2587 - Le beau message 3 messages

Le beau message

  • Jean-Claude Souléry.Jean-Claude Souléry.
    Jean-Claude Souléry. DDM
Publié le 
Jean-Claude Souléry La DDM
 

Oui, il fallait être présent. Oui, il fallait marcher tous ensemble. Marcher sans même réfléchir, parce que le combat contre l’antisémitisme va de soi. Parce qu’il relève d’un « instinct républicain », d’un instinct viscéral qui nous pousse à refuser tous les racismes sans qu’il soit besoin de l’expliquer ou de se justifier. La grande marche parisienne, tout comme les rassemblements qui ont eu lieu en province, témoignait ainsi d’une certaine idée de la République.

Les images nous ont montré l’essentiel du pays : des responsables politiques, bien souvent opposés les uns aux autres, qui allaient malgré eux d’un même pas ; des artistes ou des sportifs descendus de leurs scènes et redevenus de simples citoyens ; des religieux de toutes religions qui communiaient avec des mécréants ; et puis, et surtout, et d’abord, cette foule anonyme, compacte, massive, qui, sans autre slogan que la « Marseillaise », symbolisait un sursaut citoyen, une même force pour dire son refus de l’inacceptable.

 

« Pas de tolérance pour l’intolérable. Cette lutte contre l’antisémitisme ne doit jamais nous diviser ni jamais conduire à opposer certains de nos compatriotes à d’autres. Dans notre histoire, l’antisémitisme fut toujours le prélude à d’autres haines et au racisme ». Tous ceux qui ont défilé - et même, espérons-le, beaucoup d’autres qui ne sont pas venus - étaient en définitive porteurs de ce message universel qu’avait adressé hier matin Emmanuel Macron dans une lettre aux Français, comme si, malgré son absence diversement commentée à la marche de l’après-midi, le chef de l’Etat avait à cœur d’encourager leur détermination.

 

En quelque sorte, nous ne voudrions retenir que cette unité française d’un dimanche, ce soutien populaire à des valeurs partagées - tellement plus importants que les petites postures politiciennes qui, durant toute une semaine, avaient gâché une part du message. Car nous n’oublions pas que des déclarations et des tweets partisans, souvent de très mauvais goût, avaient essayé de polluer la mobilisation de ce 12 novembre. Hier cependant, ni la France insoumise de Mélenchon, par son absence condamnable, ni le Rassemblement national de Le Pen, par sa présence non dénuée d’électoralisme, n’auront perturbé cette foule immense, où les Français juifs côtoyaient ceux qui ne l’étaient pas, où gauche et droite, militants ou simples citoyens, marchaient ensemble sous les seules couleurs de la République.

Le rejet absolu de l’antisémitisme n’avait rien à voir avec un soutien politique du gouvernement de Benyamin Netanyahou. Et, même si beaucoup songeaient aux morts israéliens du 7 octobre et aux morts palestiniens d’aujourd’hui, ce rejet incarnait d’abord l’envie de vivre ensemble, ici, en France, loin des racismes, des menaces et des intolérances, et quelles que soient les origines ou l’appartenance religieuse de chacun. C’était simplement l’expression d’une solidarité envers nos compatriotes juifs, un grand et beau message de fraternité et de laïcité.



13/11/2023
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