et minimise la perte d’influence française en en appelant aux entreprises. Voire. Certaines comme Société Générale ont plutôt choisi de se désengager, un mouvement qui peut être parfois délicat, explique Anne Drif.

 

Le grand laboratoire pharmaceutique danois Novo Nordisk, lui, a choisi de s’engager en France en investissant 2,1 milliards d’euros dans son usine à Chartres, un record dans le secteur, indique Christine Berkovicius. Cela montre que notre pays regagne doucement en compétitivité dans l’industrie des médicaments. C’est un succès pour la stratégie d’attractivité promue par Emmanuel Macron mais il reste encore beaucoup à faire pour confirmer l’essai, prévient notre éditorialiste Etienne Lefebvre.

 

Sera-t-elle confirmée? De nouveau, la question du maintien d’Elisabeth Borne à Matignon est posée. Avec déjà des prétendants pour lui succéder. Il est question de «jeunes vieux». Cécile Cornudet nous dit tout.

 

 

 

 



25/11/2023
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