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"LES RENCONTRES DE LA GAUCHE » DISCOURS DE CAROLE DELGA


Dimanche 25 septembre 2022 à Bram

Seul le prononcé fait foi

 

Mes chers amis,
Il est rare, dans notre pays, qu’une petite ville de moins de 3.500 habitants,
devienne le temps d’un dimanche, une capitale politique. Mais c’est bien ce que
nous avons réussi aujourd’hui ensemble, ici, à Bram. Et je veux d’abord, en votre
nom à tous, remercier chaleureusement, sa maire, notre conseillère régionale
Claudie Faucon-Méjean, ses équipes, les habitants, pour leur chaleureux accueil.
Merci également Hélène de nous accueillir dans ton département de l’Aude.
Merci beaucoup à tes équipes et aux miennes. Merci beaucoup à ma Parce que
nous savons construire l’espérance, majorité régionale.

Pourquoi Bram ; car nous y étions l’an dernier ; parce que, comme Martres-
Tolosane, c’est une bastide circulaire ; parce que nous n’abandonnons aucun

territoire quel que soit le résultat douloureux des dernières élections. La haine
c’est l’hiver du cœur.
Je veux également souligner d’emblée le rôle de la majorité régionale qui a
organisé avec moi cet événement, cette belle « Occitanie en Commun » que
nous formons. Elle est debout et au travail, dans l’unité et la conviction, qui
restent pour nous, quelle que soit notre sensibilité, des valeurs fortes et d’avenir.
Vous êtes plus de 1.700 à être venus, de l’Occitanie mais aussi d’autres régions
de France, pour ces premières « Rencontres de la gauche » qui en appellent
d’autres. 1.700, je le dis avec humilité et fierté, cela veut dire une mobilisation
plus importante que la plupart des universités d’été de tous les partis politiques
nationaux. Je le rappelle car certains ont toujours tendance à minimiser ce qui
se passe en dehors des grandes villes ...
Faire d’un petit coin de France l’endroit où on parle de l’avenir de la gauche et
du pays : c’était ma volonté. Parce que je ne me résous pas, je ne me résoudrais
jamais, à ce qu’une toujours plus grande partie de notre pays soit écarté du
débat et de la décision politique. Comme si, vu des bureaux et des plateaux

 

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parisiens, elle était comme invisible, pire, qu’elle n’existait pas, hormis quelques
drames ou faits divers.
Si on veut refaire société, si on veut régénérer la République, il ne peut y avoir
de zones de non-droit démocratiques, des pans entiers du pays où le mot
« espoir » n’aurait plus droit de cité.
Nous sommes aussi ici à Bram pour dire qui nous sommes, pour nos réalisations
au service des autres. Parce que nous avons la conviction que l’avenir de la
gauche se joue dans sa capacité à entamer un nouveau dialogue, avec ces
dizaines de millions de Français qui ne se sentent, ni compris, ni entendus, ni
représentés. Car je le dis sans ambages : ce sont les nôtres !
Ceux qui ne votent pas ou plus, ceux qui s’estiment abandonnés, ceux qui
éteignent leur poste de télé ou leur radio quand surgit un représentant politique.
Ceux qui pensent que la démocratie n’est pas ou plus importante, ceux qui
glissent par dépit un bulletin de vote d’extrême droite, ceux qui ont peur de
l’avenir ... Oui, ce sont les nôtres !
Ouvriers, employés, smicards, chômeurs, travailleurs pauvres, paysans, jeunes
qui cherchent un sens à leur vie, femmes seules élevant leurs enfants en
cumulant plusieurs petits boulots, agents des services publics... Oui ce sont les
nôtres !
Elles et ils sont le visage de ce peuple de France qui ne croit plus mais qui, nous
le savons, espère encore, car il n’y a pas d’humanité sans espoir.
Oui ce sont les nôtres et ce sont ceux pour qui je travaille chaque jour. Ceux pour
qui j’échafaude toujours de nouvelles politiques, plus justes j’espère, ne me
décourage pas malgré les embûches ou l’adversité.
Car je fais de la politique au nom des miens et pour changer la vie des miens. Car
je ne connais que trop ceux qui ploient sous la fatalité, après avoir lutté contre
leurs conditions d’enfermement. Je ne connais que trop ceux qui croient être nés
sous la mauvaise étoile. Je ne connais que trop ceux qui aiment et travaillent
durement...avec désespérance.
Mais si nous sommes ici à Bram, nombreux et déterminés, c’est pour redonner
de l’espérance !!!

