2372- La Nouvelle Revue de presse du blog 15 posts

ÉDITORIAL L’heure des «milieux de cordée »

 

Jefferson Desport éditorial SUD-OUEST 

 

C ’est donc par l’économie et l’un de ses leviers les plus puissants, la fiscalité, qu’Emmanuel Macron entend tourner la page de la réforme des retraites. C’est ce qu’il a confirmé ce lundi 15 mai lors du 20 Heures de TF1. Après l’offensive du ministre des Comptes publics Gabriel Attal contre la fraude fiscale des plus riches – la fraude d’en haut – et en attendant de nouvelles mesures contre la fraude aux aides sociales – la fraude d’en bas –, le chef de l’État a, lui, choisi de positionner le curseur à équidistance de ces deux pôles. Et ce, non pas pour traquer d’autres tricheurs, mais pour améliorer le sort des classes moyennes, cette population qu’il définit lui-même ainsi : « Trop riche pour être aidée, mais pas assez pour bien vivre. »

 À l’écouter donc, l’heure n’est plus aux « premiers de cordée », ses héros de 2017, ceux censés tirer l’économie vers le haut pour mieux faire ruisseler les fruits de leurs succès vers le bas. Non, l’heure est désormais aux « milieux de cordées ». Fautil voir dans ce changement de palier une rupture ? Emmanuel Macron n’a-t-il pas entamé son premier quinquennat loin de ce rivage, en supprimant l’ISF – l’impôt de solidarité sur la fortune – au profit d’un IFI – impôt sur la fortune immobilière – plus avantageux pour les plus favorisés ? Sur ce point, alors que le quinquennat de François Hollande a été marqué par un puissant « ras-le-bol » fiscal, son successeur a fait des baisses d’impôts une ligne directrice. Moins 10 milliards pour les entreprises, suppression des cotisations sociales et maladies, défiscalisation des heures supplémentaires, suppression de la taxe d’habitation, y compris pour les 20 % de ménages les plus aisés…

    À ces efforts déjà consentis va donc s’ajouter une baisse de 2 milliards d’euros d’impôts pour les classes moyennes. Derrière cet engagement à leur faire gagner plus émerge une crainte : l’enracinement d’un sentiment d’injustice. Y compris fiscale. Que celui-ci s’érode encore et les « milieux de cordée » pourraient basculer vers les extrêmes. Si le danger n’est pas nouveau, l’inflation est venue l’exacerber. Dans bon nombre de familles, travailler ne suffit plus pour boucler les fins de mois. Alors que le taux de chômage n’a jamais été aussi bas, comment viser le plein-emploi si le travail ne paye plus assez ? Que les embauches s’enrayent et c’est tout l’édifice qui tremblerait sur ses bases. À cet égard, diminuer l’impôt sur les revenus est une réponse. Le message est clair : pas question pour Emmanuel Macron de perdre le contact avec cette France qui n’a pas – encore – le temps pour les « casserolades » mais qui devra travailler deux ans de plus.

 

Jefferson Desport éditorial SUD-OUEST 

Le message est clair : pas question pour Emmanuel Macron de perdre le contact avec cette France qui n’a pas – encore – le temps pour les « casserolades » mais qui devra travailler deux ans de plus



16/05/2023
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