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Retraites : Elisabeth Borne fait une nouvelle ouverture vers LR sur les carrières longues

La Première ministre a annoncé ce mardi à l'Assemblée que ceux qui ont commencé à travailler à 17 ans dans le dispositif carrières longues pourront partir dès 60 ans. Une « avancée » pour les députés LR qui demandent toutefois des précisions.

La Première ministre Elisabeth Borne a fait ce mardi une nouvelle concession envers le groupe LR sur les carrières longues.
La Première ministre Elisabeth Borne a fait ce mardi une nouvelle concession envers le groupe LR sur les carrières longues. (Bertrand Guay/AFP)

Par Isabelle Ficek Les Echos

Publié le 14 févr. 2023 à 17:04Mis à jour le 14 févr. 2023 à 19:40
 

« Les discussions continuent avec le gouvernement sur les carrières longues », avait assuré ce mardi matin le président du groupe LR à l'Assemblée, Olivier Marleix. Il avait indiqué qu'il restait « un dernier point de crispation pour certains » sur les carrières longues, citant notamment le député LR Aurélien Pradié. Un point de crispation sur ceux qui, ayant commencé à travailler tôt, devront cotiser 44 ans et non 43 ans.

 

La Première ministre, Elisabeth Borne, avait déjà fait une première concession à LR juste avant l'arrivée du texte dans l'hémicycle au Palais-Bourbon. Ce mardi, alors que les spéculations allaient bon train pour savoir si l'Assemblée arriverait à examiner et à voter avant vendredi minuit l'article 7 du texte qui recule l'âge légal de départ de 62 à 64 ans, la cheffe du gouvernement a fait une nouvelle ouverture à l'attention du groupe LR.

Amendement du gouvernement

La députée LR Véronique Louwagie, qui l'interrogeait sur une « meilleure prise en compte de la spécificité des carrières longues afin que personne ne pâtisse de la réforme », lui a demandé : « Pouvez-vous nous assurer qu'aucune personne engagée dans les carrières longues ne travaillera plus longtemps que 43 ans ? » Elisabeth Borne lui a en partie donné satisfaction.

 

La Première ministre a d'abord rappelé avoir bougé sur les carrières longues en étendant ce dispositif « à ceux qui ont commencé à travailler entre 20 et 21 ans, avec une durée de cotisation, un âge anticipé de départ et la nécessité d'avoir travaillé 4 ou 5 trimestres, avant la fin de l'année civile de 21 ans ». De quoi permettre à ceux-ci de ne pas avoir une durée de cotisation de 44 ans mais de 43 ans, avec un départ à 63 ans. Quelque 30.000 personnes devraient être concernées, avait indiqué Matignon, évoquant alors un coût de 600 millions d'euros.

Elisabeth Borne a ajouté qu'un amendement du gouvernement en ce sens serait déposé ce mardi. L'accès au dispositif de carrières longues et conditionné à un débat d'activité avant 16 ans, avant 18 ans ou avant 20 ans. Cet amendement crée une 4ème borne d'âge pour les assurés ayant travaillé avant 21 ans.

Lorsqu'Elisabeth Borne avait fait cette annonce dans un entretien au « JDD », le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger avait immédiatement interrogé la logique de le faire pour les 20-21 ans mais pas pour les 16-18 ans. Olivier Marleix avait posé, lui aussi, la même question. De fait, les règles prévues dans le texte initial imposent comme condition pour cette tranche d'âge d'avoir cotisé un an de plus que la durée légale de 43 ans pour pouvoir partir jusqu'à quatre ans avant légal.

 

Ce mardi, Elisabeth Borne a assuré, sur la durée de cotisation de 43 ans, qu'il en sera de même « pour les personnes qui ont commencé à travailler à 17 ans et dont l'âge de départ anticipé est (donc) fixé à 60 ans ». A Matignon, on explique que ceux qui ont commencé à travailler à 17 ans ne devront donc pas partir à 61 ans mais bien à 60 ans, avec 43 annuités. En revanche, ceux qui ont commencé à travailler entre 16 ans et 17 ans devront, eux, travailler entre 43 et 44 annuités avant d'atteindre 60 ans et pouvoir partir. Ce qui était déjà prévu avec la réforme Touraine, souligne Matignon.

 

Rien n'est cependant écrit à ce stade : « Chaque groupe politique sera associé à la rédaction du décret », a assuré le ministre du Travail Olivier Dussopt devant les députés.

 

Lorsque la Première ministre avait fait la première concession de l'extension à 21 ans, une des sources de financement évoquées avait été la hausse des prélèvements sociaux sur les ruptures conventionnelles (environ 250 millions d'euros).

« Une avancée notoire »

Ce mardi, la Première ministre a glissé être attachée aux principes des carrières longues, tels que fixés par la réforme portée en 2003 par… François Fillon. De quoi, donc, essayer de sécuriser le plus possible le vote des députés LR, quelle que soit la suite des événements dans l'hémicycle d'ici à vendredi.

 

« C'est une avancée notoire puisque la Première ministre a réaffirmé ce qu'elle avait dit sur les carrières longues pour les 20-21 ans et elle a indiqué également une avancée pour les 17 ans qui actuellement pouvaient partir à 60 ans mais avec la nouvelle réforme ne pouvaient partir qu'à 61 ans. Finalement, ils ne cotiseront que 43 années », a réagi Véronique Louwagie sur LCP. Elle a assuré qu'un « grand nombre des députés Les Républicains sont satisfaits de la réponse de la Première ministre », en dépit des interrogations et des demandes qui subsistent chez certains comme le député du Lot Aurélien Pradié, notamment sur ceux qui ont commencé à travailler à 16 ans.

 

Véronique Louwagie a aussi dit espérer que l'examen puisse atteindre l'article 8 qui concerne les carrières longues pour demander des précisions au ministre du Travail sur « les moins de 16 ans » - la borne 14-16 ans, qui concerne peu de monde - et « la catégorie des 18 ans. »



14/02/2023
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