 

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C’est parce que nous voulons que la gauche, notre gauche, reprenne le chemin
du travail, de la réflexion et des idées, qu’elle retrouve le sens du combat, afin
de proposer un projet crédible et positif pour changer la vie, changer la marche
du monde.
C’est en effet le rôle historique de la gauche de montrer un autre chemin, de
bâtir cette alternative qui n’a jamais été aussi attendue en ce début du XXIe
siècle.
Soyons lucides : nous devons entamer ce travail dans un moment grave et
complexe. Avec une guerre en Europe, le réchauffement climatique jamais
ressenti comme cet été, l’inflation galopante et la crise énergétique en cours...
Autant de questionnements et d’inquiétudes, qui génèrent un pessimisme
collectif historique en France et en Europe.
Ce soir, quand nous rentrerons chez nous, après cette belle journée, nous
apprendrons les résultats des élections législatives en Italie, où l’extrême-droite
alliée avec la droite, est en mesure de l’emporter. Quelques semaines après la
Suède, c’est un deuxième pays, et non des moindres, où les conservateurs se
rangent, pas seulement derrière le parti d’extrême droite, mais surtout derrière
leurs idées.
Ce mouvement dit d’union des droites, qui n’est en fait que l’absorption par
l’extrême droite de la droite traditionnelle, ne constitue en rien l’alternative
qu’attendent nos concitoyens.
L’extrême droite reste l’extrême droite, preuve en est le slogan de Fratelli
d’Italia : « Dieu, famille, patrie ».
L’extrême droite reste sur ses fondamentaux historiques : le rejet de l’autre, de
celui qui est différent, l’exaltation de l’autoritarisme, le culte du chef, la brutalité,
le racisme, l’antisémitisme, le combat contre le féminisme ou l’homosexualité...
Nous devons être debout contre l’extrême droite.
Derrière les sourires et le vernis de la modernité et des réseaux sociaux, c’est la
même idéologie depuis des décennies. La même fascination, aussi, pour les
régimes fascistes hier, pour la Russie ou la Hongrie aujourd’hui.

 

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Cette vague noire électorale en Europe, ce flot de haines, cet océan de mots
violents, ne doivent pas nous décourager. C’est au contraire un appel à nous
ressaisir ! Et oui la gauche est la meilleure digue ; je l’affirme et le prouve comme
nous l’avons fait ensemble aux dernières régionales où nous avons fait reculer
l’extrême droite de 10 points. Rien n’est impossible à cœur vaillant. Parce que
quand on fait de la politique, on doit la faire avec cœur et pas avec cynisme.
Cette bataille, pour l’emporter, la gauche doit la mener en étant elle aussi sur
ses fondamentaux.
L’extrême droite exploite à des fins obscurantistes, les pulsions et les peurs, et
enferme l’individu dans sa solitude à des fins électoralistes. La gauche, elle, a
pour ambition d’émanciper, d’élever et de partager. De faire du collectif, mais
aussi de faire s’exprimer pleinement la citoyenneté, c’est ce que nous faisons ici
modestement à Bram.
Je le dis, et certains intellectuels le disent également haut et fort : puisque
l’extrême droite joue pleinement sur l’affect, il est illusoire de penser que nous
allons trouver un affect plus puissant. Au fond, disons les choses encore plus
clairement : la gauche se perd quand elle répond au populisme par plus de
populisme.
Ce qui fait avancer notre cause, c’est lorsque la gauche parle au plus grand
nombre avec ses valeurs, met en œuvre des solutions, démontre son utilité. Et
son utilité, ce n’est pas de créer des débats sans queue ni tête, de chercher le
buzz sur les chaines d’infos...
Son utilité, c’est de porter des débats de fonds, de parler des vrais sujets, à
l’instar de la pétition pour un référendum d’initiative partagée pour taxer les
super profits que je vous invite toutes et tous à signer.
L’utilité de la gauche, c’est d’être au pouvoir pour changer la vie des gens. D’être
au pouvoir pour changer les choses.
Cette question du pouvoir est centrale aujourd’hui. Quand je parle pouvoir, je
ne parle pas de lutte des places ou de privilèges ou d’accord d’appareils pour
sauver quelques sièges.
Je parle pouvoir de faire, pouvoir d’agir, pouvoir de changer le cours du destin.
Des vies et du pays.

