2593-Onze cardiologues du 82 ouvrent 1 cabinet de cardiologie dans le Lot 3 posts
Onze médecins du Tarn et Garonne ouvrent un cabinet de cardiologie à Montfaucon, dans le Lot
Animés par une volonté commune de développer l'offre de soin dans le Lot, le Réseau cardiovasculaire nord Occitanie et le Centre de réadaptation de Montfaucon ont inauguré un nouveau cabinet de cardiologie.
Au 1er étage, en sortant de l'ascenseur, les visiteurs découvrent un espace médical refait à neuf. Sobre et lumineuse, c'est dans cette aile réhabilitée du centre de rééducation fonctionnelle de Montfaucon "La Roseraie" qu'ont pris place le Réseau cardiovasculaire Nord Occitanie, basé à Montauban, et son nouveau cabinet de cardiologie.
Ce jeudi soir, autour des cardiologues associés tarn-et-garonnais et de leur représentant le docteur Axel de Labriolle, Marc Majorel, président de l'Union mutualiste française du Lot et le maire de Montfaucon, Lionel Vacossin, ont inauguré cet espace de santé ouvert au début du mois d'octobre, en présence de nombreuses personnalités politiques et invités (Le sénateur Vayssouze, la députée Teigna...). Geneviève Ribes, directrice du centre de Montfaucon, étant excusée, suite à un accident.
C'est donc une nouvelle histoire qui s'écrit dans ce bâtiment en pierre, qui porte encore le souvenir de l'ancien séminaire devenu sanatorium... "Pour accueillir ce projet, il a fallu tout casser et tout refaire. Ce sont ainsi plus de 600 000€ que la Mutualité française a investis. Des fenêtres à l'isolation, de l'accessibilité aux normes de sécurité, l'opération a nécessité 6 mois de travaux pour réhabiliter les 200m² dédiés à la cardiologie. Mais le chantier qui englobe toute l'aile va se poursuivre sur 240m² supplémentaires", insistent Marc Majorel et Fabrice de Nardi, responsable technique.
Un service cardiologie qui dévoile ses ambitions
Ici, se trouvent désormais un pôle secrétariat, une salle d'attente, des bureaux de consultation, des salles d'éducation thérapeutique, une salle de réunion et de repos, etc. Mais au-delà des locaux, c'est le service de cardiologie qui est mis en avant. Qui de mieux que les patients pour en parler. "Je n'avais plus de médecin pour me suivre, depuis le départ en retraite de mon cardiologue à Gourdon. J'envisageais aller à Montauban et ce sont eux qui m'ont redirigé à Montfaucon. J'ai eu un rendez-vous rapidement et c'est bien plus près", confie ce retraité de l'Education nationale. Sur le siège voisin, une Lotoise attend son tour : "Vous savez c'est rassurant d'avoir des cardiologues à proximité, au centre du département. En plus, ils ne pratiquent pas de dépassements d'honoraires", fait-elle observer.
Un réseau de 11 cardiologues pour pallier un désert médical
Pourquoi avoir créé un site de cardiologie à Montfaucon ?
Nous étions trois à mon arrivée à Pont de Chaume en 2010. Nous sommes 11 cardiologues associés à ce jour, ce qui nous a permis de constituer le Réseau cardiovasculaire Nord Occitanie. Au-delà de notre plateau chirurgical et technique à Montauban, nous avons pu nous installer à Villemur-sur-Tarn (31) et à Valence d’Agen (82). Depuis le mois d’octobre, Montfaucon est donc notre 3e site de cardiologie.
L’idée était d’apporter une offre de soin dans un territoire qui en est dépourvu, sans faire de la concurrence inutile. Montfaucon s’y prête avec un bassin de population et une patientèle concernée à moins de 20 minutes. C’est le cas pour les habitants de Gramat, de Gourdon ou encore de Souillac.
Mais cela représente un engagement et des contraintes considérables pour les 11 cardiologues…
Cela fait écho à notre serment d’Hypocrate et répond à une problématique de santé publique face à la déshérence des patients. C’est dans les missions d’un médecin que d’apporter une réponse aux déserts médicaux.
Pour cela, il faut développer une équipe, constituer un groupe en capacité de gérer l’organisation de soins de qualité. Depuis de nombreuses années, nous sommes dans cette démarche de santé territoriale, pour créer un réseau de cardiologie suffisamment large. Nous ne pratiquons pas d’interventions invasives sous anesthésie à Montfaucon, nous nourrissons donc notre plateau chirurgical à Pont de Chaume.
Comment gérez-vous ce nouveau site de cardiologie lotois ?
Le docteur Romain Houndolo est présent deux jours par semaine. Les autres cardiologues associés vont se relayer pour assurer un 3e jour de consultation à Montfaucon. Une assistante médicale a été recrutée, elle assure le secrétariat toute la semaine.
Il y aura d’autres recrutements ensuite pour monter en puissance. Car, plus on est nombreux, plus on peut assurer le service de façon solide et se partager les contraintes comme les astreintes de soin.
De quels moyens techniques disposez-vous ?
À Montfaucon, nous avons ouvert un vrai cabinet de cardiologie, doté d’équipements modernes. Il comprend deux salles de consultation, deux salles d’échographie cardiaque et d’effort. Les rapports avec le centre de rééducation de Montfaucon ont été excellents. La directrice, Geneviève Ribes, est à l’initiative de ce rapprochement, et Marc Majorel, son président, nous a réservé un très bel accueil. Tous deux ont été facilitateurs de ce projet de santé.
Nous interviendrons en appui auprès de leurs équipes de réadaptation cardiaque.
Un point sur lequel la Mutualité française a été intransigeante : " Nous portons des valeurs mutualistes, alors lorsque les contacts se sont noués avec le Réseau cardiovasculaire nord Occitanie, nous avons posé comme condition qu'il ne devait pas y avoir de reste à charge pour les patients. Nous avons veillé aussi à garantir la continuité du service proposé."
Pour les 11 cardiologues investis dans ce projet, il fallait également défendre le maintien d'une offre de soins dans un désert médical, d'autant qu'avec le service de rééducation cardiaque de Montfaucon s'ouvre une passerelle complémentaire, dans laquelle s'insère le plateau chirurgical de cardiologie basé à la clinique de Pont de Chaume, dans le Tarn et Garonne. " Ce partenariat prouve que seul on peut faire des choses, mais qu'à plusieurs on fera davantage encore. Cette démarche est un soutien réciproque, du gagnant-gagnant pour tous, et en premier lieu pour les patients", insiste Marc Majorel. Et dire qu'en août 2020, une menace de fermeture planait sur le service de rééducation cardiaque du centre la Roseraie.
La preuve, à ce jour, ce sont en moyenne une vingtaine de consultations par jour qui sont assurées. Et les médecins du Réseau cardiovasculaire nord Occitanie ne cachent pas leurs ambitions de passer de 3 à 5 jours d'activité ici au cœur du Lot.