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Émeutes, police, école… Ce qu’il faut retenir de l’interview d’Emmanuel Macron
En déplacement en Nouvelle-Calédonie, le président de la République a accordé un entretien au journal de 13 heures de TF1 et de France 2, lundi 24 juillet.
Par V.D. avec AFP
Depuis Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Macron a été interviewé au journal de 13 heures de TF1 et de France 2, ce lundi. Le chef de l'État a fait le bilan des « 100 jours » et s'est exprimé après le remaniement. Le chef de l'État est revenu sur son choix de maintenir Élisabeth Borne à Matignon. « C'est le choix de la confiance, de la continuité et de l'efficacité », a-t-il déclaré.
« Il y a eu parfois des jours avec et parfois des jours sans, mais le gouvernement a avancé », a assuré Emmanuel Macron. Alors qu'il avait demandé à Élisabeth Borne d'élargir la majorité, Emmanuel Macron a jugé qu' « il n'y a pas de majorité de rechange » à l'Assemblée nationale.
« Un retour à l'autorité »
Interrogé sur les récentes émeutes qui ont touché le pays, le chef de l'État a estimé : « C'est le retour à l'ordre qui a prévalu. » Il a remercié les forces de l'ordre qui sont intervenues. « Nous avons su mettre fin à ces émeutes en quatre jours », a-t-il souligné avant d'ajouter : « La leçon que j'en tire, c'est l'ordre, l'ordre, l'ordre. Notre pays a besoin d'un retour à l'autorité », a martelé le chef de l'État. Pour cela, il souhaite « responsabiliser certaines familles » et donner « un cadre ». Il a précisé parler d' « autorité à l'école, autorité des élus, de nos forces de sécurité ».
« C'est tout le chantier que je veux pouvoir ouvrir à la fin de l'été, celui de l'autorité parentale, ce n'est pas à l'Éducation nationale, encore moins à la police de régler le problème », a jugé Emmanuel Macron. « On doit responsabiliser certaines familles, on doit aussi accompagner d'autres familles qui sont dans la détresse et on doit réinvestir massivement sur notre jeunesse pour lui redonner un cadre », a-t-il dit.
Le chef de l'État a également épinglé les « réseaux sociaux », plaidant pour « un ordre public numérique qui permette de prévenir ces débordements ». « Beaucoup de ces jeunes se sont donné rendez-vous, ont organisé ces émeutes, ont parfois fait des concours par certains réseaux et, donc, on doit réussir là aussi, d'abord, à mieux protéger nos enfants et nos jeunes adolescents des écrans », a-t-il expliqué.
Emmanuel Macron a affirmé comprendre « l'émotion » des policiers après les récentes émeutes, mais il a rappelé que « nul en République n'était au-dessus de la loi », refusant de commenter les propos polémiques du patron de la DGPN qui a estimé qu'un policier « n'a pas sa place en prison ». La « légitimité » des policiers « tient du fait qu'ils protègent le cadre républicain et qu'ils font respecter les lois démocratiquement votées », a répondu le président de la République sur TF1 et France 2. « Bien évidemment, eux-mêmes s'inscrivent dans le cadre de la loi et de l'État de droit », a-t-il déclaré.
« Un professeur devant chaque classe »
Le président Emmanuel Macron a ensuite réaffirmé qu'il y aurait « un professeur devant chaque classe » à la rentrée, grâce à « une série de petites révolutions », qui passent par la réforme de la formation et une meilleure rémunération. Le chef de l'État a cité le « pacte enseignant », qui prévoit sur la base du volontariat le remplacement de professeurs absents par leurs collègues en échange d'une meilleure rémunération. L'Éducation nationale « continue à recruter » des contractuels pour assurer la rentrée, a-t-il ajouté.
« Nous mettons en place pour la rentrée un système qui permettra de ne plus perdre d'heures (d'enseignement) », « d'abord » en assurant les modules de formation des enseignants « hors du temps de présence devant les élèves », « et ensuite en ayant un système de remplacement plus efficace grâce au “pacte” », a déclaré le président.
Immigration
Emmanuel Macron a dit avoir « bon espoir » que les oppositions « républicaines aident à bâtir un texte » sur l'immigration, en suggérant qu'il n'exclurait pas de recourir au 49.3 pour le faire adopter, au nom de « l'efficacité ». « J'ai bon espoir que les oppositions républicaines qui veulent que le pays soit mieux protégé dans ses frontières, […], et intègre mieux ceux qui sont là et aident la nation à réussir, qu'en bonne foi, elles nous aident à bâtir un texte », a affirmé le président de la République lors de cet entretien sur TF1 et sur France 2. « Après, la Constitution prévoit des chemins pour les textes et j'aurai la responsabilité que l'efficacité soit au rendez-vous », a-t-il ajouté, dans une allusion à la possibilité pour le gouvernement de recourir à l'article 49.3 qui permet l'adoption d'un texte sans vote.