 

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Ma gauche, notre gauche, ce n’est pas celle de l’incantation, mais celle de
l’action. Celle de servir les autres et non l’ego de quelques-uns.
Ma gauche, notre gauche, c’est la gauche du faire qui, partout en France, se bat
au quotidien, qui fait naître de nouveaux droits.
C’est celle qui, à Montpellier, met en place la gratuité des transports à une échelle
jamais entreprise en France.
C’est à Lille que se met en place un pacte bas carbone inédit à l’échelle du pays ;
C’est à Pont de Claix qu’un minimum garanti pour les plus de 60 ans a été voté ;
C’est celle de nos départements qui veulent expérimenter le revenu de base.
C’est celle qui élaborent des projets citoyens autour des énergies renouvelables
dans de petits villages...
Cette aussi le travail parlementaire de nos députés et nos sénateurs, qui font un
travail incroyable. [salue les députés socialistes d’Occitanie]
Cette gauche, ici en Occitanie, comme ailleurs, est debout et au travail.
Debout, car nous ne baissons pas les yeux face au populisme et l’extrême droite ;
nous ne baissons pas les bras face au déterminisme social.
Au travail, parce que chaque jour, nous créons, nous cherchons, nous
construisons des solutions qui allient proximité et efficacité, avec des valeurs
fortes : la justice sociale comme fil conducteur, le volontarisme politique comme
méthode. Et nous rassemblons ; nous savons réunir. L’universalisme, et non une
juxtaposition de communautarisme ; nous réunissons travailleurs et patrons ;
agriculteurs et écologie (Première région bio d’Europe), jeunes et vieux ; urbain
et rural...
Oui gérer, comme ils disent avec parfois la moue du dégoût, ce n’est pas
abdiquer ou trahir. Gérer c’est décider et progresser.
Décider de la gratuité des transports pour les jeunes ?
Investir dans l’hydrogène et l’éolien flottant ?
Prendre en main l’orientation pour épauler nos jeunes et leurs familles ?
Salarier des médecins pour garantir l’accès aux soins ?

 

