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Par Nicolas Barré, directeur de la rédaction

 

Mes Echos de la semaine

 

 

 

 

 

 

 

 

Qui est Giorgia Meloni? La jeune fille de 19 ans qui voyait en Benito Mussolini «un bon politicien»? Ou la politicienne avisée qui, au seuil du pouvoir, s’efforce de rassurer Bruxelles et le patronat? Pierre de Gasquet nous raconte le parcours de la leader du parti post-fasciste Fratelli d’Italia, formation donnée favorite lors des élections de dimanche. De l’habileté, il lui en faudra pour former une coalition avec la Ligue et Forza Italia: c’est simple, décrit notre correspondant à Rome Olivier Tosseri, les trois partis ne sont d’accord sur rien. La victoire annoncée de Giorgia Meloni inquiète au-delà des frontières: Karl De Meyer, notre correspondant à Bruxelles, a pris le pouls du Parti populaire européen en contact étroit avec les dirigeants de la future coalition italienne. Instructif! L’Italie inquiète aussi les marchés comme en témoigne la hausse des taux à dix ans à 4,2%, indique Guillaume de Calignon qui rappelle aussi que la richesse par habitant n’a pas progressé en Italie depuis... 1999, source sans doute du ressentiment de beaucoup d’électeurs.

 

A la différence de ses partenaires politiques et de la plupart des partis de droite extrême européens, Meloni n’est pas une pro-Poutine, bien au contraire. Dans l’inquiétant bras de fer qui se durcit avec Moscou, Rome resterait donc bien en phase avec les autres capitales. Cela vaut mieux car Vladimir Poutine a clairement choisi l’escalade, témoigne Benjamin Quénelle, notre correspondant à Moscou. En abaissant le «seuil» d’emploi de l’arme nucléaire, le Kremlin bouleverse la «grammaire» internationale, analyse Yves Bourdillon. Le monde au bord du gouffre? Il faut lire le témoignage saisissant de Jacques Attali pour prendre pleinement conscience de ce que nous vivons. Lire aussi celui, poignant, de Marek Halter, hanté à jamais par la guerre. Il n’est pas le seul: dans les rangs des réservistes russes qui ne veulent pas partir au front, c’est la panique et la colère, signale notre correspondant à Moscou.

 

Avec ces guerres contre Poutine, contre l’inflation et contre le réchauffement climatique, le monde mène de front trois guerres mondiales, remarque Eric Le Boucher. Inquiétant, certes, mais cela peut être aussi l’occasion de «reconstruire notre système-monde». Dans ce monde, l’ONU qui réunissait cette semaine son assemblée générale a perdu une bonne part de sa raison d’être sans être devenue inutile pour autant: elle joue un rôle de sismographe des équilibres mondiaux, fait valoir notre éditorialiste Lucie Robequain, puisqu’elle a révélé à quel point les pays du sud s’étaient éloignés du bloc occidental à l’occasion du conflit russo-ukrainien, comme notre correspondante à New York Véronique Le Billon a pu le constater.

Dans la nouvelle géographie du monde qui se met en place, les termes de nos relations avec la Chine évoluent aussi. Le gouvernement allemand cherche à réduire sa dépendance vis à vis de la deuxième économie mondiale, rapporte notre correspondante Nathalie Steiwer. Notre correspondant en Chine Frédéric Schaeffer montre aussi comment les entreprises européennes réduisent leur exposition à ce pays, un revirement majeur qui s’explique en partie par les pressions et autres brimades administratives dont les étrangers sont les victimes de plus en plus fréquentes. On notera d’ailleurs, autre revirement majeur, que la Chine croît désormais moins vite que le reste de l’Asie pour la première fois depuis trente ans, observe notre correspondant à Tokyo Yann Rousseau. Mais au fond, l’empire du Milieu peut-il se passer totalement des étrangers? Sans doute pas, a constaté notre envoyé spécial dans le Ningxia, au nord du pays, où une Française dirige l’un des plus grands domaines viticoles de la région...

 

Se passer du gaz russe est un défi qui impose d’accélérer dans tous les autres domaines, du nucléaire à l’éolien: c’est l’ambition d’Emmanuel Macron, explique Sharon Wajsbrot. Le chef de l’Etat inaugurait cette semaine à Saint-Nazaire le premier parc éolien construit en mer. Or il aura fallu 11 ans pour y arriver puisque le coup d’envoi remonte à la présidence de Nicolas Sarkozy, relève notre éditorialiste Jean-Francis Pécresse. C’est regrettable car comme le souligne le président du syndicat des énergies renouvelables dans une interview, «si la France avait tenu ses objectifs, elle passerait un hiver bien plus confortable». Même si, comme le révèle une enquête contrariante de Jules Grandin, Geneviève Thibaud et Tom Février, nos experts en infographie, le vent a tendance à souffler de moins en moins fort en Europe...

