236-AU RISQUE DE M'ATTIRER LES FOUDRES..par R.CAYROL 17 posts

"Au risque de m'attirer les foudres"...je fais confiance à Roland Cayrol dont voici,ci-dessous, les commentaires parvenus sur ce blog voilà quelques minutes,ce lundi  12 mars 2007.C'est rude mais utile!


Au risque de m'attirer les foudres de certains visiteurs de ce site, d'être vilipendé par les détracteurs de tous poils, d'être taxé de manipulateur de sondage, je viens écrire mon billet d'humeur.
 On a la chance sur Paris d'avoir quelques éléments d'appréciation qui permettent d'appréhender en amont certaines situations. J'avais effectivement annoncé des surprises dans mon dernier post.

La première pour vous bloggeurs, c'est l'apparition de François BAYROU à égalité avec Ségolène ROYAL. Différents instituts de sondage travaillaient sur cette hypothèse depuis quelques semaines. Un institut a donné l'information.
Je redis ici qu'il est tout à fait normal que nous puissions travailler sur des hypothèses. C'est à partir de là que nous pouvons produire des estimations, des potentialités. Et puis, les instituts ont bien évidemment des clients. Principalement les huit candidats dans les familles politiques que nous connaissons tous. Ensuite, les journaux et les grands médias. A chaque fois, ils prennent la responsabilité de publier ou de ne pas publier les résultats. Le CSA - je parle de ce que je connais - ne communique pas de sondages officiellement. C'est le client qui se donne le choix de le faire ou de ne pas le faire.

Par ailleurs, nous avons des sondages que nous ne communiquons pas. C'est un peu notre cuisine interne, nos répères, nos recettes pour améliorer et perfectionner les questions.

Enfin, il faut toujours apprécier le vote "impulsif" et le vote "affectif". Les sondés se répartissent toujours en clivage entre ceux qui sont "fixés" sur leur choix et les "flottants" ceux qui hésitent, qui peuvent changer leur bulletin de vote, ceux qui sont sous le charme d'une prestation ou bien sous la colère d'une déclaration. Il nous faut alors pondérer ces analyses. Nous le faisons tous dans nos instituts et nous le faisons pas si mal, puisque nous avons, à quelques chiffres près, presque les mêmes résultats !

J'avais annoncé le jeu égal entre BAYROU et ROYAL car depuis une semaine nous avions des analyses nous permettant de visualiser la progression de l'un par rapport aux autres.

François BAYROU à 23 % des intentions de vote, à égalité avec Ségolène ROYAL, tous derrière Nicolas SARKOZY qui demeure en tête au premier tour avec 28 % celà a fait l'effet d'une bombe sur le landerneau politique. Si ce mouvement persistait, il pourrait bien bouleverser le paysage de cette campagne présidentielle.

Voilà des mois qu'est tenu pour quasiment acquis un duel ROYAL-SARKOZY au second tour. Or la nouveauté désormais c'est que la qualification de François BAYROU n'est plus une hypothése d'école. Elle devient parfaitement plausible. Dès lors que la présence du candidat centriste au second tour devient possible, voire peut être probable, l'hypothèse d'un François BAYROU battant Nicolas SARKOZY devient à son tour crédible. Ce qui ne peut qu'encourager ceux qui à gauche, doutent de Ségolène ROYAL et ceux qu'inquiète, à Droite, le candidat UMP à choisir d'emblée François BAYROU pour faire pièce à Nicolas SARKOZY. Autrement dit, ceci pourrait bien amplifier et fortifier un vote BAYROU utile au premier tour.

Le ralliement de Corinne LEPAGE pourrait bien en annoncer d'autres en faveur du candidat centriste.
Autre révélation que nous possédions dans les couloirs parisiens et dont j'avais effleuré ici l'annonce qui semble m'avoir attiré quelques commentaires désagréables !
Encore une fois, il convient d'être très prudent dans l'analyse. Nous sommes à 6 semaines du premier round. Mais incontestablement cette percée de BAYROU constitue un tournant capital dans cette campagne. La difficulté pour le candidat centriste devient double. Pour ce qui est de l'image, il lui faut conserver le profil modeste qui a fait son succès et éviter les faux pas de ceux qui se croient déjà élus. Pour ce qui est de la substance, il va devoir démontrer de manière plus précise et plus convaincante comment il gouvernerait s'il était choisi par les électeurs et sur quelles forces il s'appuierait pour mener à bien son projet.


Comme je l'ai déjà écrit ici précédemment, les ratées de la campagne de Ségolène ROYAL et l'essoufflement de Nicolas SARLKOZY ne sont pas étrangers à la percée de François BAYROU. Mais plus fondamentalement, deux clés expliquent ce phénomène et permettent de comprendre, me semble t-il, les évolutions parfois déroutantes de cette campagne depuis des mois.