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Je ne vais pas vous faire ici le catalogue des politiques publiques de la Région
mais je veux le rappeler avec force : je ne gère pas, je fais des choix politiques ;
fidèle à nos valeurs de gauche, fidèle à mes valeurs socialistes.
Et je fais des choix politiques en conscience, avec valeurs, avec une vision :
protéger nos concitoyens, préparer l’avenir de leurs enfants, préserver notre
qualité de vie, garantir une place à chacune et chacun.
Je fais ces choix politiques, j’ai cette vision, car je sais que la gauche n’est rien,
ne sert à rien, quand elle admet la fatalité, quand elle abandonne les siens,
quand elle utilise les mots de l’adversaire, quand elle se complait dans
l’opposition bête et méchante, bref quand elle ne croit plus en elle.
Nous sommes ici à Bram, parce que nous savons construire l’espérance, Parce
que nous croyons toujours en elle. croyons que si nous reprenons à bras le corps
les sujets sociaux, économiques, écologiques qui font le socle de la gauche, alors
oui, nous pourrons retrouver la confiance de nos concitoyens.
Les ateliers de travail de ce matin, réalisés en partenariat avec la Fondation Jean
Jaurès que je remercie, ont montré notre vitalité sur ces sujets qui intéressent
les Français et auxquels nous devons apporter des réponses. Urgentes et fortes.
Nous vous avons proposé en effet de réfléchir collectivement autour de
quelques axes forts qui constituent selon moi la base d’un nouveau projet de
société, apte à répondre aux attentes des Français : l’éducation, le climat, le
travail, l’Europe, et j’y ajouterai la santé. Et également créer du lien entre les
français, bien sûr les transports mais aussi un rapport à l’autre bienveillant;
tolérant et également la garantie de vivre en sécurité.
Ces sujets sont pour moi reliés entre eux et dessinent, selon l’orientation
politique, deux France au choix : soit une France repliée sur elle-même,
bousculée par les seules lois du marché, où règne l’individualisme et le chacun
pour soi ; soit une France, positive, confiante, solidaire, qui réinscrit son Histoire
dans le pas des Lumières.
Prenez l’éducation. On ne construit pas le même pays, si un enseignant est
recruté en une demi-heure par job dating, ou si on permet à un enseignant,
d’être mieux rémunéré et formé tout au long de sa carrière ; avec des possibilités
de passerelle, d’échange avec d’autres métiers. On ne construit pas le même
citoyen quand l’accès à l’art, à la culture, au beau, au sport, dépend de l’argent

 

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qu’il reste sur le compte en banque des parents, voilà pourquoi il faut reparler
de la semaine de quatre jours, et demi. Plus de temps pour la pratique artistique,
l’apprentissage des langues et la diversité des métiers. Il faut convaincre nos
enfants de leur intelligence.
L’éducation doit être la clé de voute de notre projet de société. Il faut briser cet
héritage culturel – et donc financier – qui pèse sur les épaules de tant de nos
jeunes et de nos familles, cette chape de plomb qui littéralement écrase les
foyers. L’école de la République ne peut être une impasse ou une autoroute
selon votre lieu de naissance ou votre niveau social, rythmé par un algorithme
injuste comme Parcoursup. Je crois à la méritocratie, pas à cette héritocratie se
transmettant de générations en générations sans efforts. L’école doit redevenir
ce qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être : une fenêtre sur le monde, l’accès à
l’escalier de la réussite, le pilier de notre République.
Ce n’est pas la même France, en matière de santé, si, là aussi, le laisser-faire
continue. Le pays de la sécurité sociale ne peut devenir le pays de l’insécurité
sanitaire où la vie se joue à quelques minutes près, selon si l’hôpital se trouve
près de chez vous ou si les Urgences ne sont pas fermées. Là aussi, la logique
comptable doit s’effacer pour laisser place une organisation plus efficace,
réalisée en lien avec les élus locaux, comme nous le faisons ici avec le salariat de
médecins par la Région.
La santé est le 2e pilier de notre République qui doit être soutenu, remis à niveau,
en s’appuyant sur la richesse de nos professionnels de santé dont le dévouement
et le courage forcent l’admiration. Ce secteur, si essentiel pour le pays, y compris
dans sa dimension de recherche et de capacité industrielle, nécessite un vrai plan
de sauvetage, eu égard à l’enjeu démographique en cours et à venir. Accès aux
soins, politique de prévention, dépendance, droit de mourir dans la dignité : il y
a là matière, je le crois, à remettre du progrès au cœur de nos politiques
sanitaires.
Ce n’est pas la même France, non plus, si nous continuons à louvoyer en
matière de lutte contre le climat. Chacun le sait désormais : l’environnement
sans la justice sociale, ça ne marche pas. Voilà pourquoi j’ai proposé la gratuité
des transports ferroviaires à l’échelle du pays.
Utopique ? Les Allemands viennent de faire un trimestre avec un seul
abonnement à 9 euros qui a permis de basculer 10% du trafic voitures vers le