 

Mais ne désespérons pas car les technologies font des pas de géant: c’est le message de l’ancien vice-président américain Al Gore dans une interview pleine d’optimisme accordée à Lucie Robequain et Muryel Jacque: «nous avons toutes les technologies pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 50%». Il manque juste la volonté politique... Et en attendant, il faut gérer l’urgence de la flambée des prix de l’énergie. Par quels moyens? Emmanuel Macron a cité le bon exemple espagnol. Notre correspondante Cécile Thibaud explique comment nos voisins s’y sont pris et comment l’Europe pourrait les imiter. Il y a urgence, tous les secteurs souffrent, à l’image des stations de ski qui s’inquiètent de la facture des canons à neige ou encore des pêcheurs qui sont montés au front cette semaine, avertit Dominique Chapuis.

 

Les Français réduisent-ils leurs achats alimentaires à cause de la flambée des prix? Philippe Bertrand a enquêté sur les changements d’habitude des consommateurs et montre que si les volumes ne baissent pas, des secteurs comme la poissonnerie et la boucherie souffrent. On comprend encore mieux l’inquiétude des bouchers et charcutiers après une décision du Conseil d’Etat autorisant les fabricants de substituts végétaux à mordre sur le champ lexical de la viande. Dans une interview accordée à Marie-Josée Cougard, une avocate spécialisée explique très bien les subtilités de cette décision et l’on comprend qu’il sera difficile de revenir en arrière. Dans ce contexte, la jeune pousse Innovafeed se voit un avenir radieux: elle vient de lever 250 millions d’euros pour devenir le leader mondial des protéines à base d’insectes. D’autres start-up courent moins après les levées de fonds record et optent pour l’autofinancement: en ces temps plus difficiles, elles prennent leur revanche, analyse Charlie Perreau.

 

Vent de changement à la tête de plusieurs grandes entreprises. Prenant tout le monde par surprise, Laurent Mignon a annoncé son départ de BPCE pour Wendel. Il faut dire que dans la foulée de François Pérol, son prédécesseur, il a installé le groupe bancaire sur de bons rails et mis définitivement derrière les querelles internes qui jadis minaient l’institution. Que faire de plus? Tenter une autre aventure ailleurs et laisser la main: les prétendants à la succession sont sur les rangs, dit Romain Gueugneau. Une course est également engagée à la Société Générale pour succéder à Frédéric Oudéa. Verdict: début octobre.

Forcément, l’échec de la fusion TF1-M6 devait laisser des traces. Gwénaëlle Barzic, Marina Alcaraz et Fabio Benedetti Valentini racontent avec mille détails croustillants les coulisses de ce mariage qui n’a pu avoir lieu. Pour quelles raisons de fond? Le patron de l’Autorité de la concurrence Benoît Coeuré s’en explique en détail dans une interview. Et il n’aura pas fallu attendre plus d’une semaine pour que TF1 en tire les conséquences en remplaçant Gilles Pélisson par Rodolphe Belmer, le premier devenant toutefois président.

 

Chez Patagonia, la célèbre marque de vêtements sportifs américaine, le changement est encore plus radical puisque le fondateur Yvon Chouinard a décidé de faire de... la Terre le nouveau propriétaire de l’entreprise. Comment? Jean-Marc Vittori s’est penché sur ce cas de figure hors du commun puisque, comme il l’écrit, «la Terre n’a pas de compte en banque». Préserver la planète, c’est aussi l’ambition affichée par Veolia dont la nouvelle patronne Estelle Brachlianoff a frappé fort en promettant d’atteindre la neutralité énergétique d’ici cinq ans.

 

Le sait-on? Depuis le début de l’année, les banques centrales de la planète ont procédé à 150 hausses des taux d’intérêt pour lutter contre l’inflation. Voilà qui crée une belle onde de choc sur les marchés boursiers, obligataires et de devises, analyse Sophie Rolland. Résultat, les taux des dettes d’Etat sont au plus haut depuis dix ans et les risques de krach obligataire s’intensifient, prévient Guillaume Benoît.

 

Si le monde n’est pas détruit avant par une bombe atomique, il pourrait l’être un jour par un astéroïde. Voilà pourquoi, la Nasa a décidé de lancer une mission de défense planétaire. Lundi, la sonde DART va percuter un petit astéroïde pour le faire dévier de sa trajectoire. Notre scientifique Yann Verdo nous décrit cet exercice fascinant qui doit servir de répétition générale pour le jour où la Terre risquerait d’être pulvérisée pour de bon par un de ces cailloux tombés du ciel...

 



24/09/2022
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