La première, c'est le réflexe de dissidence des électeurs. Ils veulent  dynamiter les deux familles qui ont été alternativement aux affaires depuis plusieurs décennies et n'ont pas répondu à leurs attentes. Ségolène ROYAL a échappé à ce rejet quand elle a fait campagne hors le PS l'an passé. Elle est aujourd'hui rattrapée par le parti socialiste.
Nicolas SARKOZY qui a pris la mesure aussi de cette dissidence a prôné la rupture. Mais il ne peut échapper à la continuité. Le fait est que François BAYROU apparait aujourd'hui comme le candidat antisystème.


La deuxième clé, c'est le droitisation générale du corps électoral. A Gauche, on ne croit plus au grand soir. Le réformisme social et libéral de François BAYROU séduit. A droite, SARKOZY est en permanence obligé de retourner sur les terres du Front National pour assurer son quota de voix au premier tour. Sa proposition du Ministère de l'immigration et de l'identité national en est le dernier exemple en date.
En conclusion, même si François BAYROU n'est pas qualifié pour le second tour, il pesera lourd dans la campagne. S'il passe la barre des 20 %, il sera l'arbitre incontesté. Aucune alliance n'est à exclure.

Seule certitude, les 4 principaux candidats finiront autour de 20 % au premier tour. Le fait politique de cette élection c'est la faiblesse de la Gauche rassemblée.

Lorsque je parlais de révélation, j'évoquais aussi la position du chef de l'Etat dont nous savions l'intervention télévisée programmée pour ce week end. Là encore, Jacques CHIRAC s'est posé en rassembleur d'une France qui l'a reconduit à l'Elysée à plus de 80 %.
Dès lors, il lui était impossible, face aux Français, face aux électeurs de tous bords, de faire connaître son choix politique pour l'avenir. Nicolas SARKOZY espèrait beaucoup de cette intervention. Il avait oublié que Jacques CHIRAC est avant tout le Président de tous les Français jusqu'au premier tour de la présidentielle ! Les chroniqueurs vous donnent aujourd'hui dans leurs éditoriaux leur point de vue sur ce départ de ce Président. Je n'y reviendrais pas.


Autre révélation qui s'annonce : les parrainages !
Malgré le coup de pouce de Nicolas SARKOZY, donné indirectement au candidat frontiste et celui de François HOLLANDE qui lui a emboité le pas, on doit s'attendre à des défections si nos enquêtes se confirment. Il reste un zeste d'inquiétude pour DE VILLIERS. A Gauche, on travaille d'arrache-pied pour Dominique VOYNET
( qui pourrait prétexter le défaut des 500 signatures pour rallier Ségolène ROYAL) tandis qu'elle ne perce pas les 2 % dans les intentions de vote.
José BOVE et Olivier BESANCENOT ont encore quelques jours pour rassembler les parrainages avec quelques difficultés. Nicolas DUPONT AIGNAN ne devrait pas être en mesure de se lancer dans la course à la présidentielle.

En bref, il devrait y avoir douze candidats sur la ligne de départ de cette élection. C'est à dire moins qu'en 2002 (seize) mais plus qu'en 1995 (neuf) avant vendredi 18 heures, délai de dépôt des 500 signatures au conseil constitutionnel.


Il est évident que sans Jean Marie LE PEN,BAYROU serait qualifié pour le second tour, même si on ne mesure pas encore le choc que produirait la nouvelle et les conséquences des recommandations que ferait Jean Marie LE PEN dans cette hypothèse. Cette simulation permet d'indiquer que BAYROU en profiterait pour devancer généreusement Ségolène ROYAL et se qualifierait dangereusement face au candidat de l'UMP !


La fin de semaine risque de connaître quelques rebondissements qui jeteront ensuite les bases sur une nouvelle vague de sondages qui s'affineront en se rapprochant de plus en plus de la date du premier tour.

Dernier point et j'insiste, en regard du specticisme qui s'installe sur le blog de Marc BALDY à mon égard : la marge d'erreur dans les sondages, tous instituts confondus, est de 2 %. Mais je rappelle qu'elle est donc identique pour tous les instituts ! Par ailleurs, le peuple des sondés indécis ne varie pas non plus. Je répète qu'il est de 38 % chez BAYROU, 53 % pour ROYAL et 59 % pour SARKOZY. Les électeurs de Jean Marie LE PEN se disent déterminés eux à 81 % !
autant dire que les marges existent bel et bien et que les sondages sont des hypothèses, un instantané qui forcèment bouge en fonction de la campagne. Encore une fois, il y a une constante : on ne commente jamais les sondages "personnalisés" ( l'exemple du choix des Français sur le meilleur couple politique) car celà correspond à une "humeur", une "sensation", "une impression" mais celà n'a pas valeur, pour les instituts, de sondages. D'ailleurs, ce sont vos journaux qui font les commentaires et non les instituts.


Quitte à vexer quelques internautes, les prochaines semaines vont être riches en rebondissement, en analyses ! De quoi tourner la tête à  la blogsphère, en fonction des sensibilités !
 


12/03/2007
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