 

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train. Les Espagnols, eux, ont décidé la gratuité dans leurs 15 plus grandes villes
et leurs banlieues jusqu’à la fin de l’année.
Là où il y a une alternative crédible à la voiture, les Français disent chiche. On l’a
vu cet été en Occitanie avec la vente de 2 millions de billets TER à un euro. Il est
temps, là aussi, de remettre la France sur les bons rails. Il faut investir
massivement dans les infrastructures ferroviaires et avoir une politique de
tarification attractive. C’est ainsi que nous serons efficaces pour le climat.
Le constat est le même sur les énergies renouvelables, du solaire à l’éolien
flottant en passant par l’hydrogène, où le retard pris est édifiant. Nous sommes
le pays des procédures et non des projets.
Sur ce sujet, comme bien d’autres, nous avons besoin de plus et mieux
d’Europe.
Pas l’Europe des petits pas, des petits arrangements, des petites
compromissions. Non, l’Europe des grands projets, des grands chantiers, des
grandes idées. Avec un grand plan d’investissement dans les infrastructures de
transport ; indispensables pour relier les peuples mais aussi préalable à tout
développement économique. L’Europe doit prendre en main sa propre destinée
par une souveraineté économique et notamment industrielle, diplomatique,
beaucoup plus affirmée. Cela veut dire une Europe des grandes idées, une
Europe ferme sur les principes de démocratie, un outil au service du progrès, au
service de l’idéal de liberté.
Et puis être de gauche et européen, c’est être au côté des iraniennes qui
déchirent leur foulard ; c’est être à Kiev aux côtés des ukrainiens qui se battent
pour leur liberté, et c’est être à Moscou aux côtés des manifestants russes qui
défient leur dictateur. Alors en signe de soutien fraternel ; je vous propose de
nous lever et de les applaudir.
Vous avez aussi parlé travail. Oui, parlons TRAVAIL sans faux débat, sans
formules à l’emporte-pièce. Il y a dans ce pays plus de 5 millions de personnes
privées d’emplois, onze millions de pauvres, et on débattrait à l’infini de savoir
si le travail est de gauche ou de droite ?
Qu’est-ce que le travail, si ce n’est une part de l’émancipation, de la vie, un
progrès personnel et collectif, une place dans la société ? Qu’est-ce que le
travail, si ce n’est l’instrument qui permet la redistribution de richesses, le

 

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financement de la solidarité ? Oui, parlons travail, et de celui de ces jeunes ou
moins jeunes qui pédalent toute la journée, pour quelques euros, à travers les
rues de nos villes.
Oui, parlons plutôt de cette société de services, plutôt de serviteurs, qui se met
doucement et sûrement en place sous nos yeux. Oui, parlons du sens que veulent
y mettre de plus en plus de gens. Parlons des métiers choisis et non subis.
Oui, parlons du télétravail qui modifient profondément les relations sociales au
sein des entreprises et doit nous réinterroger pour ne pas créer plus de solitude
dans notre société
Et parlons aussi de pouvoir choisir plusieurs métiers dans une vie et donc des
transitions des carrières professionnelles
Le travail, c’est l’âme même de la gauche. Réfléchissons sans tabou; carrières,
salaires, gouvernance des entreprises, de remettre de l’intérêt public dans le
secteur privé, et bien entendu retraites, car la réforme qui se profile est encore
un recul inacceptable pour notre pays.
Enfin, j’ajouterai une idée qui, vous le savez, m’est chère : la République des
Territoires. Et que j’avais développé des 2015. Cette idée si simple, si majoritaire
aussi, que la proximité permet de répondre plus vite aux besoins des gens et des
territoires.
Je ne parle pas d’une simple loi de décentralisation que nous avons déjà connu,
mais bien d’une réflexion globale et collective autour de quelques questions qui
concernant l’avenir même de notre pays, de notre République dans les
décennies à venir : quel rôle l’Etat doit-il jouer au XXIe siècle ? Quelle place pour
l’initiative locale ? Quelle organisation, agile et efficace, pour agir sur le réel et
anticiper l’avenir pour ne pas subir ? Quel rôle, surtout, pour les citoyens que
nous sommes ?
Là aussi, sur ce sujet majeur, la gauche doit reprendre le fil de l’Histoire car la
lucidité me fait dire que les choses ne pourront pas rester en l’état, ne doivent
pas rester en l’état. Nous devons anticiper une nouvelle ère de décentralisation
: plus de pouvoirs localement et un état fort sur ses missions régaliennes.
Arrêtons la ré centralisation des dernières années.

