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 «Écologie politique» : le totalitarisme qui vient

  • par Franz-Olivier Giesbert, pour Le Point - juin 2023 Republié par Jacques Antoine Louis Rossi JARL
Les nouveaux apôtres du Grand Soir portent un habit d’Arlequin : un mélange d’écologie radicale, d’écoféminisme et d’islamo-gauchisme.
 
Le totalitarisme n'est plus ce qu'il était : on voit même à travers. N'en déplaise aux poutinolâtres, rejetons LFI ou RN du collaborationnisme français, le poutinisme n'a pas d'avenir. C'est ce qu'a encore montré, samedi dernier, la «rébellion» d'Evgueni Prigojine, le chef du mouvement Wagner, palinodie qui relevait d'un nouvel épisode d'une guerre des caïds dans une série télé.
 
Les fantômes hideux du siècle dernier peuvent-ils réapparaître un jour, sous une forme ou une autre ? Le risque est grand quand on suit de près le mouvement des idées (creuses). «C'est dans le vide de la pensée que s'inscrit le mal», observait naguère la philosophe Hannah Arendt dans Le Système totalitaire (1). Elle notait aussi que, pendant les marées montantes du totalitarisme, les élites étaient séduites par l'extrémisme. Dans les deux cas, nous y sommes : la bêtise et l'excès sont devenus les deux mamelles de cette pseudo-écologie.
 
Le XXIe siècle sera écologique ou ne sera pas ! Il est temps que le genre humain comprenne qu'il n'est pas au centre du monde et veille désormais à laisser dans l'état où il l'a trouvée la planète aux générations suivantes. Mais c'est une pitié de constater que cette grande et noble cause est aujourd'hui dévoyée par des tartuffes, des faquins. Les Verts, surtout en France où ils se gargarisent d'«écologie politique», ne sont souvent que des Rouges. Des fanatiques du Grand Soir, déguisés en écologistes dans l'espoir d'être mieux entendus.
 
Il y a deux écologies, la vraie et la fausse. La première, c'est celle qui devrait nous obséder. En poussant et en aidant l'Afrique subsaharienne à enrayer un essor démographique qui pourrait l'amener à doubler sa population avant 2050 pour atteindre plus de 2 milliards d'habitants, sujet tabou s'il en est. En limitant surtout, bien sûr, les émissions de dioxyde de carbone (CO2) à effet de serre. Dans le palmarès mondial des pollueurs, il apparaît que plusieurs pays font peu d'efforts, leur place dans ce classement de la honte ne correspondant pas à leur position économique. Ainsi la Chine est numéro 1 des pollueurs, la Russie, numéro 4, ou l'Iran, numéro 6. Au 21e rang, alors qu'elle devrait être 7e si l'on s'en tenait à son PIB, la France fait figure de bonne élève.
 
Chapeau, la France ! C'est pourtant elle qui est sans cesse montrée du doigt par les cagots de la fausse écologie - dite «politique» - qui n'en ont qu'après Macron, les entreprises qui marchent, le capitalisme, le «néolibéralisme», comme si la pollution était consubstantielle aux démocraties alors que les tyrannies sont, comme on vient de le voir, bien moins propres. L'écologie politique participe, en première ligne, à tous les combats de l'ultragauche, à commencer par l'islamo-gauchisme ou l'écoféminisme au nom duquel Sandrine Rousseau a osé imputer à la «masculinité toxique» de Macron son ingurgitation cul sec d'une bouteille de Corona après la finale de rugby, l'autre semaine. La haine de l'homme est une dimension non négligeable de cette pseudo-écologie qui déteste aussi le nucléaire, source d'énergie n'émettant pas de gaz à effet de serre. Avant tout urbaine, n'ayant vu ni vaches ni moissons de sa vie, elle vomit la paysannerie.
 
Camille Étienne, nouvelle égérie du mouvement et coqueluche de France Inter, plaide pour un «soulèvement écologique» (2), mais pas par la démocratie, car cette activiste très douée de 25 ans a fait «le deuil de l'illusion d'un consensus». Et de citer une étude pseudo-scientifique prétendant qu'il suffit de disposer «de 3,5 % de la population en moyenne pour bousculer un ordre établi». On a vu où pouvait conduire cette théorie de la minorité agissante, dont la Nupes se fait souvent l'écho : la Terreur de 1793, la révolution d'Octobre de 1917, et on imagine que les mauvais esprits ajouteront à cette liste la conquête du pouvoir par les nazis en 1933. Qu'importe si Macron a été élu à la tête de l'État en 2022 puisque, contrairement à Mélenchon ou Tondelier, il est illégitime, c'est même, si l'on ose dire, sa nature. La dictature est une ardente obligation, la seule voie du salut de l'humanité. Et que fait-on avec les superpollueurs comme la Chine, la Russie ou l'Iran ? Rien, puisqu'il s'agit de prendre le pouvoir en France seulement et d'en faire, avec l'appui de l'extrême gauche, une place forte de l'écologie politique en attendant «les lendemains qui chantent». Le cauchemar «révolutionnaire» est de retour. Comment ne pas donner raison à Macron sur ce point ? Il est urgent que la classe politique dans son ensemble s'approprie l'écologie au lieu de la laisser aux soi-disant écologistes et à leurs égarements, leurs perversions.�
 
 
1. Tome 3 des «Origines du totalitarisme» («Quarto», Gallimard).
2. «Pour un soulèvement écologique. Dépasser notre impuissance collective» (Seuil, 176 p., 18 €).
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13/07/2023
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