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Krach mondial ou farce américaine? Un accord semblait se dessiner en fin de semaine à Washington pour éviter un défaut de paiement des Etats-Unis le 1er juin, rapporte notre correspondante Solveig Godeluck. Mais que de sueurs froides! Le bras de fer absurde opposant les radicaux des deux bords a fait tanguer les marchés à quelques jours d’une invraisemblable panne de cash de l’US Treasory, indiquent Bastien Bouchaud et Guillaume Benoit. Et à Wall Street, toutes sortes de scénarios sont imaginés pour le cas où l’impensable arriverait, détaille Rachel Cotte. Impensable qui aurait des conséquences profondes sur l’économie américaine, précise notre correspondante à New York.
Ce psychodrame navrant – il se traduit par une hausse de la facture de la dette pour tous les Américains – reflète un paysage politique radicalisé. La candidature de Ron DeSantis à l’investiture républicaine face à Donald Trump en a offert une illustration. Malgré le soutien d’un Elon Musk de plus en plus droitier, relève notre correspondante à San Francisco Hortense Goulard, son début de campagne laborieux sur Twitter n’a pas franchement convaincu. Les «vrais sujets» pourtant ne manquent pas pour les aspirants à la Maison-Blanche, comme le recul de deux ans de l’espérance de vie, phénomène inquiétant au pays de l’«American dream».
La dette aussi est un sujet chez nous, mais comme le relève Jean-Marc Vittori, c’est presque le contraire: la France bénéficie d’une notation surévaluée par rapport à la réalité de sa situation financière. Nos créanciers peuvent dormir tranquille, le défaut n’est pas pour demain. Tant mieux, disent certains en pointant le coût faramineux de la transition écologique: il va falloir investir au bas mot 66 milliards d’euros par an d’ici 2030, alerte un rapport que détaille Muryel Jacque. D’où la suggestion de recourir à la dette et d’instaurer une taxe sur les placements mobiliers des plus riches. Une solution qui aurait le mérite de ne pas laisser toute la facture de cette transition à nos enfants, remarque notre éditorialiste Lucie Robequain. Mais à peine émises, ces idées ont été aussitôt balayées par le gouvernement qui ne veut pas entendre parler d’un «ISF vert», explique Anne Feitz. Il va donc falloir trouver d’autres solutions et ce ne sera pas simple si l’on songe que malgré la réforme des retraites censée combler les déficits, les comptes sociaux vont rester dans le rouge, prévient Solenn Poullennec… Pas simple également parce que la conjoncture ralentit: on apprenait cette semaine par notre correspondant à Berlin Ninon Renaud que l’Allemagne était entrée en récession au premier trimestre, et ce n’est évidemment pas une bonne nouvelle pour le partenaire économique que nous sommes.
Si la signature financière de la France reste aussi bonne, c’est en partie grâce à l’action de la Banque centrale européenne dont Sophie Rolland et Guillaume Benoit font le bilan pour son 25e anniversaire. Une BCE qui a gagné ses galons d’indépendance et de crédibilité, insiste notre éditorialiste Alexandre Counis. Une BCE qui dispose de trois ADN, ajoute Jean-Marc Vittori, ce qui n’est pas sans risque lorsque ses objectifs deviennent contradictoires…
Il est sans doute l’un des meilleurs connaisseurs de la BCE et des marchés: à 48 ans, le franco-polonais Slawomir Krupa prend la tête de la Société Générale et s’apprête à y bousculer quelques habitudes, racontent Romain Gueugneau et Thibaut Madelin dans une enquête fouillée. Il ne manque pas de défis comme l’illustre le manque de brio du cours de l’action en Bourse. Il convient aussi de saluer le sortant, Frédéric Oudéa, pilote pendant 15 ans de l’institution, une longévité seulement égalée par Jamie Dimon chez JPMorgan, belle référence.
EDF ne nous avait plus habitués aux bonnes nouvelles. La remise en état des réacteurs victimes de corrosion avance plus vite que prévu et l’optimisme revient pour la production de l’hiver prochain, relève Sharon Wajsbrot. Dans ce monde de l’énergie en plein bouleversement, on notera cette tendance repérée par Nicolas Rauline: les investissements dans le solaire vont dépasser ceux du pétrole cette année.
Il ne s’écoule décidément pas une semaine sans que la concurrence chinoise ne se manifeste de manière plus prégnante. Dans l’automobile, c’est le branle-bas de combat face à l’offensive des MG et autres BYD aux prix souvent imbattables, explique Lionel Steinmann. En quête d’investisseurs pour relancer sa mythique marque Alpine, Renault envisage même de faire appel au Chinois Geely, ajoute notre spécialiste qui révèle également un projet de voiture haut de gamme appelée Rafale, le nom appartenant à la marque!
Dans l’aéronautique, la concurrence chinoise pointe également avec le premier vol commercial du C919, concurrent de l’A320 et du Boeing 737Max, avertit Claude Fouquet. Même s’il comprend une majorité de composants occidentaux, cet appareil «made in China» est une fierté pour Pékin et une menace à terme pour Toulouse et Seattle…
Il n’y a pas que les Etats-Unis qui cherchent à éviter le défaut de paiement. Le groupe de distribution Casino s’est résolu à engager une procédure de conciliation pour réduire sa dette et a vu son action plonger, explique Philippe Bertrand. Le groupe dirigé par Jean-Charles Naouri a par ailleurs décidé de céder un ensemble de magasins à Intermarché. Bref, l’histoire s’accélère pour le distributeur de moins en moins maître de son destin.
Quel sera notre destin dans un monde dominé par l’Intelligence artificielle? Dans une enquête en deux volets, Gabriel Grésillon apporte des réponses aux questions lancinantes que l’on se pose pour l’avenir du travail. Bien sûr, on peut craindre que l’IA détruise de nombreux emplois mais il faut aussi lire ces témoignages montrant comment l’IA change des métiers pour le meilleur, comme dans la santé, et peut être une source insoupçonnée de progrès et d’emplois nouveaux. Non, tout n’est pas noir dans ce monde!
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