 

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Début septembre, j’ai lu une tribune remarquable de l’écrivain Patrick
Chamoiseau sur ce qu’on appelle encore « l’outre-mer ». Voilà ce qu’il disait en
substance, en proposant une extension de l’imaginaire politique :
« Dire « responsabilisation » – et pas simplement « responsabilités » –, c’est
réclamer non pas telle ou telle compétence, mais un écosystème complexe qui
favorise la projection, l’initiative, l’innovation, le courage, la créativité,
l’adaptabilité... »
Le mot « courage » n’est pas de trop. Reconnaissons-le, il a disparu peu à peu du
débat politique.
Parmi toutes les valeurs que la gauche doit remettre au goût du jour, oui, il y a
le courage.
Courage de dire les choses, de les nommer.
Courage d’affronter le réel.
Courage d’oser et d’inventer demain.
Courage de permettre, au sein de la république une et indivisible ; la
différenciation territoriale pour les outre mer; pour les outre périphérique, que
nous sommes.

 

III/ CONCLUSION
Ici à Bram, l’espace d’un dimanche de septembre, vous le voyez, se dessine une
autre France.
Chacune et chacun ici y a mis sa patte, avec son histoire, son vécu, son
expérience, sa sensibilité, ses idées.
Cette France de Bram, ce n’est pas une utopie. Elle est à portée de mains.
Cette France de Bram va continuer à voyager. Elle sera bientôt, en Bretagne, le
samedi 22 octobre car ces « Rencontres de la gauche », comme je l’avais
annoncé, vont continuer son bonhomme de chemin avec des rendez-vous
réguliers. Elles seront d’ici la fin de l’année dans une de nos sous-préfectures en
Occitanie ; avis aux territoires candidats .
Ce chemin, c’est celui de l’espérance. C’est celui d’une vie meilleure pour chacun
et d’une société meilleure pour tous.

 

Discours de Carole Delga « Les Rencontres de la Gauche » - Dimanche 25 septembre 2022 – Bram (11)
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Oui, Bram est un point de départ. Pour qu’à l’arrivée, la gauche, notre gauche,
par le courage et le travail, retrouve le chemin de la France et rencontre de
nouveau les Françaises et les Français. Pour que, demain, la gauche soit de
nouveau aux responsabilités, avec un projet collectif, un projet crédible, positif
et exemplaire, répondant aux défis de ce siècle.
Alors bien sûr certains vont me dire que j’ai la niaque, que j’ai de l’énergie. Mais
vous savez, sur vos visages, je trouve ma force. Vous avez toujours été là pour
relever les défis. Je pense aux absents : nous leur devons d’être debout et au
travail, de gagner les batailles.
Alors revivons et écoutons Albert Camus : notre monde n’a pas besoin d’âmes
tièdes, il a besoin de cœurs brûlants.
Merci à vous.

Discours de Carole Delga 

 



29/09/2022
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